Une panne d’électricité est intervenue sur un pilonne de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) sur la ligne d’interconnexion Bobo-Dioulasso-Ouagadougou dans l’après-midi du 15 mai 2014. Rapidement, trois équipes ont été dépêchées sur les lieux afin de rétablir le courant.
Une grande partie de Ouagadougou est dans le noir dans l’après-midi du 15 mai 2014. Il est 17 heures lorsque, la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), par un appel téléphonique, est informée de la cause de la panne d’électricité à Ouagadougou. Le courant s’est ‘’encore coupé’’, lancent certaines langues. « C’est vraiment désagréable », diront d’autres. Pour démontrer aux populations, le calvaire que vivent les équipes de dépannage à chaque interruption de la fourniture d’électricité et la préoccupation de la société de distribution en cas de panne, nous avons été conviés à nous rendre sur le site de Boni, une commune rurale située dans la province du Tuy, pour constater de visu, comment le travail de terrain se fait. Rapidement, trois équipes à savoir celle de Banfora, Tenkodogo et Ouagadougou s’apprêtent à se rendre sur le terrain. Ainsi, accompagnant l’équipe de la capitale, après les formalités d’usage, nous démarrons à 22 heures pour la direction des transports de la SONABEL, sise à Karpala (secteur n°51, ex-secteur n°30) où l’équipe de dépannage y attendait de pied ferme. Arrivé, chaque chauffeur contrôle son véhicule et deux batteries sont chargées très vite et montées sur le camion-transport pendant qu’une réunion à huis clos se tenait entre chefs ingénieurs et l’ensemble de l’équipe, certainement pour donner l’ampleur des dégâts afin de préparer le matériel en conséquence. C’est aux environs de 23 heures 30 minutes que l’équipe a quitté Ouagadougou pour rejoindre Boni. Sur les visages, l’on pouvait lire la fatigue, toute chose qui n’a pas empêché une ambiance bon enfant dans toute l’équipe. Après 4 heures de route, précisément à 4 heures 20 minutes, l’équipe arrive à Boni où celles de Banfora et de Tenkodogo avaient déjà déblayé le terrain.
Le pilonne 250 a lâché
Sur les lieux, la panne est immédiatement décelée. Un manchon d’ancrage du 250e pilonne sur la ligne Pâ-Kôdéni, situé à Boni s’est cassé. Chaque technicien s’est mis à la tâche et il a fallu raccorder ce manchon avant de procéder au montage du câble. Il est 4 heures 35 minutes quand une dizaine d’agents se sont réunis autour de l’élément déclencheur de la panne. A l’aide d’une scie à métaux, une partie du câble a été coupée et un manchon de jonction fabriqué pour la cause a été compressé par une manchonneuse pour relier le câble aux autres pilonnes. Un exercice visiblement lassant qui a duré près de 2 heures et qui s’est soldé par un succès de l’équipe commise à cette tâche. Après cela, place a été faite à l’équipe de montage. C’est ainsi que quatre agents sont montés sur le pilonne, attachés par des fils résistants et deux camions-transport postés aux deux côtés du pilonnes ont tiré le câble. Une étape cruciale et périlleuse qui a retenu l’attention de tous les agents. Perchés sur le pilonne, « clé 24, clé 17, tirez, attendez, enlevez la poulie, le camion va mouler, camion vient, prends la tension vite, prends la tension », pouvait-on entendre. Un langage vraiment codé qui n’a pas manqué d’attirer les regards de certains habitants de Boni. Sur les lèvres, on pouvait lire sourires et crispation lorsque que le câble a été monté et le camion-transport devait tirer. « Paulin, va, tire doucement, doucement, arrête, arrête », ordonne un technicien, la main soutenant son menton. « Il ne faut pas que ce fil se coupe sinon nous allons devoir reprendre le travail », à laissé entendre, Lagnan, un technicien de Banfora. D’un coup, un tonnerre d’applaudissements, quand les 3 agents sur le pilonne ont lâché ‘’c’est rentré, c’est rentré’’, pour dire que le raccordage a été un succès. Un instant de soulagement, une étape où chacun pouvait se dire ‘’enfin, on a réussi’’ et ce, aux environs de 8 heures. « Les experts », a lancé Lagnan, comme pour galvaniser ses collègues, avant de rappeler que cela fait la 5e fois que des pannes surviennent sur la ligne d’interconnexion Côte d’Ivoire-Burkina Faso.
50 mégawatts perdus
Le chef du département contrôles électriques et télécommunication, Ouokana Ganou, assurant l’intérim du directeur des transports a confié qu’au moment où l’incident se passait, la société était à une cinquantaine de mégawatts en importation de la Côte d’Ivoire. « Quand il y a interruption sur cette ligne d’interconnexion Burkina Faso-Côte d’Ivoire, le courant qui quitte la Côte d’Ivoire n’arrive plus à Ouagadougou. Les clients ont été approvisionnés à partir de la production locale de Ouagadougou, et donc de l’hydraulique. La capacité n’était donc pas suffisante pour alimenter tous les demandeurs », a ajouté M. Ganou. Par ailleurs, il a expliqué qu’aux environs de 21 heures, 22 heures, il y avait encore 3 départements qui étaient encore délestés et il y avait environ 12 mégawatts de déficit. « Comme vous l’avez constaté depuis hier, la direction a donné les instructions et les équipes ont été constituées pour intervenir. Les réparations sont terminées et on pourra tout de suite remettre la ligne et on n’aura plus de problème avec la clientèle. Avant midi, Ouagadougou devrait être alimenté en surplus par rapport à l’interconnexion et l’import de la Côte d’Ivoire », a rassuré le directeur par intérim. L’idée étant de faire comprendre aux populations que ce sont entres causes anodines qui occasionnent les coupures d’électricité au Burkina Faso, notamment à Ouagadougou où la demande est très forte. Le chef du service Transport-exploitation du réseau-Est, Moustapha Ki, a souligné qu’une enquête est en cours dans la localité dans le but de trouver les causes réelles de la rupture du manchon d’arrêt. « Nous sommes dans une période où nous sommes en train de maîtriser un peu les délestages et ces genres de pannes ne font que les accentuer. J’exhorte les populations à éviter le voisinage des installations de la SONABEL afin d’éviter les désagréments de ce genre », a renchéri M. Ki