C’est parti pour la course aux voix au « Pays des Hommes intègres » ! Les politiciens, ou disons les hommes et femmes politiques, vont rejoindre les populations dans leurs buildings, leurs villas, leurs maisons, leurs cases (selon la strate sociale) pour tenter de vendre leur programme politique ou ce qui en tient lieu. En 4X4, en voitures ordinaires, à moto, à vélo, en dos d’âne et à pied (selon les budgets), ils diront «1,2,3, votez pour moi ! ».
Spectacle assuré pour les populations !
Du 17 au 30 novembre 2012, les Burkinabè pourront enfin voir des gens quitter leurs belles voitures ou belles maisons pour venir fouler le sol poussiéreux comme eux et affronter le torride soleil du Faso (comme eux). C’est le moment d’approcher au point de les toucher ces personnes qu’on ne voyait qu’à la télé ou dont on entendait la voix qu’à la radio.
C’est également le moment de les voir se livrer en spectacle rien que pour leurs belles … voix ! Ils s’amuseront de bouts de phrases lancées, de piques et de flèches décochées.
Temps de la démagogie… mesurée
Outre le spectacle, c’est à cette occasion que les oreilles des populations bourdonneront de toutes les promesses d’un Burkina qui peut avoir la velléité de se comparer au paradis.
Mais il faudrait peut-être que les candidats comprennent que les mentalités ont changé. Le Burkinabè de 2012 n’est plus aussi dupe que celui de 1992. Il a compris le jeu. Les phrases du genre « ils viennent promettre le paradis et une fois au pouvoir, on ne les voit plus » ou « si c’est pas lors des élections, on ne les voit plus » les attendent de pied ferme, prêtes à ne plus boire les yeux fermés les breuvages électoraux qu’ils ont concoctés pour l’occasion.