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Le Quotidien N° 1071 du 24/5/2014

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Sit-in du balai citoyen à l’ hôpital Souro Sanon : une citoyenneté nouvelle en marche
Publié le lundi 26 mai 2014   |  Le Quotidien


Bobo
© Autre presse par DR
Bobo : la réhabilitation de l`hôpital au centre d`une marche
Samedi 24 mai 2014. Bobo-Dioulasso. Le Balai citoyen et le Mouvement en rouge ont organisé une marche pour exiger la réhabilitation de l`hôpital Sanou Sourou


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Le Balai citoyen a le vent en poupe. Après la SONABEL, à Ouagadougou, ce fut au tour de l’hôpital Souro Sanon, d’être sous les projecteurs de ce mouvement de jeunes pour une nouvelle gouvernance au Burkina. En dénonçant les délestages et la mauvaise qualité des soins dans nos formations sanitaires, le Balai citoyen touche du doigt deux sujets de préoccupations majeures pour les Burkinabè. En cela, il a trouvé un mode de lutte fédérateur, qui devrait même au-delà des clivages politiques, impliquer tout le monde. Qu’est-ce qui justifie le succès de sa manifestation pour dénoncer les problèmes du plus grand hôpital de Bobo-Dioulasso ? Il y avait en tout cas foule. Ce qui prouve la montée en puissance progressive du Balai citoyen. A Bobo, le groupe conduit par Samsk Le Jah et Smockey s’est associé à une structure locale, le Mouvement en rouge. C’est une option nouvelle qui montre que le mouvement s’élargit et compte de plus en plus d’alliés au sein des associations de jeunesse. Ce n’est pas à cause seulement du charisme de ses dirigeants. Le mouvement est venu au bon moment, celui où se pose le problème d’un long règne et d’une usure du pouvoir, avec en fond de toile des velléités de tripatouillages constitutionnels et de résistance citoyenne et politique. C’est un contexte inédit au Burkina, profitable à des mouvements dont les responsables se sont illustrés de tout temps par leur probité et leur engagement citoyen. A l’image du mouvement «Y en a marre» au Sénégal, le Balai citoyen, tout en étant une association, a des prises de position politiques. Au Sénégal comme au Burkina, l’enjeu, pour ces deux structures, c’est de créer un sursaut au sein de la société pour une prise de conscience. Au Sénégal, «Y en a marre» a réussi, avec l’ensemble des forces démocratiques sénégalaises, à arrêter les dérives de Abdoulaye Wade, en provoquant une alternance démocratique. L’objectif du Balai citoyen est similaire : amener Blaise Compaoré à respecter la Constitution et à s’en aller en 2015. L’engouement suscité par ce nouveau genre de militantisme est le symbole du désir d’émancipation des jeunes. Ils ne font pas confiance aux associations traditionnelles existantes dont la probité est sujette à caution. Ils se méfient aussi de la classe politique dirigeante que de l’opposition, que le pouvoir métamorphose et rend méconnaissable. Même si leur ligne de conduite s’inscrit dans une opposition au système en place, les jeunes de «Y en a marre» et du Balai citoyen ne suivent pas aveuglément les opposants. Ils ne sont pas achetables. Le régime de Macky Sall, qui doit une fière chandelle aussi à la mobilisation de «Y en a marre», en sait quelque chose. De plus en plus, le mouvement n’hésite pas à critiquer le gouvernement. Le dernier différend en date entre les deux alliés d’hier porte sur le mur dit de la honte, construit sur la corniche de Dakar, et décrié par la population.
Comme au Sénégal, l’opposition burkinabè ne doit pas trop vite se réjouir du soutien d’un mouvement citoyen qui fait preuve de son indépendance. Ainsi, le Balai citoyen n’hésitera pas à la critiquer et même à la désavouer si elle commet des gaffes. L’alliance entre l’opposition et le Balai citoyen, qui est circonstancielle, est donc marqué du sceau du recul. Ce n’est pas de la connivence aveugle, mais une association responsable et vigilante. Voilà la grande différence entre le Balai citoyen et les autres organisations engagées actuellement dans l’un ou l’autre camp du débat politique au Burkina. Il va sans dire que si l’opposition arrivait un jour au pouvoir, elle ne devrait pas s’attendre à être caressée dans le sens du poil. C’est cette faculté qu’a Balai citoyen à traverser les régimes et à dépasser les clans politiques, sans compromissions, à travers des thématiques sociales et politiques pertinentes, qui fait son charme et force le respect. Le rendez-vous réussi du sit-in de Bobo-Dioulasso, pour interpeller l’opinion sur l’agonie d’un hôpital, s’inscrit dans le sillage de cette dynamique véritablement citoyenne .

La Rédaction

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