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L’Observateur N° 8257 du 20/11/2012

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Nord-Mali : La Communauté internationale se perd en conjectures
Publié le mercredi 21 novembre 2012   |  L’Observateur


Réunion
© Ministère par dr
Réunion Extraordinaire du Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO : Travaux préparatoire des Ministres de la CEDEAO sur la Situation au Mali.
Vendredi 9 aout 2012. Transcorp Hilton Hôtel d’Abuja. Les Ministres de la CEDEAO se sont retrouvés pour plancher sur la situation au Nord Mali et faire le point sur la transition en Guinée Bissau.


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Bien malin qui saurait à ce jour proposer la juste solution qui résolve l’équation malienne ; la chose semble relever d’une gageure, et les différents acteurs qui s’échinent tous à trouver quelque solution semblent s’engluer chaque jour un peu plus dans la fange de propositions contraires ; au final, une kyrielle d’avis, rien ou presque rien de concret ; et le Nord-Mali, qui ploie depuis de longs mois sous le joug de groupuscules militaro-religieux, est condamné à subir les affres des exactions de barbus qui semblent, eux, décidés à user de toutes les ruses pour s’installer et faire de cette partie du territoire malien le noyau de leurs futures actions de conquête et d’expansion.

Visez plutôt les dernières évolutions en date : alors que la CEDEAO se dit tout à fait prête pour une intervention militaire dans le Nord-Mali, la France exprime clairement qu’elle ne sera pas de la partie, mais assure qu’elle apportera le soutien nécessaire à pareille opération ; pendant ce temps, l’Algérie, qui connaît bien le problème pour l’avoir vécu dans sa chair, freine des quatre fers : elle ne veut pas d’une guerre à ses frontières.

Dernier couac en date : au moment même où l’Union européenne s’apprête à donner quitus pour le branle-bas de combat annoncé par la CEDEAO, les Etats-Unis jugent inefficace (rien que cela !) le plan de reconquête proposé par l’instance panafricaine.

Les raisons qui justifient la réticence de l’Oncle Sam ne manquent pas : les Américains jugent insuffisants les effectifs prévus par la CEDEAO ; ils émettent des doutes aussi sur la capacité effective de l’armée nigériane, qui devrait être le fer de lance de la reconquête du Nord-Mali ; enfin, ils ne prennent pas de gants pour marquer leur méfiance quant à une armée malienne qui, à leurs yeux, souffre de clivages depuis un certain temps ; confier à un «ensemble hétérogène d’un point de vue ethnique d’être en première ligne au Nord-Mali, c’est aller droit dans le mur», prophétisent-ils.

Devant pareille cacophonie, quid de l’avenir de la zone occupée ? Signe des temps, sans doute, deux indices, à la toute limite, insolites : le médiateur Compaoré persiste, envers et contre tout, et mène des concertations tous azimuts avec les délégations des groupuscules islamistes ; sans compter le revirement spectaculaire du Premier ministre malien, jadis partisan farouche de l’intervention militaire dans son pays, mais qui, à l’heure actuelle, s’est recyclé en farouche partisan du dialogue avec les occupants du Nord-Mali : «Le dialogue est inévitable, martèle-t-il ; les gens qui composent le MNLA ou Ansar Dine sont nos compatriotes, ce sont des Maliens…».

Rien à dire ; il semble qu’au regard de la complexité de la situation, les uns et les autres commencent à se rendre compte que la résolution de l’équation malienne ne se fera pas avec la facilité escomptée ; à moins que l’on repense les voies à prospecter. Mais pour cela, il faut au préalable accorder les violons ; pour le moment, on ne joue qu’une bien dangereuse cacophonie.

Jean Claude Kongo

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