L’Association pour le développement de Bah (ADEBA) a procédé, le samedi 10 novembre 2012, à la pose de la première pierre du marché de ce village, à 40 km de Bobo-Dioulasso dans la commune rurale de Léna. A travers cette infrastructure, elle espère apporter un coup de pouce au développement de la localité.
Le village de Bah a reçu l’autorisation de construire son marché depuis 1982. Le temps est passé et toutes les initiatives d’offrir à ce village une infrastructure marchande moderne ont échoué. En effet et selon le conseiller municipal du village, Dié Drissa Millogo, les perceptions de taxes, les volontés individuelles et les apports des partenaires, n’ont pas permis d’engranger suffisamment de quoi construire le marché. Pourtant, a expliqué le maire de Léna, Paul Millogo, le marché de Bah occupe la première place sur les cinq marchés que compte la commune dans la contribution en taxes.
En fin de compte, a laissé entendre le président du comité d’organisation de la cérémonie, et membre de l’ADEBA), Thierry Millogo, les ressortissants de Bah ont pris en main leur destin en décidant de construire cette infrastructure. « Le marché est un instrument de lutte contre la pauvreté, un levier incontournable pour le développement du village et partant, de la commune de Léna », s’est-il justifié. Ainsi sur un espace de 2 ha, le marché sera construit et comportera 20 boutiques, un hangar central, une boucherie, une poissonnerie et des hangars d’exposition. Accueillant avec soulagement cette volonté, les populations ont fait de cette cérémonie de pose de première pierre, une véritable fête avec des prestations d’artistes, de troupes et de masques. Elles témoignent ainsi, selon le conseiller Dié Millogo, leur joie de pouvoir enfin oublier la malpropreté des lieux et les hangars de bois qu’il fallait reconstruire après chaque hivernage. Le maire de la commune a donc témoigné à l’association, son admiration pour le courage, la cohésion, l’unité en son sein pour accompagner le développement local. En effet, a-t-il dit, la construction du marché fait suite à celle de trois classes pour la normalisation de l’école du village à l’initiative de l’ADEBA.
Pour le président du comité d’organisation de la cérémonie, Thiery Millogo, l’association ne pourrait concevoir un développement de Bah sans un marché moderne, d’où le thème de la cérémonie, « Rôle et place du marché dans le développement de l’économie locale à travers la commercialisation des produits agrosylvopastoraux ». Même si l’évaluation du coût total du marché n’est pas encore achevée, Thiery Millogo sait compter sur les populations, les partenaires et les amis de Bah. « Ici à Bah, nous savons avaler un éléphant. Pour le faire, il faut le découper », a-t-il lancé, espérant ainsi que les populations se mobiliseront comme à l’occasion de la construction des trois classes de l’école, pour apporter leur soutien en sable, gravier, gravillon et cailloux sauvages sur le chantier de construction du marché. En cela, le comité d’organisation a promis de mettre en place un comité de pilotage du projet, qui se chargera de gérer efficacement les ressources que les populations et partenaires mettront à sa disposition.
Quant aux partenaires et amis du village, le parrain de la cérémonie, le PDG de Bessel équipement, Bertin Bationo a déjà remis 500 000 F CFA pour les travaux, une motopompe et un groupe électrogène. A l’entendre, son soutien qui découle de l’amitié qui le lie à Thierry Millogo, se veut comme étant un signe d’amitié avec tout le village, avec le souhait que ce marché permette l’émergence d’hommes et de femmes d’affaires. L’occasion faisant le larron, les populations ont posé aux autorités présentes, les autres difficultés qui entravent leur épanouissement. Il s’agit du problème d’eau potable, d’éclairage et de plaques solaires pour l’hôpital, de bibliothèque pour le CEG et de l’état des pistes rurales. A ce propos, le ministre Soungalo Ouattara qui patronnait la cérémonie avec son homologue des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, a promis un accompagnement du gouvernement burkinabè.