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Le Pays N° 5607 du 19/5/2014

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Situation nationale : l’opposition lance une vaste campagne contre le référendum le 31 mai
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Le Pays


Groupes
© aOuaga.com par A.O
Groupes parlementaires : l`ADJ fait son bilan
Mardi 21 janvier 2014. Ouagadougou. Les députés du groupe parlementaire de l`Alliance pour la démocratie et la justice (ADJ) ont animé une conférence de presse pour faire le bilan de leur action à l`Assemblée nationale. Photo : Me Bénéwendé Sankara, président de l`UNIR/PS


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L’Opposition politique a animé, le jeudi 15 mai 2014, une conférence de presse à Ouagadougou. Objectif : lire la situation nationale et ses récents développements. Les leaders de l’opposition qui ont échangé avec la presse, ont dévoilé des mesures prises pour empêcher l’organisation éventuelle d’un référendum dans le but de modifier l’article 37 de la Constitution.

C’est dans son quartier général (siège du Chef de file de l’opposition politique), sis à Koulouba, que l’opposition politique a animé la conférence de presse, le 15 mai dernier. A l’occasion, le Chef de file de l’opposition (CFOP), Zéphirin Diabré, avait à ses côtés d’autres leaders politiques comme Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS, Ablassé Ouédraogo du parti Le Faso Autrement, François Wendlassida Ouédraogo du RDS, Roch Marc Christian Kaboré du MPP. D’entrée de jeu, c’est Zéphirin Diabré qui a situé le contexte ayant motivé la rencontre avec la presse. Selon lui, la vie politique nationale est aujourd’hui marquée par le « recommencement d’une agitation fébrile au niveau du CDP et des partis du Front républicain, sur fond d’invitations insistantes au président du Faso pour qu’il engage le processus de révision de l’article 37 de la Constitution ». Pour le CFOP, les nouvelles tournées du président du Faso dans les provinces, ainsi que les mesures sociales prises en faveur des populations, la visite du Pôle de croissance de Bâgré, la rencontre avec les maires à Koudougou, traduisent une volonté affichée d’organiser un référendum. Cette situation a amené, selon Zeph, l’Opposition politique à vouloir passer à une « étape supérieure de la campagne contre la révision de l’article 37 ». Pour ce faire, l’Opposition a initié une campagne contre le référendum dont le lancement officiel sera marqué par l’organisation d’un grand rassemblement populaire au stade du 4-Août, le samedi 31 mai prochain à partir de 9h. Ce lancement sera suivi par un « meeting populaire » à Bobo-Dioulasso dont la date reste à fixer. D’ores et déjà, un mot d’ordre de mise en place immédiate, par le biais des collectifs locaux de l’opposition, et à travers des compatriotes vivant à l’étranger, a été lancé, de même que la mise sur pied de Comités contre le référendum (CCR) dans chaque village, secteur urbain, commune, province, établissement secondaire ou établissement d’enseignement supérieur. Il en est de même dans chaque service de l’Etat, entreprise, yaar et marché, a précisé Zéphirin Diabré. « Le respect de ce mot d’ordre permettra de doter le pays d’un dense réseau anti-référendum qui facilitera la résistance citoyenne », foi de Zeph. Celui-ci a également annoncé le déploiement de la campagne contre le référendum dans les 45 provinces avec l’envoi de délégations du CFOP. A cela s’ajoute le lancement de la résistance parlementaire avec les députés de l’Opposition politique contre tout projet de loi portant sur le référendum. A ce sujet, le CFOP cite les articles 163 et 164 de la Constitution qui imposent au président du Faso de soumettre à l’appréciation préalable du parlement, tout projet de référendum qui aurait pour finalité de modifier la Constitution : « Pour l’opposition politique, toute tentative de contourner cette obligation constituera une violation de la Constitution ». Pour faire barrage à un éventuel référendum, le CFOP a pris d’autres mesures en vue de l’intensification de plaidoyers auprès des missions diplomatiques et organisations internationales accréditées auprès du pays, la saisine et l’envoi de missions auprès de la CEDEAO et de l’Union africaine, de l’Union européenne, du Secrétaire général des Nations unies et le lancement d’une souscription populaire pour soutenir financièrement la campagne anti-référendum, a indiqué Zéphirin Diabré.

