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Lutte contre la corruption en Afrique : Le bon exemple venu de la commission de l’UEMOA
Publié le mardi 20 novembre 2012   |  L’Hebdomadaire




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L’Afrique, le continent des élites ripous est un cliché dont se gausse fréquemment la presse d’ici et d’ailleurs. A ce propos à lire ou entendre certaines analyses, c’est comme s’il n’y avait aucun vertueux dans nos Républiques dites bananières où tout est pourri dans le pire des mondes.

Cette image peu flatteuse est comme une tâche faite d’une peinture à huile indélébile que bien de pays du continent traînent à longueur d’année.

Quels que soient les efforts des gouvernements d’ici et d’ailleurs pour moraliser la vie publique, tout au plus nos afro- pessimistes ne retiennent-ils que les intentions, pas les actes qui accompagnent cette volonté politique de construire des Etats plus vertueux. Ils attendent toujours un plus  : des arrestations, des procès, des emprisonnements à tour de bras. Bref, de la politique spectacle au nom de la lutte contre la corruption.

Pas facile de conduire une telle politique sans tomber dans les travers des dénonciations fallacieuses ou sélectives où les puissants du jour règlent leurs comptes à leurs adversaires d’hier ou de demain. Suivez notre regard au Sénégal avec le président Macky Sall et sa subite envie de nettoyer les écuries d’Augias à Dakar.

C’est le Parti démocratique sénégalais du président Abdoulaye Wade, son prédécesseur qui en fait les frais. Avant Macky Sall, c’est le président Paul Biya qui, excédé, sans doute, par les dénonciations à répétition de Transparency international s’était mis à faire des arrestations de hauts cadres de l’Administration camerounaise à tour de bras.

Ceux qui avaient cru à son opération main propre se sont fourrés le doigt dans l’œil car bien de ces cadres arrêtés ont été blanchis par la justice faute de preuves contre eux.

Que faire alors pour donner toujours plus de vertus à nos Etats sans tomber dans les excès des opérations « mains propres » commando, mises en œuvre plus pour amuser la galerie que pour donner plus de respect au bien public  ?

Organiser sereinement une répression de la corruption sans passion ni pression dans une logique de course de fond et non de vitesse. Et pour ce faire, tous nos Etats disposent de lois suffisamment contraignantes à même de réduire le fléau. Le réduire car on ne peut malheureusement pas l’éradiquer parce que comme la prostitution, c’est l’une des vieilles plaies inguérissables de l’humanité.

Chaque pays, chaque gouvernement est donc interpellé à agir avec méthode, rigueur et suite dans les idées pour contrer le développement de la corruption. Au-delà des gouvernants, les organisations de la société civile, les ONG et les simples citoyens sont appelés à contribuer à l’endiguement du phénomène par leur refus d’être sujet ou objet de corruption.

Au demeurant, au moment où les économies nationales sont imbriquées les unes aux autres et que les offres de services des multinationales sont de plus en plus transfrontalières, il est très indiqué que les Etats africains coordonnent leur lutte contre le fléau de la corruption. Et à défaut d’une coordination continentale difficile à mettre en œuvre, les organisations sous régionales d’intégration peuvent jouer ce rôle.

C’est pourquoi l’initiative de l’Union économique et monétaire ouest africaine (l’UEMOA) d’engager une campagne de sensibilisation contre la corruption en Afrique de l’Ouest est la bienvenue. Elle complète et élargit la vision des Etats membres de s’attaquer à ce mal qui gangrène leurs économies et fausse les lois de la libre concurrence.

L’UEMOA fera œuvre utile si elle va au-delà des slogans publicitaires pour appeler les Etats à harmoniser leurs législations en matière de lutte contre la corruption tout comme ils l’ont déjà fait dans le domaine des droits des affaires (OHADA).

De fait, il ne faudrait pas qu’en matière de répression de la corruption, les lois de certains Etats de l’espace offrent des failles aux entreprises et individus fautifs qui fuiraient alors la rigueur d’un pays A pour prospérer dans un pays B.

A l’image de certains criminels qui ont franchi depuis longtemps le rubicond du crime organisé transfrontalier, les corrompus et les corrupteurs de l’UEMOA, à n’en point douter, se donnent la main d’un pays à un autre pour perpétuer leurs crimes en toute impunité. Ils sont donc en avance sur les Etats qui balbutient encore l’harmonisation de la répression.

Mais mieux vaut tard que jamais et le président de la Commission de l’UEMOA a vu juste en initiant cette campagne de sensibilisation sur la corruption.

Dans la lutte contre ce fléau, nos Etats sont donc invités à dépasser la politique spectacle pour se doter d’instruments juridiques efficaces et transfrontaliers car pas loin de l’UEMOA, l’assassinat de Mme Aissatou Boiro, directrice du Trésor public de la Guinée Conakry donne de voir que corrompus et corrupteurs en Afrique ont franchi un nouveau palier.

A la manière de la mafia et de la Camora, ils n’hésitent pas à employer la violence ouverte contre les empêcheurs de corrompre en rond.

L’Hebdo du Burkina

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