Ouagadougou a abrité le mardi 27 mais 2014, la 3e réunion du Réseau des autorités centrales et des procureurs d’Afrique de l’Ouest contre la criminalité organisée.
Blanchiment des avoirs, piraterie, prises d’otages, contrefaçon, cybercriminalité tels sont les fléaux auquels s’attaque le West african central autorities and prosecutors network (WACAP), ou Réseau des autorités centrales et des procureurs d’Afrique de l’Ouest. Dans le but de renforcer les capacités des différents acteurs concernés et de faciliter la coopération régionale et internationale, la troisième réunion dudit réseau est intervenue le mardi 27 mai 2014 à Ouadadougou. Au cours de cette rencontre, les participants venus du Nigéria, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, etc., ont établi un diagnostic de la coopération judiciaire et policière en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée dans la région, consolidé les acquis de la pratique et formulé des recommandations pour le renforcement de cette coopération. Le conseiller technique et représentant du ministre de la Justice, Ouarayo Dofini, a précisé que la criminalité transnationale recouvrait différents actes criminels menaçant gravement la paix sociale, le développement humain et économique, voire la stabilité des Etats et de la région entière. Un état de fait qui implique des réponses interétatiques, d’où l’intérêt de cette rencontre. Pour lui, la création du réseau WACAP est à saluer et à encourager, car aucun Etat, ni aucune justice ne peut seule venir à bout du crime transnational organisé. Quant au représentant du système des Nations unies, M. Diouf, il a signifié que « ces pratiques criminelles empêchent le développement économique, fragilisent aussi le tissu social, hypothèquent la paix, la sécurité et favorisent l’instabilité politique ». En guise d’exemple, il a déclaré que : « L’estimation financière des bénéfices générés par le trafic de cocaïne dans la région sahélienne est à peu près 900 millions de dollars annuellement, (…) ». Avant d’ajouter que cela induisait également une perte de 20,3 milliards de dollars pour les économies des pays de la sous-région, sans oublier les risques sur le plan sanitaire. Comme facteurs explicatifs de la recrudescence de cette criminalité, il a évoqué entre autres, l’immensité et la porosité des frontières, l’absence ou les difficultés de coopération policière et judiciaire entre les Etats de la région. C’est pourquoi il a salué l’initiative du WACAP dont les travaux ont aussi consacré l’adoption de la charte et du règlement du réseau. Cela dans l’optique de lutter efficacement contre ce fléau qui va grandissant. Il a, par ailleurs, félicité certains pays pour les opérations qui ont permis la saisie d’importantes quantités de médicaments frauduleux et de cocaïne. La France à travers son ambassadeur, Gilles Thibault, est convaincue que le combat contre cette criminalité ne se gagnera qu’à travers des réseaux régionaux et internationaux plus performants.