Les récentes tournées présidentielles

Se prêtant aux questions des journalistes sur les récentes tournées du chef de l’Etat à l’intérieur du pays, le CFOP a indiqué que l’opposition n’est nullement gênée que Blaise Compaoré parte à la rencontre des populations. En revanche, constate-t-il, « en 27 ans de pouvoir, ce n’est pas plusieurs fois qu’il a eu ce genre de contact. En dehors des périodes électorales, c’est la première fois que l’on voit, de manière spontanée, le chef de l’Etat aller dans plusieurs provinces à la fois. Ce sont des tournées de pré-campagne dans le cadre de l’idée du référendum. Donc, ce sont des déplacements intéressés. Il ne part pas dans les provinces pour s’occuper des affaires des populations, mais pour vendre son projet de référendum. A Réo, il y a une phrase qui a choqué l’opposition. Le président du Faso a dit que ce sont eux la majorité et qu’ils allaient imposer leur choix aux autres. Mais pour nous, le président du Faso n’est ni de la majorité, ni de l’opposition. La fonction régalienne du président de la République (président du Faso dans notre pays) le met au-dessus de ces contingences. Vous êtes le président de tous les Burkinabè, le président de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre. Le rôle du chef de l’Etat, c’est d’être un homme d’harmonie. On a comme l’impression que le président du Faso a perdu les repères de sa fonction ».

Le stade du 4-Août : baromètre de la mobilisation

Sur le choix du stade du 4-Août pour abriter le lancement de la campagne contre le référendum, Zéphirin Diabré apporte des précisions : « C’est une démarche qui a un caractère psychologique. Le camp d’en face est allé dans un stade qui a été rempli et a pris cela comme un signe de victoire pour aller de l’avant. Les gens qui aiment les comparaisons disent qu’ils ont rempli un stade. Certes, les gens voient qu’il y a des foules qui viennent avec l’opposition à la place de la Nation. Mais ils n’arrivent pas à voir la même comptabilisation. Eh bien, on sera fixé rapidement. Nous disons que l’unité de mesure, c’est le stade du 4-Août. Le 31 mai prochain, nous allons essayer et l’on lance un défi à quiconque de le faire aussi. Après le stade du 4-Aout, on ira à Bobo et ce n’est pas au Stade Wobi mais on cherchera plus grand ». Concernant la résistance parlementaire envisagée par l’opposition pour faire obstacle à un éventuel projet de référendum, le président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, a affirmé que cette stratégie revêt un intérêt pratique. Et pour cause, explique-t-il, « c’est vrai que l’opposition détient un certain nombre de députés au sein du Parlement, mais nous pensons également que dans d’autres groupes parlementaires, il y a des députés qui pourront voter probablement contre cette mesure. Il faut attendre de voir les choses se dérouler. Nous attendons que les choses qui se préparent se clarifient et à ce moment, nos stratégies aussi se mettront en place et on verra bien le résultat que cela pourra donner ». En attendant, le président du parti Le Faso Autrement se veut rassurant quant à l’efficacité de la résistance au niveau du Parlement : « Je voudrais vous rassurer. Chez nous à l’opposition, notre schéma, c’est qu’il n’y aura pas de référendum. Nous sommes sereins, c’est-à-dire que nous entreprenons ces actions de sensibilisation et de plaidoyer pour que le peuple burkinabè et les partenaires au développement comprennent qu’il y a un risque à franchir le pas pour aller vers l’organisation du référendum. Pour l’opposition, il n’y aura pas de référendum et tout le travail nécessaire sera fait pour faire échec au référendum », foi d’Ablassé Ouédraogo. Mais les comités contre ce référendum dont la mise en place est envisagée dans de nombreuses structures, notamment dans les services de l’Etat, ne relèvent-ils pas d’une tentative de politisation de l’administration ? Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS, répond : « Pour nous, l’administration doit rester neutre. Notre initiative est républicaine et vise à faire respecter la Constitution. Il ne s’agit pas d’un combat où chaque citoyen se retrouve parce que la loi fondamentale engage tout le peuple burkinabè ». Il ne s’agit donc pas, à en croire Me Sankara, d’une quelconque politisation de l’administration souvent dénoncée par l’opposition elle-même. Il en est de même de l’invite de l’opposition à la société civile et aux syndicats : « La démocratie intéresse tous les citoyens. Et les syndicats et les acteurs de la société civile sont intéressés car, dans le cadre de la démocratie, on peut défendre des intérêts divers des populations. C’est pour cela que nous avons des concertations périodiques avec la société civile et l’ensemble des travailleurs du pays », a justifié le président du RDS, François Wendlassida Ouédraogo, au cours des échanges avec la presse qui ont duré près d’une heure.

Saidou ZOROME

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