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Proroger ? Oui mais…
Publié le mercredi 29 aout 2012   |  Autre presse


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Commission électorale nationale indépendante (CENI)
La Commission électorale nationale indépendante (CENI),est chargée de l’organisation des élections au Burkina Faso .


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Il ne s’agit pas de proroger pour proroger, l’essentiel n’étant pas de le faire, mais d’arriver à un résultat qui pourrait justifier à postériori l’opération. Si on n’a pas cette garantie, alors autant s’abstenir car on a assez dépensé de nos maigres ressources pour cette affaire d’enrôlement biométrique dont la magie commence d’ailleurs déjà à s’estomper.

A notre avis, le jeu en vaut la chandelle. Surtout qu’il s’agit d’ôter des arguments aux éternels insatisfaits qui n’expliquent leurs déboires électoraux que par les problèmes d’organisations et les fraudes des autres.

A peine l’enrôlement biométrique est-il clos que monte de presque partout un concerto de voix réclamant sa prorogation au motif que nombre de personnes qui voulaient s’y soumettre ne l’ont pas pu et qu’on ne saurait se satisfaire du taux atteint. Partis politiques, associations de la société civile, observateurs et autres analystes y vont de leurs ritournelles avec une telle symphonie qu’on a peine à croire que tout cela est fortuit et découle d’observations indépendantes, fiables et désintéressées de la situation. Cela d’autant plus qu’on n’avait pas entendu ces mêmes acteurs au moment de l’enrôlement, donnant ainsi l’impression qu’ils viennent de découvrir leur rôle, que tout n’est que prétexte et que nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, ils sont bien mal placés pour tenir les discours dont ils nous abreuvent actuellement. Et pourtant, il y a intérêt à s’appesantir davantage sur le sujet car l’opération d’enrôlement, comme toute œuvre humaine ne s’est pas faite sans anicroche ; bien au contraire.
En effet, du retard à l’allumage général qui a obligé la CENI à reporter de plusieurs semaines le début de l’opération aux aléas propres à l’utilisation du matériel technique en passant par de nombreux autres éléments, force est de reconnaître qu’il y a des raisons objectives d’accorder une «seconde chance» à ceux qui ont manqué l’opération.
Dans nombre de sites d’enrôlement il est apparu de nombreux incidents techniques tels que imprimantes ou groupes électrogènes en panne, insuffisance d’intrants (cartes d’électeurs vierges ou carburant) ou même des défaillances humaines qui ont considérablement ralenti le travail ou découragé de nombreux électeurs qui ont dû repartir sans pouvoir se faire enrôler une ou plusieurs fois. Quant aux sites eux-mêmes, en plus de leur faible nombre dont la conséquence première est leur éloignement des populations, il y a eu aussi de nombreux cas de situations géographiques très préjudiciables pour certains. Il y a aussi la non maîtrise des limites territoriales des circonscriptions tant par les populations que par les opérateurs. Ce qui a dérouté nombre d’électeurs.
Pour ce qui est des opérateurs il y aurait aussi à redire avec des retards voire des absences anormales, des défaillances dans la maîtrise des opérations et des problèmes de coordination qui n’ont pas permis de résoudre les problèmes dans les meilleurs délais grevant ainsi sérieusement leur rendement et leur efficacité.
On ne peut pas non plus occulter la période de saison des pluies qui a entraîné des réactions aux antipodes les unes des autres selon qu’on est en ville ou en campagne mais dont les conséquences sur la mobilisation des populations ont été très négatives. En effet, si en ville la pluie incite à rester cloisonné chez soi-il faut véritablement être vraiment motivé pour sortir sous la pluie pour aller se faire enrôler- en campagne elle a plutôt envoyé les populations aux champs et loin des sites d’enrôlement.
Enfin, «last but not the least», et il faut l’avouer, en matière de mobilisation de la population, on pourrait nettement faire mieux. On n’a pas assisté à la ferveur à laquelle on était en droit de s’attendre au vu tant des enjeux de l’opération que des espoirs qu’elle a suscités et des sacrifices dont elle est la résultante.
Si on peut être globalement satisfait et dans une certaine mesure féliciter la CENI et ses démembrements pour le travail abattu, on ne peut pas en dire de même pour tous les autres acteurs.
Ainsi au niveau des politiques mêmes si chacun a donné l’impression de mettre la main à la pâte, cela a été très différencié d’un acteur à l’autre, certains se contentant du strict minimum syndical à travers des déclarations à la presse, sans aucune action sur le terrain. Sur celui-ci justement, si quelqu’un marque les esprits c’est encore le parti au pouvoir qui a été très actif dans toutes les régions au point de donner l’impression d’être déjà en campagne.
Quant aux organisations de la société civile, rares sont celles qui peuvent se targuer d’avoir réellement «mouillé le maillot» sur le terrain, la plupart s’étant limité à agir pour et dans les médias.
Au total, il est peut-être trop tôt pour se réjouir ou pleurer, pour se féliciter ou regretter, mais avant de parler de prorogation il faut savoir ce qu’on veut, comment y parvenir et identifier clairement les moyens pour ce faire. Il ne s’agit pas de proroger pour proroger, l’essentiel n’étant pas de le faire, mais d’arriver à un résultat qui pourrait justifier à postériori l’opération. Si on n’a pas cette garantie, alors autant s’abstenir car on a assez dépensé de nos maigres ressources pour cette affaire d’enrôlement biométrique dont la magie commence d’ailleurs déjà à s’estomper. En effet, certains analystes semblent brutalement se rendre compte maintenant que c’est loin d’être la panacée et qu’on aurait mieux fait de gagner bien d’autres étapes antérieures pour mieux assurer le pas. Mais il fallait bien que le Burkina Faso fasse comme les autres, surtout tous ces pays où son président a réussi des médiations dont une des pierres angulaires a été justement, la sécurisation des processus électoraux par le biais de l’enrôlement biométrique des électeurs. Si c’est bon pour les autres nous avait-on assuré, pourquoi cela ne le serait-il pas pour nous ? Une question de simple bon sens ! Mais actuellement on se rend à l’évidence que les contextes politiques sont très différents et ont leur part tant dans la mobilisation des populations que dans le succès de l’opération in fine. Une prorogation pourra-t-elle permettre de sauver les apparences ? Rien n’est moins sûr même si dans l’absolu, un seul électeur de gagné est en soi une victoire qui mérite des sacrifices et donc un éternel renouvellement de l’opération. Mais encore une fois, il faudra la jouer collectif et sans faux-fuyant.
Cela est d’autant plus possible qu’à écouter les uns et les autres ils seraient prêts à se contenter d’une prorogation partielle, qui ne concernerait que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. A notre avis, le jeu en vaut la chandelle. Surtout qu’il s’agit d’ôter des arguments aux éternels insatisfaits qui n’expliquent leurs déboires électoraux que par les problèmes d’organisations et les fraudes des autres(sic !).

Cheick Ahmed
ilingani2000@yahoo.fr.

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