Diébougou - A l’occasion de la Journée mondiale de la santé 2014 commémorée le 12 mai à Koudougou, le prix du meilleur district sanitaire a été décerné pour la seconde fois à Diébougou pour ses performances au titre de l’année écoulée. Le trophée est arrivé à destination le 13 mai dernier.
A l’entrée de Diébougou juste après l’usine de la SOFITEX, des dizaines de motos et de voitures s’immobilisent. Il est 8h30. La présence de l’ambulance parmi les engins est remarquable. Sur une grande banderole blanche on peut lire : « District sanitaire de Diébougou-double champion national 2011-2013 ; la performance conservée et pour toujours ». Pas de doute, il s’agit du personnel de santé.
Peu après, une voiture 4x4 portant l’écriteau « Coopération Burkina Faso-Unicef, programme nutrition » freine au milieu de la foule. Une portière s’ouvre derrière, et le médecin chef du district (MCD) de Diébougou, Henri Dembélé apparaît en chemise rouge, tenant entre ses mains le trophée et une attestation. Il est accueilli par une salve d’applaudissements et de cris de triomphe. Alors que les docteurs Boureima Kouraogo, Kouadou Somé et les membres de l’équipe cadre sont alignés pour les accolades, le trophée et l’attestation sont arrachés des mains du MCD. Une séance de photo et d’accolades intarissables s’installe. L’administrateur des hôpitaux, Moussa Nabi intervient pour que le cortège se remette en branle pour entrer dans la ville. Debout sur la 4X4, les trois médecins brandissent fièrement le trophée. Devant la police nationale, une vieille dame nous interpelle en voyant arriver les manifestants : « Y a quoi encore mon fils, c’est une grève ? » On répond : « Non, les infirmiers ont eu le premier prix national ». « Ah c’est bien ! Si on était informé on allait sortir les accompagner », laisse-t-elle entendre. Les klaxons attirent au passage des badauds à chaque coin de la rue. Au centre ville devant le monument de L’élidée, une voix forte s’élève dans l’une des voitures du convoi : « Nous sommes les meilleurs, Diébougou est premier ». Sur le boulevard menant au haut-commissariat, le personnel en liesse se livre à des acrobaties faites de pirouettes dangereuses avec les motos. Au haut-commissariat, c’est la pluralité des slogans. Pour les uns c’est la performance continue, pour les autres, la performance confirmée ou encore la performance conservée. En attendant la sortie du premier responsable de la province, Muhamad Michara, c’est la reprise de la séance photo. Mais l’attende sera vaine car le haut-commissaire est occupé par une autre rencontre. Direction alors chez le chef de terre, Félix Ouattara. Informé du motif de la visite, celui-ci ne cache pas sa joie d’être ainsi honoré.
Ses bénédictions sont accueillies par une pluie de « amen », et le cortège toujours dans l’euphorie, se retrouve chez le préfet. Abdoulaye Zéba sort de son bureau, s’exprimant plutôt avec un peu d’anglais : « Congratulation, congratulation. Nous sommes vraiment très contents. Ce prix n’est pas seulement pour le district, mais c’est pour tout Diébougou ». Propos sanctionnés par des applaudissements nourris. Il est 9h41 quand le cortège arrive au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA). « Oh ne klaxonnez pas ici, il y a les malades » ! C’est la voix de Moussa Nabi l’administrateur. Encore et encore des photos avec les agents qui sont de service. 10h ! Enfin c’est la dernière étape au district. Le MCD félicite son personnel pour les efforts, et sort le chèque de 1 500 000 F CFA obtenu, en plus de l’attestation et du trophée. Il annonce de façon comique : « Soyez rassurés que cette somme sera bien gérée et on va organiser une petite cérémonie, non une grande cérémonie pour fêter, danser et manger.
Alors nous allons reprendre le travail et j’espère qu’ensemble nous allons gagner un 3e prix, puisque la performance est conservée ». Au milieu des acclamations du mot du MCD, la voix d’une dame réclame : « L’Etat doit nous décorer maintenant », et une autre de renchérir en langue dioula : « Oui tout le monde ».
