Pour apporter une aide aux sapeurs-pompiers dans l’accomplissement de leur mission, Jovial production a organisé une collecte de fonds du 8 au 16 novembre 2012 sur l’ensemble du territoire burkinabè. L’acte en lui-même est noble et salutaire. Mais ne montre-t-il pas à quel point « les soldats du feu » sont délaissés ? S’il est vrai que l’Etat ne peut pas tout faire, qu’il assume au moins ses responsabilités. En effet, mettre la Brigade nationale des sapeurs- pompiers dans de meilleures conditions de travail fait partie du rôle régalien de l’Etat. Mais il se trouve que cette brigade fait partie des parents pauvres des casernes. Tout semble y être prioritaire. Pour s’en rendre compte, il faut avoir affaire à eux. Le corps des sapeurs-pompiers a lui-même besoin d’être secouru. Pour une unité tant sollicitée, cet état de fait est inadmissible. Même si la devise des sapeurs-pompiers est « Sauver ou périr », ce n’est pas pour autant qu’il faut les laisser sans matériel. Les citoyens peuvent contribuer d’une manière ou d’une autre à l’action salvatrice sans pour autant remplacer l’Etat. Seulement, le citoyen est en train d’être de plus en plus mis en avant. Si fait qu’on a l’impression qu’en plus des impôts qu’il paye, il doit aussi débourser pour les interventions des services publics. Certes, la participation à la collecte de fonds est délibérée. Il n’en demeure pas moins que ces collectes doivent être structurelles et non conjoncturelles. Tout compte fait, il existe des domaines dans lesquels, l’Etat ne peut démissionner. La Brigade des sapeurs- pompiers en fait partie. Et ce ne sont pas ces dons sporadiques qui constitueront la solution aux difficultés logistiques de ce corps. En fait, ces collectes doivent interpeller l’Etat par rapport à son rôle régalien. Pour une unité de secours, le matériel utilisé doit être performant et non obsolète comme c’est le cas actuellement. Les accidents, les sinistres et autres incendies évoluent, la logistique doit aussi évoluer. D’ailleurs, ce matériel provient très souvent de la charité de pays ou de structures étrangers. En tout état de cause, la brigade nationale des sapeurs-pompiers ne doit pas fonctionner grâce à la charité des autres, si brigade nationale il y a. En effet, la couverture géographique est défaillante. Plusieurs chefs-lieux de régions sont sans unité d’intervention.
Si fait qu’en cas d’incendie, le feu aura tout décimé avant que l’unité d’intervention n’arrive de Ouaga ou de Bobo. Le corps des sapeurs- pompiers ne mérite pas d’être délaissé jusqu’à ce point. D’autant plus que les sapeurs-pompiers sauvent des vies au détriment des leurs. Oui pour la collecte de fonds pour les « soldats du feu », mais non au désengagement de l’Etat, car l’implication des citoyens seuls ne suffira pas pour équiper convenablement la Brigade nationale des sapeurs-pompiers.