Ouagadougou - Le Burkina Faso a adopté mardi, avec quelques dérogations, une loi interdisant les sachets plastiques non biodégradables, responsables selon le ministère en charge de l’Environnement, de la mort de 30% du cheptel de ce pays sahélien.
‘’Le projet de loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des sachets ou emballages plastiques non biodégradables’’, a été voté à l’unanimité des 107 députés votants du jour, avec un délai d’entrée en vigueur de six mois.
Ce laps de temps devrait permettre aux principaux concernés d’écouler leurs stocks résiduels et de se conformer à l’usage des emballages plastiques biodégradables, a affirmé le ministre en charge de l’Environnement Salifou Ouédraogo.
La loi prévoit cependant des dérogations pour les produits alimentaires et les activités de défense et de sureté nationales, de même que les activités médicales nécessitant l’utilisation des sachets ou emballages plastiques non biodégradables.
Selon M. Ouédraogo, les éventuels contrevenants à cette loi, encourent des peines d’emprisonnement et des amendes qui seront précisées.
Il a expliqué que le mécanisme de ‘’pollueur/payeur’’ sera appliqué à tous les plastiques non biodégradables qui ne pourront pas être interdits, en allusion aux matériels informatiques, électriques et de plomberie.
Salifou Ouédraogo a indiqué que le gouvernement est entrain de mettre en œuvre un projet pilote de trois milliards huit cent millions de FCFA sur trois ans afin de collecter les déchets plastiques à travers le pays et de les recycler dans une unité qui sera créée à Ouagadougou.
Le Burkina Faso importe annuellement, en plus des 2 000 tonnes de sachets plastiques qu’il produit, environ 40 000 autres tonnes du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et surtout du Nigéria, lit-on dans le dossier de presse.
Pour le ministre, les sachets plastiques non biodégradables sont responsables de la mort de 30% du cheptel burkinabè, de la non infiltration des eaux de pluie, de l’obstruction des caniveaux, de la survenue de maladies cardiovasculaires et de la pollution visuelle et olfactive de l’environnement.
Avec l’adoption de cette loi interdisant les sachets plastiques non biodégradables, le Burkina rejoint des pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Rwanda, le Togo, le Tchad et la Tunisie.