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Le Quotidien N° 1069 du 22/5/2014

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Sit-in des agents de la RTB : l’immixtion de la hiérarchie dans le traitement de l’information dénoncée
Publié le vendredi 23 mai 2014   |  Le Quotidien


Médias
© aOuaga.com par Séni Dabo
Médias publics : les agents en sit-in
Jeudi 22 mai 2014. Ouagadougou. Les agents des médias publics ont organisé un sit-in d`une journée de 7h à 10h devant la devanture de la direction générale de la Télévision nationale du Burkina (TNB)


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Comme annoncé lors de la conférence du 16 mai dernier, le syndicat national des travailleurs de l’information et de la culture est passé à la vitesse supérieure. En effet, le jeudi 22 mai 2014, les agents de la Radiotélévision du Burkina (RTB) ont observé, de 7 heures à 10 heures, un sit-in devant la maison de la télévision. Objectif, dénoncer l’immixtion de leur hiérarchie dans le traitement de l’information.
La série des revendications se poursuit dans la capitale burkinabè. Cette fois, c’est au tour des agents de la RTB d’entrer dans la danse. En effet, pour protester contre l’immixtion de leur hiérarchie dans le traitement de l’information et des différentes pressions qu’ils subissent dans leur service, les agents ont observé un sit-in devant la télévision nationale. Banderoles et pancartes en main, ils ont exigé l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, le respect de l’éthique et de la déontologie. En outre, ils ont dit non à l’exposition des travailleurs à la vindicte populaire, à la dévalorisation de l’image du travailleur, aux affectations-sanctions. Pour Jérôme Tiendrébéogo : « trop, c’est trop », car à l’étape actuelle des choses : « Ce n’est même plus pour leur liberté que les agents luttent, mais c’est même pour leur survie ». Selon lui, au regard de l’immixtion de la hiérarchie dans le traitement de l’information, les agents sont exposés à la vindicte populaire : « Quand tu réalises un élément pour le faire passer, on tourne derrière toi et on va couper certaines parties, alors que c’est vous qui êtes tenus pour responsables. Du reste, celui qui coupe n’a même pas le courage de signer son nom. Maintenant , quand les manifestants te voient demain, ils vont dire que tu n’as pas bien fait ton reportage. Du coup, on peut même te lyncher. Il y a eu des collègues qui ont été lynchés à l’université de Ouagadougou parce que les étudiants pensaient que les journalistes de la RTB sont contre eux. Non ! Nous tous nous avons été étudiants. C’est contre tous ces dangers que nous travaillons à prévenir. Nous ne voulons pas qu’on vienne nous dire un jour qu’un collègue a été lynché sur la place publique comme un voleur, alors qu’il n’est responsable de rien, car ce sont ses supérieurs qui l’ont mis dans cette situation », a expliqué Jérôme Tiendrébéogo. Et au secrétaire général adjoint du SYNATIC, Sidiki Dramé, de préciser que les agents sont sujets à des menaces de suspension parce que la hiérarchie refuse qu’on parle à l’antenne de la lutte des travailleurs des médias publics. Pour lui, cela est injuste, car ce sont eux qui font échos des luttes des autres manifestations alors qu’il ne peuvent même pas faire échos de leurs propres luttes. Cela constitue, pour lui, un bâillonnement. Outre ces faits, a fait savoir le secrétaire général adjoint du SYNATIC, les préoccupations principales, notamment le statut particulier pour les agents des médias publics, la reconstitution des carrières et le remboursement des frais des verres correcteurs, des frais de productions soumis depuis juillet 2013, sont toujours en l’état. C’est donc pour exiger la satisfaction de l’ensemble de ces préoccupations, a-t-il laissé entendre, que les agents observent cet arrêt de travail. Malgré cette grogne et l’entame du mouvement de protestation, c’est le statu quo du côté de la direction générale. Justement, pour avoir la position de la direction générale sur le sujet, nous avons fait le pied de grue à la RTB, rien n’y fût. Cité dans la déclaration du SYNATIC, du 16 avril 2014, Jérôme Tiendrébéogo dit avoir été interpellé par la direction générale pour savoir s’il se reconnaissait dans la déclaration. « J’ai été entendu par la direction générale qui m’a demandé si je me reconnaissais dans la déclaration du SYNATIC, parce qu’on m’a retiré la présentation du magazine des sports et c’est une sanction, n’en déplaisent à certains. L’objectif, c’était que je doute un temps soit peu, pour qu’elle puisse dire que le SYNATIC cite des gens qui ne se reconnaissent même pas dans leur déclaration. Je leur ai donc répondu que je me reconnaissais à 100% dans la déclaration, puisse c’est moi-même qui ai porté le problème au SYNATIC, dont je suis le représentant au service des sports. Je leur ai démontré par « A+B » que c’est bel et bien une sanction et ils ne peuvent pas me prouver le contraire ». S’agissant des sanctions, les cas sont multiples et à Marcel Tankoano de faire le témoignage. « Je suis agents de la RTB, mais je suis sanctionné depuis une année parce que j’appartiens au M-21 qui a une autre vision des choses et qui défends le peuple. Mais dès lors que j’ai créé le mouvement et étant un agent de la RTB, la hiérarchie a supposé que je ne peux pas être journaliste d’un média d’Etat et avoir une position contraire au régime. Donc on m’a mâté. Depuis une année et je croupis » a-t-il relaté .

Par G. Maurice BELEMNABA

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