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Le Quotidien N° 1071 du 24/5/2014

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Défaite de l’armée malienne face au MNLA : IBK face à ses propres contradictions
Publié le samedi 24 mai 2014   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK)


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On ne finira pas de sitôt de reparler de la guerre-éclair entre le MNLA et l’armée malienne à Kidal. La défaite malienne est encore plus cinglante, en comparaison avec la première guerre livrée au Mali de ATT par des forces coalisées de Touareg et de djihadistes. Ce même ATT était voué aux gémonies, accusé de tous les maux du Mali, et même menacé de poursuites pour haute trahison. IBK, en la matière, se montre donc comme un piètre chef des armées, pour avoir surestimé les capacités de ses forces. Par ailleurs, il a cru naïvement que les forces françaises et onusiennes se précipiteraient à son secours, oubliant que Paris est très souple avec les Touareg et que l’ONU a des règles d’intervention strictes. Mais IBK n’a pas seulement échoué militairement. C’est aussi un vrai désastre politique pour lui. Il a montré ainsi aux yeux du monde son amateurisme dans la gestion d’une crise pourtant ancienne. S’il voulait montrer au peuple malien et aux partenaires du Mali que le pays doit désormais prendre en main son destin, il s’est complètement mépris. Au contraire, tout le monde sait maintenant que les milliards injectés dans la reconstruction d’une armée digne de ce nom n’ont servi à rien. Pire, le président malien avait commencé à engager des dépenses de prestige qui laissent croire que le pays avait enfin redressé la tête. L’achat d’un avion présidentiel de 20 milliards de FCFA ne peut que revenir à la surface. Comment peut-on mener aussi grand train quand, sur le terrain, on n’est pas capable d’assurer la défense de l’intégrité du territoire national ? C’est de l’inconscience pure que donner cette mauvaise image d’un pouvoir jouisseur dans un pays encore incapable de se tenir debout sans l’aide des autres. IBK est rattrapé par ses turpitudes et ses propres contradictions.
Il ne sert donc à rien de jeter l’opprobre sur la France et l’ONU. Après avoir fait le plus gros travail, celui de la libération du Nord-Mali des mains des djihadistes, la France a droit à l’éternelle reconnaissance des Maliens. La position française par rapport au MNLA et à ses revendications étant connue de tous, il ne fallait pas attendre grand-chose de sa part. D’ailleurs, pour sa défense, Paris invoque le fait que la nouvelle crise est purement interne aux Maliens. Comme pour dire qu’il s’agit d’une affaire malo-malienne dans laquelle elle ne saurait se mêler. A ce sujet, le porte-parole de l’armée française, le colonel Gilles Jaron, est catégorique : « La force Serval n’a pas vocation à intervenir dans les questions de sécurité intérieure. C’est une force militaire tournée vers un adversaire, qui sont les groupes armés terroristes ». En tout cas, si Bamako voulait une preuve de l’inégalité de traitement réservé par la France au MNLA et aux djihadistes, il l’a obtenue et l’a apprise, malheureusement, à ses dépens. Après sa nouvelle défaite contre les groupes armés, la confirmation est faite de l’impréparation des troupes maliennes. Il leur faut encore du temps pour s’aguerrir afin de jouer leur rôle régalien. Mais en attendant, que faire ? Le pays doit panser ses blessures et sécher ses larmes, mais aussi et surtout réfléchir au moyen de rebondir. Il doit enfin prendre son destin en main en se donnant les moyens de son indépendance véritable. La preuve lui a été donnée que les forces étrangères n’interviendront pas à tout va et, de surcroît, ne resteront pas éternellement au Mali.
Comme bon nombre de pays africains, le Mali est tombé dans le cercle vicieux de la dépendance à outrance. Il lui faut tendre la sébile pour ses besoins élémentaires, mais aussi compter sur les autres pour sa sécurité. Les autorités doivent bien méditer sur la fragilité de la souveraineté du pays. Cela leur impose de se conduire en vrais patriotes, avec une gestion rigoureuse du moindre centime qui leur serait confié. En cela, l’erreur de l’acquisition d’un avion présidentiel à 20 milliards ne devrait plus jamais se répéter, au risque de voir tous ceux qui soutiennent le pays à bout de bras se décourager et désespérer du Mali .

La Rédaction

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