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Le Quotidien N° 1075 du 30/5/2014

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Sortie du responsable national des jeunes du CDP :« Salam Dermé sur les traces de Blé Goudé ? »
Publié le vendredi 30 mai 2014   |  Le Quotidien


Salam
© Autre presse par DR
Salam Dermé, député et secrétaire national chargé de la jeunesse du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir)


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Dans cette déclaration, un groupe de militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) réagit aux propos du député Salam Dermé, responsable national des jeunes du CDP, qui aurait soutenu : «… si vous ne voulez pas de la démocratie, on fera alors comme de par le passé. Si ce sont les armes, c’est nous qui les possédons et non quelqu’un d’autre au Burkina… ».

Au regard de ces propos, les signataires de cette déclaration s’interrogent si « Salam Dermé n’est pas sur les traces de Blé Goudé ».

« Les faibles ont recours à la violence en la pensant force »(Eric HOFFE). Depuis quelques jours, l’intervention de l’honorable député, Salam Dermé, fait le buzz dans les radios et les réseaux sociaux. Lors d’un meeting tenu le dimanche 11 mai à Tampouy (Ouagadougou), le sieur, dans ses envolées lyriques, a stigmatisé le refus de l’opposition de cautionner le tripatouillage de la Constitution et affirmé le « bon droit » de Blaise Compaoré à briguer un cinquième mandat.

En rappel, après 4 ans de « rectification » avec le Front populaire, ce dernier sera « élu » pour un mandat de 7 ans qu’il s’empressa de renouveler dans des conditions calamiteuses, une fois son premier bail terminé.

Après 18 ans sans interruption à la tête de notre pays, il décida de modifier la Constitution pour un 3e mandat de 5 ans ; les contorsions constitutionnelles lui permettant de continuer pour un autre, mais dernier mandat, il ne se le fit dire deux fois pour continuer. 7+7+5+5 (novembre 2015)=24. A cela, il faut ajouter le lenga qu’il s’est arrogé dans les conditions que l’on sait de 1987 à 1991 (4 ans). Au total, Blaise Compaoré aura passé au terme de son mandat actuel, 28 ans au pouvoir (un record dans la jeune histoire contemporaine du Burkina, qu’il faut lui reconnaitre). Mais cette fois, la Constitution lui interdit formellement de se représenter. Il en est conscient et décide de passer outre, par le jeu d’un référendum.

Pour convaincre les Burkinabè de lui permettre de modifier la Constitution afin de « continuer les chantiers », rien de tel que de faire appel à des arrivistes dont la conviction politique se résume en une seule phrase « Blaise ou rien ! ». Sont de ceux-là le député Salam Dermé. Sa dernière sortie affligeante (il n’en est cependant pas à sa première), illustre l’état d’esprit de ce qui reste de partisans zélés du chef de l’Etat.

Si ce jeune pharmacien s’en était tenu à cette dérive langagière et désuète qu’on lui connait depuis son irruption dans le jeu politique, l’on n’aurait rien à dire, car pour paraphraser ce slogan d’une société discographique, il n’est que la « voix de son maître ».

Cependant, comme pour montrer la capacité de nuisance de son CDP(ou FEDAP /BC, c’est selon), il ne s’embarrasse d’aucune forme de galanterie politique(en avait-il ?), en affirmant dans son intervention devant ses militants que «… si vous ne voulez pas de la démocratie, on fera alors comme de par le passé (sous-entendu un retour à l’Etat d’exception).

Si ce sont les armes, c’est nous qui les possédons et non quelqu’un d’autre au Burkina… ». Dans la lignée de son speech, il n’hésite pas à s’en prendre aux responsables du MPP qu’il accuse de tous les « péchés d’Israël ».

Cette escalade de la violence verbale et d’incitation à la violence du responsable national des jeunes du CDP appelle à un constat : le parti présidentiel, toute honte bue, anticipe sur sa déculottée face au peuple en mouvement et dans des propos menaçants, à peine voilés, il s’en prend à tous ceux qui se mettraient au travers de la volonté de son mentor de tordre le coup à la loi fondamentale.

Non loin de nous, un jeune s’est auto-investi d’un destin national et patriotique en formatant, à coups de slogans, d’appels à la haine, une frange de la population de son pays pour en faire une milice de son parti, tuant et pillant ceux qui étaient contre lui et son chef. Bilan : 3 000 morts, des réfugiés et des générations marquées à jamais par ce traumatisme. Ce pays, c’est la Côte d’Ivoire. Ce jeune aujourd’hui célèbre et pensionnaire de la Cour pénale internationale (CPI), c’est Charles Blé Goudé.

Chez nous, sans jouer les oiseaux de mauvais augure, le parti présidentiel a opté pour le « copier- coller » : le jeune, c’est Salam Dermé, le parti, le CDP. Face à ces propos militaristes, haineux et incitant insidieusement à la violence dans notre pays, nous, militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) :

- Nous nous insurgeons contre les propos de cet apologiste de la violence et de la haine, contraire aux mœurs et à la morale démocratiques que notre pays s’est engagé à introduire depuis 1991 ;

- Appelons les autorités à prendre les mesures idoines contre ces dérapages verbaux afin d’épargner à notre peuple une parenthèse douloureuse dont nous souhaitons de tout cœur en faire l’économie,

- Invitons le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à tenir en laisse, sa horde de « va-t-en guerre » dont les interventions incendiaires dénotent d’une volonté d’insérer dans le subconscient populaire un climat de peur, d’insécurité, d’apocalypse et de non existence si le président Compaoré quitte le pouvoir en 2015.

Le MPP est un parti de paix regroupant des Burkinabè de toutes origines, convaincus de son idéologie et de son programme politique. Son objectif principal est la conquête du pouvoir par les voies démocratiques afin d’amorcer véritablement le développement économique politique et social du Burkina. La violence ou les menaces ne sauraient être une forme d’accession ou de maintien au pouvoir. Pour l’heure, la seule conformité qui vaille et à laquelle la majorité des Burkinabè (exceptés les thuriféraires du pouvoir) souscrit est le respect de la parole donnée et le rejet du triptyque (Référendum, Article 37, Sénat).

Le MPP ne saurait se laisser divertir par des aventuriers politiques dont le programme politique se résume au maintien au pouvoir d’un individu. C’est pourquoi, il en appelle à la mobilisation de tous face aux rabatteurs munis d’appeaux (argent, céréales…), véritables pyromanes de notre pays dont les objectifs sont d’acheter les consciences et d’allumer les esprits.

Nous sommes épris de paix et nous exhortons le CDP à en faire de même, aussi par la parole que par les actes, car « la paix, c’est la maîtrise de soi ; la violence, c’est la perte de soi ! » .

Un groupe de militants (MPP)

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