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Le Quotidien N° 1063 du 15/5/2014

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Burkina : Le casse-tête des grèves à répétition
Publié le jeudi 15 mai 2014   |  Le Quotidien


Fonction
© aOuaga.com par A.O
Fonction publique : les agents en grève les 4 et 5 février
Mardi 4 février 2014. Ouagadougou. Les agents de la Fonction publique sont en grève de 48 heures à l`appel de leur coordination syndicale pour dénoncer la lenteur du gouvernement dans les négociations sur les grilles salariale et indemnitaire


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Encore une grève. Rien de nouveau sous le ciel burkinabè, tant les mouvements d’humeur des syndicats sont devenus le quotidien du pays. Après bien d’autres organisations, le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) est lui aussi entré dans la danse de la contestation. Il s’est rappelé au bon souvenir du gouvernement, en brandissant un accord signé depuis 2011. La grève du SYNAFI intervient dans un contexte de dégradation généralisée des rapports gouvernement-syndicats. Car malgré la nouvelle grille indemnitaire et les mesures sociales, la tension ne baisse pas. Si le gouvernement croyait pouvoir calmer les syndicats, amadouer les forces sociales en général avec ces milliards, c’est raté. Ses largesses n’ont pas calmé les syndicats elles ont plutôt aiguisé leurs appétits. En débloquant une aussi forte enveloppe financière, comme par magie, l’Etat a montré qu’il a de l’argent, suscitant ainsi des convoitises légitimes. Toute organisation syndicale ayant des dossiers dans les tiroirs s’est mise à les dépoussiérer. C’est la course pour se faire entendre et se faire satisfaire. C’est le cas du SYNAFI. Dans un pays où le régime semble avoir perdu de son autorité et est prêt à se donner une image avenante en dépensant sans compter, personne ne veut rater une telle aubaine. De même, l’approche d’une échéance électorale capitale donne lieu à la surenchère. Les syndicats l’ont bien compris et s’y adonnent à cœur joie.
On ne peut donc pas exclure cette grève, comme toutes les autres, de la situation nationale complexe que vit le Burkina. L’absence de cap clair, la confusion entretenue par les dirigeants autour de grandes questions comme le référendum, le risque d’explosion sociale, etc. tout cela concourt à rendre la situation délétère et propice à des débordements. Sans une décision politique forte, le Burkina ressemblera à une digue qui a cédé et dont on colmate les brèches en guise de solution. Ainsi, pour le moment, au lieu d’une action globale, on voit des solutions sectorielles apportées aux revendications spontanées ou non. Le gouvernement résout les problèmes par à-coups. Une telle stratégie est inopérante à long terme car l’Etat ne pourra jamais ainsi arriver à bout des mécontentements. La meilleure façon d’agir, c’est de créer un climat serein dans la vie nationale. Malheureusement, cela tarde à venir. Le parti au pouvoir et ses alliés ont opté pour la fuite en avant, c’est-à-dire l’organisation d’un référendum constitutionnel. Or c’est la pire des solutions. L’option la plus rassurante, qui aurait pu calmer le pays et lui ouvrir des perspectives plus rassurantes, c’est le respect de la Constitution en son article 37. On a vu comment la grande fébrilité qui s’était emparée des Burkinabè, suite au projet de mise en place du Sénat est retombée comme par enchantement, quand le président a décidé de le ranger. Il en ira de même pour l’article 37. Il suffit que le président annonce la fin de son mandat en 2015 pour que le pays se tranquillise. L’agitation se déplacera vers les partis politiques. Mais cette décision historique et courageuse tarde à venir, laissant la chienlit s’installer.
Dès lors, la situation politique marquée par une absence de visibilité par rapport à l’avenir ne peut que créer une confusion. Les syndicats étant des éléments de la société, ils réagissent aussi au gré de la conjoncture. Il sera difficile d’en appeler à un quelconque patriotisme de leur part, qui les amènerait à observer une certaine trêve. Cela n’est pas possible d’autant qu’en plus du climat politique instable, les éternels problèmes de corruption, de détournement et d’enrichissement illicite demeurent, créant un gap entre une minorité repue, et une majorité indigente. Que ce soit avec ou sans Blaise Compaoré, l’Etat burkinabè, dans les prochaines années, a la lourde mission de rétablir la confiance avec les acteurs syndicaux .

La Rédaction

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