17 ans d’existence sans discontinuer ! Les prix Galian ont, au fil des années, et à force d’innovations, gagné en notoriété. Comment est née l’initiative de ces prix et comment ont-ils évolué ? Quelles perspectives pour les prochaines éditions ?
Le concours des prix Galian constitue aujourd’hui une activité majeure du département en charge de la Communication et un moyen d’évaluation des progrès réalisés dans le traitement de l’information journalistique. Pour cette 17e édition consécutive, les Galian ont enregistré 304 œuvres, en compétition tous genres confondus en français et en langues nationales, contre plus de 280 en 2013. Si aujourd’hui, l’événement a pris des galons, il convient de rappeler les péripéties de sa création. En effet, selon des sources du ministère de la Communication, Mahamoudou Ouédraogo, actuel conseiller du président du Faso est perçu comme le père des Galian. Alors qu’il était directeur de la Télévision nationale du Burkina (TNB), M. Ouédraogo a initié ‘’l’agent du mois’’, un prix décerné à l’agent qui, pendant un mois, faisait preuve de dévouement à la tâche, de ponctualité et de rigueur professionnelle. Selon les mêmes sources, le fonctionnement ‘’satisfaisant’’ de ‘’l’agent du mois’’ a conduit à une autre innovation, dénommée les ‘’Masques d’or’’. Cette distinction était attribuée au meilleur présentateur, cameraman, preneur de son, réalisateur, etc. Nommé ensuite ministre de la Communication, Mahamoudou Ouédraogo a poursuivi son ambition de galvaniser les hommes de médias. « L’esprit de départ était d’instaurer un prix qui récompense les meilleures œuvres des journalistes de la presse écrite, des radiodiffusions et des télévisions publique et privées ». Son ambition, en son temps, était de positionner les productions journalistiques et le paysage médiatique burkinabè parmi les meilleurs de la sous-région. ‘’La Nuit du communicateur’’, ce fut la nouvelle trouvaille qui a remplacé ‘’les masques d’or’’ en 1997. La première édition de ce nouveau concept est intervenue le 17 janvier 1998. A l’issue de cette édition, les termes "Prix Galian" et "Nuit du communicateur" furent adoptés et consacrés.
C’est quoi le Galian ?
Selon le géniteur du terme, Roger Nikièma, fondateur de la radio Salankoloto : « Galian symbolise à la fois le tam-tam et l’homme, ce n’est pas seulement le tam-tam, ce n’est pas seulement l’homme : ce sont les deux ». Quant aux circonstances d’utilisation, il faut noter que cet instrument est joué lors des rites d’initiation et des travaux publics. Il est également l’instrument qui donne du rythme de danse. « Les Galian ont pour objectif de donner du rythme aux journalistes, de les accompagner dans leur travail », a indiqué M. Nikièma. Et chaque édition se singularise par son président d’honneur. De 1998 à 2014, ce sont entre autres Juliette Bonkoungou (1998), Luc Adolphe Tiao (2004 et 2008), Roch Marc Christian Kaboré (2006)… Mahamoudou Ouédraogo (2013) et Baba Hama en cette 17e édition, qui se sont succédé pour rehausser l’image des Galian. Chaque année, le comité d’organisation de cet évènement initie des innovations majeures afin de toujours accompagner les hommes de médias. Ainsi, depuis 2010, les productions en langues nationales avec quatre langues dont le mooré, le dioula, le fulfulde, et le gurmancema (presse écrite, radiodiffusion, télévision) ont été introduites dans le but de promouvoir les langues du Burkina Faso. Depuis la 16e édition, la presse en ligne a été prise en compte.
Des critiques tout de même
Cependant, toutes ces initiatives n’exemptent pas les organisateurs des critiques : des critères de sélection à la valeur des prix, en passant par l’organisation de la soirée, les Galian font par moments des insatisfaits. L’un des principaux griefs est la valeur monétaire des prix, jugée « dérisoire ». A ceux qui pensent que les prix offerts (500 000 F CFA par prix) lors des Galian ne sont pas suffisamment motivants, le président d’honneur de la 16e édition de l’événement, dans un entretien accordé à Sidwaya en mai 2010, estime qu’il faut voir au-delà de l’argent : L’argent ne doit pas être à tout bout de champ, notre objectif d’horizon, même si l’argent est important. C’est pour cela que l’on doit songer à ce qui est plus important que l’argent. (...) Nous sommes dans un pays qui a beaucoup moins de moyens que les autres. L’erreur serait de vouloir faire forcément ce que les autres font ».
Des revendications, certes, mais les œuvres de qualité d’abord ; et les organisateurs des prix Galian en font une préoccupation. Par exemple, le Directeur général des médias (DGM), René Ouédraogo regrette qu’à chaque édition, les confrères confondent les genres. C’est pourquoi en perspectives, et pour pallier ce problème, il suggère des séances de recyclage au profit des journalistes dans les rédactions. « Je pense qu’il faut capitaliser tout ce qu’il y a comme remarques avec les différentes rédactions afin d’améliorer les productions. Nous allons donc aider à former les journalistes pour que le travail soit plus professionnel en partenariat avec l’Observatoire burkinabè des médias », a annoncé M. Ouédraogo.