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Le Quotidien N° 633 du 12/11/2012

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Réconciliation nationale en Cote d’ivoire : ADO vers un gouvernement d’ouverture
Publié le samedi 17 novembre 2012   |  Le Quotidien


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© Autre presse
le Président ivoirien Alassane Ouattara


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Le couperet de Alassane Dramane Ouattara est tombé sur son gouvernement comme une bombe. Le 14 novembre dernier, le président ivoirien a dissout, contre toute attente, le gouvernement dirigé par le Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, depuis le 13 mars dernier. Une décision, comme il fallait s’y attendre, qui fait couler beaucoup d’eau sous les ponts. Occasion aussi pour les contempteurs du pouvoir ivoirien de sortir leurs analyses et autres prédications : ça va barder et ça bardera. C’est parti donc pour une bonne semaine, voire plus, de commentaires sur cette dissolution du gouvernement ivoirien qui intervient à un moment où le pays est la cible des attaques orchestrées par des groupes armés.

Expliquant les raisons d’une telle dissolution, le secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, a fortement soutenu devant les médias que la décision du président de la République de Côte d’Ivoire « faisait suite à des dissensions au sein de la majorité, composée principalement par le Rassemblement des républicains (RDR) de Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié », le tout coalisé au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Clash donc au sein du grand regroupement politique ayant vaincu la majorité présidentielle de Laurent Gbagbo donnant ainsi naissance à une crise inédite que doit traverser ADO depuis son arrivée au pouvoir en avril 2011.

En effet, tout a commencé le 13 novembre dernier lorsque les députés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) se sont violemment opposés au vote d’un projet de loi sur le mariage présenté par la Commission des affaires générales et institutionnelles du parlement. Ce projet de loi, devant aboutir au charcutage du code de la famille, prévoyait de nouvelles dispositions en mettant notamment l’homme et la femme sur un strict pied d’égalité au sein du foyer alors que, précédemment, l’homme restait le seul chef de famille.

Ce bloc contre ce projet de loi a provoqué le courroux du président Alassane Dramane Ouattara qui, dès le mercredi matin, à cueilli ses ministres à froid. Il a plu au parlement et c’est le gouvernement qui a été mouillé, peut-on conclure. Les membres du gouvernement qui venaient pour leur conseil des ministres hebdomadaire ont été surpris de passer trois petites minutes avec le président dudit conseil qui les a informés de la dissolution pure et simple du gouvernement.

Dès lors, tous les commentaires sont axés sur la possible explosion du RHDP et que désormais entre Ouattara et Bédié, les relations ne sont plus au beau fixe. Qu’à cela ne tienne, peut-on pour autant en vouloir à ADO d’utiliser son pouvoir discrétionnaire pour dissoudre un gouvernement dont il ne maitrise pas totalement les membres ? Evidemment non ! Le sabotage de ce projet de loi par les députés du parti de Bédié résonne comme un acte d’indiscipline. Du reste, allez-y comprendre que le ministre de la Famille, Raymonde Goudou, qui a introduit le projet de loi est lui-même issu du PDCI. C’est dire donc que le refus d’adopter la loi par des députés n’est ni moins, ni plus qu’une sorte de dénigrement des activités du gouvernement et par conséquent du président Alassane Ouattara. Ce est qui sûr, pour une réplique d’ADO, c’en est une. Et son acte vient rappeler qu’il est le chef et qu’il peut prendre des décisions lourdes de conséquences, même à ses proches. De toute façon, ADO pourrait bien profiter de cette situation pour solutionner un certain nombre de pratiques peu orthodoxes de certaines personnes de son entourage.

Même si ADO peut se satisfaire d’avoir fait une bonne performance en matière de croissance économique, il y a tout de même que certains domaines tels la sécurité, la défense, la justice, la réconciliation nationale peinent à décoller. Plus que jamais et animé d’une volonté de reconstruire son pays détruit par une longue guerre, ADO n’entend plus supporter les jérémiades de certains de ses alliés insoucieux de la bonne marche de l’Etat. Cette fatwa du président ivoirien infligée aux membres du gouvernement est un exemple qui vient rappeler que nul n’est indispensable dans la conduite de la marche du pays.

Pourvu donc que cette situation n’ait raison du président, sinon, il est difficile de lui en vouloir d’avoir rappelé à son entourage que c’est lui qui détient l’autorité qui doit s’exercer dans le respect des dispositions réglementaires. En attendant donc le prochain gouvernement qui interviendra certainement au cours de la semaine prochaine, nous demeurons convaincus que le président cherchera désormais des hommes et des femmes capables de relever les nombreux défis qui attendent les Ivoiriens.

La Rédaction

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