En marge de la 49ème Assemblée générale de la BAD qui s’est tenue à Kigali la semaine dernière, la prestigieuse institution financière africaine a fait l’état des lieux de l’évolution de l’économie des Etats africains. Un constat jugé globalement satisfaisant tout en projetant un taux de croissance de l’Afrique qui s’accélérera à 4,8 % en 2014, puis 5 à 6 % en 2015, selon la BAD.
Ce constat a été mentionné dans la publication annuelle du rapport ‘’Perspectives économiques en Afrique ‘’(PEA) préparé et publié conjointement par la BAD, le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Contenant des données et des analyses complètes et comparées des 54 économies africaines, ce rapport est la seule source d’information sur les économies africaines qui recourt à un cadre macro-économique commun à tous les pays soumis à l’étude, permettant ainsi une analyse comparée entre pays et sur la durée.
Chaque année, PEA privilégie un thème spécifique et déterminant au regard des développements socio-économiques récents en Afrique. Ce thème est choisi avec soin, après consultations entre les institutions partenaires. Cette édition 2014 est placée sous la thématique « Chaînes de valeur mondiales et industrialisation de l’Afrique », une thématique dans la droite ligne des Assemblées annuelles 2014 du Groupe de la Banque.
Ce thème offre une perspective nouvelle sur la participation de l’Afrique aux chaînes de valeur mondiales et révèle comment le continent s’adapte à des processus de production de plus en plus morcelés.
PEA 2014 dresse notamment un état des lieux de l’industrialisation en Afrique et souligne les mesures politiques qu’il serait nécessaire d’engager pour permettre aux pays africains de tirer le meilleur parti de ce que peuvent offrir les chaînes de valeur mondiales – tout en s’assurant que leur participation ait des retombées positives en termes de développement inclusif des sociétés.
Les résumés des études de cas pour chacun des pays couverts posent un constat : pour l’heure, la participation de l’Afrique aux chaînes de valeur mondiales se limite à des activités de faible valeur ajoutée, même si le continent est doté d’atouts certains pour progresser et prendre part à des activités à plus forte valeur ajoutée.
En s’ouvrant aux échanges, en ciblant les marchés régionaux et émergents, en modernisant leurs infrastructures, en encourageant les entreprises locales et en investissant dans l’éducation technique, les pays africains peuvent renforcer leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales.Perspectives économiques en Afrique a pour principaux objectifs d’élargir la base de connaissances sur les économies africaines et d’offrir un support précieux, sur la base d’analyses factuelles, à la prise de décision en matière de politiques économiques et d’investissements, outre l’action des donateurs.
Pourquoi l’économie des pays africains s’améliorent ? Selon le rapport publié le 19 mai 2014 il ressort qu’il y a un taux de croissance de 4,8% pour les économies du continent.
Cette croissance des économies africaines devrait atteindre 5 à 6 % en 2015, soit « des niveaux jamais atteints depuis la crise économique de 2009 ». En excluant l’Afrique du Sud, le rythme de croissance, est respectivement de 6,1 % en 2014, et de 6,8 % en 2015. La progression de la croissance économique la plus forte a été enregistrée en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest (au-dessus de 6 %).
Les pays à faible revenu ont enregistré une croissance de plus de 6 %, et les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’Afrique du Nord et d’Afrique australe une croissance de moins de 3%. « Les perspectives à moyen terme pour l’ensemble du continent s’améliorent grâce à une certaine stabilisation politique et sociale dans les différents pays mais aussi au redressement de la conjoncture internationale », souligne le rapport.
Il ressort aussi dans le rapport que les pays africains connaissent une « croissance économique plus diversifiée, tirée par la demande intérieure, les infrastructures et des échanges de produits manufacturés de plus en plus soutenus à travers le continent ».
Les auteurs du rapport estiment, cependant, que « l’Afrique pourrait transformer son économie et réaliser une véritable percée en matière de développement à condition de mieux s’intégrer dans la production mondiale de biens et de services », rappelant que les exportations du continent restent dominées par les matières premières.