Dans le jargon journalistique, une rivière désigne un ensemble de brèves rassemblées sur un sujet ou sur un thème. Tout au long de la campagne pour les élections législatives et municipales 2012, nous vous abreuverons à notre «rivière électorale».
Les visibles et les invisibles
Une image vaut mille mots, dit-on. La bataille de l’image ou plutôt de la visibilité est donc celle à laquelle se livrent en premier les partis en lice au cours de la campagne électorale. Mais le constat sur le terrain montre pour l’instant des disparités déconcertantes. En effet, si pour le parti au pouvoir, ça n’étonne personne, vu les moyens et la logistique, qu’il inonde les rues de tee-shirts, affiches ou autres gadgets électoraux, pour le gros des partis d’opposition par contre, excepté des formations comme l’UPC, le PAREN, l’UNIR/PS, on reste sur sa… soif. A moins que ce ne soit du fait de la solution de proximité ou de ‘‘porte à porte’’ pour laquelle certains ont opté.
Un luxueux siège provincial
Un bâtiment flambant neuf qui surplombe Bilbalogho (en face du stade municipal) pour loger son siège provincial de campagne ! Le moins que l’on puisse dire est que le parti majoritaire a frappé fort. Le propriétaire de ce joyau a de quoi se frotter les mains, puisque le chantier est à peine achevé qu’il trouve des occupants et pas des moindres.
L’onction présidentielle
De sources bien introduites on apprend que le Président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu tous les candidats CDP aux législatives le vendredi 16 novembre 2012. On imagine qu’il leur a prodigué des encouragements afin qu’ils mouillent le maillot pour lui donner une majorité confortable à l’hémicycle à toutes fins utiles.
Laurent Bado, le plus intelligent
Il n’est plus à présenter, de même que son verbe quelque peu acerbe ! Lui, c’est le père fondateur du PAREN, Laurent Bado, qui a (encore ?) fait des siennes lors de l’ouverture de la campagne. Intervenant sur son programme, «Le Tercérisme», à Kombissiri et à Boulsa, Bado s’en est pris en effet ouvertement au concepteur du projet «8000 villages, 8000 forêts», qui n’est autre que le chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Ce dernier, selon Laurent Bado, n’est pas suffisamment intelligent, sinon il aurait su que, sans eau, les forêts vont disparaître. Plus intelligent, lui propose en lieu et place «8000 villages, 8000 barrages».
La campagne du DG du Trésor endeuillée
La campagne du directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Moumounou Gnakambary, a été endeuillée dès l’entame : c'est dans son fief de Dédougou qu’il a appris la triste nouvelle du décès à Ouagadougou de son géniteur, Blami Gnakambary. Il a dû suspendre sa campagne pour repartir gérer ce malheureux événement. Son regretté père, qui s’est éteint à l’âge de 82 ans et dont l’inhumation aura lieu demain mardi à Dédougou, était inspecteur des impôts à la retraite et a été député à la fin des années 50. De là à voir dans son décès un clin d’œil du destin pour un passage à témoin…
Propos croisés
La première de l’émission Programmes croisés, parrainée par le CSC sur les antennes de la RTB Télé, le samedi 17 novembre 2012, a donné lieu à un échange de propos peu amicaux. «Le CDP achète le peuple à vil prix ! Le CDP mange le peuple ! Le CDP boit du sang», a notamment affirmé le représentant du PDP/PS, Toro Drabo ; des accusations auxquelles le missi dominici du parti majoritaire, Jean Léonard Compaoré, a refusé de répondre : «Je ne vais pas descendre à leur niveau. Ils vont dans la poubelle. Nous, on jette la poubelle… Dire qu’on a acheté le peuple, c’est insulter l’intelligence du peuple… La vérité est que certains n’ont pas de programmes !»
