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Sidwaya N° 7668 du 20/5/2014

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Secteur n° 35 de Ouagadougou : un liquide toxique découvert à Nabitenga
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Secteur n° 35 de Ouagadougou : un liquide toxique découvert à Nabitenga


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Le Bureau burkinabè des mines et de la géologie (BUMIGEB) a prélevé un liquide de couleur blanchâtre contenu dans un fût, ressemblant à du cyanure, libérant un gaz toxique le vendredi 16 mai 2014, sur l’axe Basséko –Koumdogonré, dans le village Nabitenga sis au secteur n° 35 de l’arrondissement n°8.

« Nous avons été informé d’une fuite de gaz dont l’odeur dérangerait les riverains. Un maçon qui travaillait à la lisière de la réserve a informé que des enfants seraient venus lui emprunter des pelles et des pics, prétextant cueillir des racines médicinales. Après leur retour, les enfants l’aurait informé qu’en lieu et place des racines, ses outils auraient été utilisés pour déterrer une barrique dont l’érosion avait mis à nue les rebords », a expliqué Ambroise Koudougou Kiemtoré dit Kombi Naaba de Koumdogonré. Il a ajouté : « Les enfants avaient alors cru que ce sont les ouvriers travaillant à la construction du pont (Ndlr : le pont devant relier Basséko à Koumdogonré) qui ont enterré du gasoil. Quand ils ont emmené leur butin à l’intérieur des concessions, des habitants leur auraient intimé de ramener la barrique où ils l’ont prise. Ce qui fut fait, mais le contenant qui était du gaz a commencé à embaumer les alentours ». M. Kiemtoré a dit alors alerté le service d’hygiène qui serait immédiatement venu en compagnie de la direction des inspections et des audits sur l’environnement du Bureau national des évaluations environnementales( BUNEE), le soir de la découverte, pour faire le constat et envisager les actions à entreprendre. C’est ainsi que le vendredi 16 mai 2014, ces derniers sont revenus une deuxième fois avec des spécialistes du BUMIGEB pour prélever des échantillons du contenu de la barrique, du sol, des eaux du ruisseau et des retenues d’eau, situés aux alentours, sur un rayon de 500 m environ du site où est posé le fût. Ces prélèvements feront l’objet d’analyses en vue d’entreprendre des actions appropriées pour débarrasser les lieux de ce déchet toxique. « C’est un fût qui dégage des odeurs vraiment suffocantes. On suffoque quand on est à côté du fût, on ne sait pas quel type de produit s’y trouve. On pense que c’est du cyanure, mais les analyses qui seront faites par le laboratoire vont nous permettre de savoir davantage le type de produit afin d’amener le remède approprié », a précisé le directeur des inspections et des audits sur l’environnement au BUNEE, Narcisse Nikiéma. Le Dr. Boureima Bikienga du service d’hygiène a affirmé avoir eu des ballonnements. Un des riverains a confié que les enfants qui ont déterré le tonneau ont eu aussi des ballonnements, mais il a rassuré qu’ils vont bien (Ndlr : nous n’avons pas pu le vérifier car on nous a dit que les enfants étaient à l’école).

Des conseils aux riverains

En attendant les résultats des analyses, M. Nikéma a demandé aux riverains de s’éloigner au maximum de ce fût et de se protéger avec des masques simples pour ne pas inhaler le gaz qu’il dit être nocif. De son avis, s’il s’avère que ce produit est du cyanure, il pourrait avoir de graves conséquences pour l’environnement et pour la population. « S’il y’a eu des écoulements avec les pluies passées, ça peut également polluer les cours d’eau avoisinants. Il y’a à côté, un canal qui conduit jusqu’au barrage de Baskuy. Par bioaccumulation, que ce soit, les poissons ou les grenouilles ou tout autre chose qui va se trouver dans les cours d’eau, ils seront impropres à la consommation », a dit Narcisse Nikiéma. Mais, il a rassuré que dès qu’ils auront le résultat des analyses, ils prendront les mesures appropriées. En attendant, ils ont recouvert le fût avec du plastique et ont sommé la population de s’en éloigner.
Selon les élèves du collège privé Wendraabo situé à quelques 200 mètres des lieux, c’est pratiquement depuis 2 mois, qu’ils sentaient l’odeur sans savoir d’où elle provenait. Et depuis la découverte du tonneau, les spéculations vont bon train sur l’origine du fût. Qui l’a mis sous terre ? Aux dires de certains riverains, c’est peut-être l’entreprise qui a abandonné les travaux de construction du pont qui l’a abandonné sur le site. D’autres par contre, croient que c’est quelqu’un qui est venu l’enterrer dans la nuit, moyennant de l’argent. « Le long du canal où a été découverte la barrique était un site d’orpaillage. Il se pourrait que ce soit ces derniers qui, en abandonnant les lieux, l’ont laissée à cet endroit », ont-ils expliqué. Le directeur des inspections et des audits sur l’environnement au BUNEE, Narcisse Nikiéma, a promis de retrouver l’entrepreneur, afin de savoir la probable implication de l’entreprise. Il a aussi demandé à la police municipale qui était sur les lieux d’ouvrir une enquête car, selon lui, il se peut qu’il y’ait d’autres fûts enfouis sous terre. En rappel, c’est le mardi 13 mai 2014, que le fût a été découvert dans le village de Nabitenga, précisément dans le quartier Kolonko au secteur n°35 de l’arrondissement n°8 de Ouagadougou. En attendant le résultat des analyses, le ministère en charge de l’environnement et le service d’hygiène ont exhorté les riverains à se tenir loin du fût et à se protéger avec un masque.

Somborigna Djélika DRABO

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