Le Chef du gouvernement dit être venu rassurer Mme Béatrice Damiba, présidente du CSC ainsi que l’ensemble du personnel de l’institution, du soutien du gouvernement en cette période de campagne électorale où la régulation de la communication est particulièrement difficile.
Après avoir apprécié le travail du CSC dans le contexte de ces élections couplées, le Premier ministre a salué le rôle que joue quotidiennement avec professionnalisme la presse, avant d’appeler ses camarades candidats à la conduite de la campagne électorale dans un climat apaisé.
Le CSC assure une mission difficile, coûteuse, mais essentielle ; reconnaît le Chef du gouvernement. Malgré cette difficulté qui se complexifie en période électorale, l’institution a jusque là su travailler dans le sens de l’amélioration de la presse dans notre pays. En effet, dira Luc Adolphe Tiao, « le rôle joué par le CSC a permis aux médias burkinabè de s’améliorer, d’être beaucoup plus professionnels ». Au passage, il a demandé l’accompagnement du quatrième pouvoir en démocratie, dans le cadre de la campagne qui s’ouvre dans quelques heures. « Que nos médias nous accompagnent, accompagnent les hommes politiques, accompagnent la société civile, accompagnent les électeurs, éclairent les électeurs, pour que ce scrutin puisse se dérouler dans de bonnes conditions », ainsi s’est exprimé le Premier ministre.
La régulation, mission essentielle du CSC, est très coûteuse en argent, en personnels compétents ; en même temps, elle est essentielle dans l’animation de la vie publique en démocratie. Pour le Chef du gouvernement, « la régulation des médias est une donne essentielle de la démocratie ». D’où l’impérative nécessité de soutenir le CSC. Dans ce sens, promet le premier ministre, « nous ferons tout pour que vous ayez les fonds dont vous avez besoin » pour assurer une régulation sereine, entière et parfaite de la couverture médiatique de la campagne électorale.
M. Tiao a également saisi l’occasion pour appeler ses camarades candidats à l’observation des valeurs morales cardinales pour la paix. « Nous devons comprendre que ce n’est qu’un jeu dans lequel il faut observer beaucoup de respect pour les autres, il faut se départir de tout acte ou propos de nature à créer le trouble, à semer la haine », a-t-il lancé.
La visite a pris fin par la signature du livre d’or du CSC dans lequel le Premier a exprimé sa joie de se retrouver dans son ancien coin, tout en réitérant son encouragement, son soutien à l’institution au sein de laquelle il dit avoir acquis la meilleure des ses expériences professionnelles. Mais cette signature a été précédée d’une visite d’installations dans la salle d’écoute et de visionnage, et dans la salle de capture du contenu des médias.
« Le Premier ministre nous a apporté un soutien de poids, une motivation, un stimulant à l’ensemble de l’institution », a indiqué la présidente du CSC. En effet, l’occasion a été celle la première responsable de cette institution de relever les défis que pose la régulation de la communication, surtout en période électorale où elle requiert, selon Mme Damiba, « une grande ingéniosité ». Même en temps ordinaire, « la régulation de la presse évolue avec son époque et devient assez complexe avec la presse en ligne qui s’affranchit des frontières nationales », a ajouté Mme la présidente.
Au-delà des difficultés financières pressantes qui ont d’ailleurs reçu écho favorable auprès du Premier ministre, Mme la présidente a émis le souhait de voir la rectitude normative par rapport à la constitutionnalisation de son institution intervenue le 11 juin dernier. De nouveaux projets de loi relatifs à la création du CSC constitutionnalisé, à la presse écrite, à la presse audiovisuelle, à la publicité, sont encore sur la table de l’Exécutif, a rappelé Mme Damiba. Et d’ajouter, « la convention collective mérite une attention particulière du gouvernement ».
C’est une présidente particulièrement émue et qui malgré elle, a dit « au revoir » à son hôte du jour, à l’endroit de qui elle affirme que « l’on ne pourra jamais écrire l’histoire du CSC sans vous évoquer, au regard de la touche particulière que vous avez apporté à son édification ».