Comment consolider les acquis et soutenir une plus grande diversification de l’économie burkinabè ? Afin de répondre à cette question, le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, Makhtar Diop, a effectué les 16 et 17 novembre dernier une visite de travail au Burkina Faso. Au cours de son séjour, il a rencontré le ministre de l’économie et des finances, Marie Lucien Noël Bembamba et sa collègue de l’Action sociale et de la solidarité nationale, Clémence Traoré. Il a également été reçu par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré.
Cela faisait plus de 10 ans que Makhtar Diop n’avait plus foulé le sol burkinabè. Après 48 heures de séjour, son appréciation sur l’état de Ouagadougou est positive. « C’est avec plaisir que je constate que la belle ville de Ouagadougou a grandi ». Arrivé dans la capitale burkinabè le 16 novembre 2012, le vice-patron de la Banque mondiale pour la Région Afrique a eu une séance de travail avec Marie Lucien Noël Bembamba. « Nous avons parlé des possibilités de diversifier l’économie du Burkina Faso car comme vous le savez, le Pays des hommes est en transition d’une économie fortement tributaire du coton vers l’or », a-t-il indiqué. Depuis 2010, le métal jaune a ravi la première place au coton dans les produits d’exportation du Burkina. Et pour M. Diop, cela est déjà une bonne chose. « Le nombre important des sites miniers témoigne de la richesse de ce secteur », a ajouté le visiteur.
Avec l’argentier du Burkina Faso, il a été décidé de la nécessité de développer l’agriculture, l’élevage et favoriser l’accès aux soins de santé à la population. « Nous pensons que si les gens quittent l’agriculture de subsistance vers celle de rente, cela garantira une plus grande sécurité alimentaire aux populations », a précisé le conférencier. Au cours de leurs échanges, les deux hommes ont également convenu de la nécessité que la Banque mondiale apporte un appui institutionnel au Burkina afin qu’il puisse suivre « la mise en œuvre des contrats signés entre le pays et les sociétés minières ».
Présente au Burkina depuis plusieurs années, la Banque mondiale soutient financièrement et techniquement des projets. Mieux elle lui apporte un appui budgétaire en des moments difficiles. Ce fut le cas pour l’accueil des réfugiés maliens. « Nous avons augmenté l’enveloppe financière de certains pays, dont le Burkina Faso, afin qu’ils puissent accueillir les réfugiés maliens », a indiqué Makhtar Diop.
Médiateur dans plusieurs crises en Afrique dont celle malienne, le Burkina est devenu un pays « incontournable » dans la sous région et sur le continent. Il était donc normal qu’au cours de sa rencontre avec le chef de l’Etat, le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, aborde la situation au Mali qui avait contraint l’Institution de Breton Wood à y suspendre certains projets. « Nous avions dû suspendre l’exécution de certains projets pour respecter les sanctions décidées par la Cedeao (Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest) », a ajouté le conférencier. Fort heureusement, la situation est en train de revenir à la normale. Pour cela, la Banque mondiale a, de l’avis ce M. Diop, relancé les projets suspendus et même mieux, élaboré d’autres, notamment dans le secteur de l’éducation, qui seront soumis à l’appréciation de son Conseil d’administration.
Présent à Ouagadougou pour s’enquérir des priorités économiques du Burkina Faso, Makhtar Diop s’est également présenté aux autorités burkinabè car il occupe nouvellement ce poste. Ancien ministre sénégalais de l’Economie et des Finances, M. Diop a d’abord été Directeur des opérations pour le Brésil, Directeur de la stratégie et des opérations pour la Région Amérique latine, Directeur du secteur Finances, secteur privé et infrastructure dans cette même région et Directeur des opérations pour le Kenya. Avant de déposer sa valise à la Banque mondiale, cet économiste adoubé d’une maitrise des activités financières et bancaires a occupé le poste d’économiste au Fonds monétaire international à Washington.