Samuel Eto’o Fils, la vedette planétaire du football dans les tribunes, à la finale de la Copa Coca-Cola version burkinabè, l’organisation ne pouvait pas trouver meilleure source d’inspiration aux footballeurs en herbe de notre pays. Cette finale du tournoi jouée par le lycée mixte d’Acarville et le lycée mixte de Ouahigouya, le mardi 13, à l’espace aéré de la BCEAO restera gravée dans la mémoire collective.
La firme Coca-cola a réussi un grand coup. Eto’o à Ouaga pour 72 heures, malgré le calendrier de la star surchargé (il vient de boucler le championnat anglais et doit entamer le Mondial), il fallait une bonne raison. La finale de la Copa Coca-Cola, un tournoi de football organisé au profit des scolaires de moins de 17 ans, a suffi à motiver la star camerounaise du ballon rond à faire le déplacement du Burkina « chez lui », comme il l’a affirmé dès sa descente d’avion. Ce n’est qu’une compétition réservée aux enfants ! Mais Eto’o sait et l’a proclamé à la fin du match : « la jeunesse africaine doit rêver. Je suis un rêve, je suis là pour dire que chacun peut réaliser son rêve ». Il est vrai que raconter l’exemple de réussite de l’attaquant vedette de Chelsea aux enfants peut être une source de motivation, mais lorsque les « gosses » eux-mêmes voient « en chair et en os », la star elle-même, l’effet est décuplé. Abdoulaye Ouédraogo ne dira pas le contraire. Elu meilleur joueur du tournoi Copa Coca-Cola 2013, il s’apprête à s’envoler pour le Brésil où il devra prendre part à la Coupe du monde et un camp de foot. Ce garçonnet, au terme d’une heure pleine de tête-à-tête avec Eto’o Fils, dira dans un large sourire « je serai comme lui…s’il plaît à Dieu » ! Abdoulaye Ouédraogo, en plus du contact avec la star a goûté, le temps d’une soirée, aux délices d’une vie de vedette. L’organisation l’a héliporté au stade, à la mi-temps de la finale. Voir ce gamin descendre de l’hélico, tiré dans un costume « giscardien », chaussures bien cirées et accueilli par un standing-ovation, absolument donne des idées. Du reste, le Groupe Otoze, organisateur en chef de l’événement, a sorti un autre numéro pour « faire venir l’eau à la bouche » des finalistes. Deux Limousines toutes blanches, ont convoyé les deux équipes sur la pelouse. Exactement des vedettes du cinéma, les joueurs ont débarqué dans un stade bondé de monde qui n’attendait qu’eux. Et quand parmi les spectateurs, il y a Samuel Eto’o Fils, le ministre des Sports et des loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, le ministre des Enseignements supérieur, et secondaire, Moussa Ouattara, le comité choc, de soutien du lycée, un parterre de caméras…on ne peut que se voir dans la peau d’une célébrité. Une finale déséquilibrée ! Le dernier match de la Copa Coca-Cola pourrait être la finale de la Coupe du monde. En effet, elle a mis aux prises l’Algérie à l’Iran. L’édition 2014 coïncidant avec la phase finale de la Coupe du monde, l’organisation a voulu reproduire cet événement mondial au Faso. Ainsi, ce sont 32 équipes comme à la Coupe du monde qui ont été retenues pour discuter la Copa Coca-Cola. Chaque lycée portait le nom d’une des 32 finalistes du rendez-vous de Brésil. Ainsi, le lycée mixte d’Acarville de Bobo et le lycé mixte de Ouahigouya étant les deux invaincues, on a pu avoir la finale Algérie-Iran (très peu probable pour de vrai).
La Limousine, Eto’o et le journaliste
Et dans ce jeu, c’est l’Iran qui a gagné et lourdement, le trophée (4 buts à 0). Remake de la finale de l’édition passée, le lycée mixte de Ouahigouya n’a visiblement pas appris de son échec en finale, étant donné que le score a été le même. Le spectacle servi n’a pas été d’un grand cru. Mais en étant donné que le public-cible est exclusivement les lycées et collèges, ce n’est pas alarmant.
Le lycée mixte d’Acarville a survolé la compétition. Normal que le meilleur joueur, Ali Badra Traoré (récompensé avec un trophée et 50 000 F CFA) soit issu de ses rangs. Le vainqueur du tournoi a encaissé 1 million de F CFA, le trophée et les médailles. Le lycée mixte de Ouahigouya, 2e se contente de 500 000 F CFA laissant 250 000 F CFA au lycée Kuilga Elisabeth de Koubri. Commentant l’arrivée des deux équipes en Limousine au stade, le reporter de BF1, notre confrère Madi Zongo, a dit : « …même Eto’o n’a pas eu la chance d’être envoyé au stade en Limousine » ! Le journaliste a été invité par Eto’o pour un tête-à-tête. Dans un large sourire, la star confirme les propos de M. Zongo, en ces termes : « A mes débuts, j’étais même un sans-papier ». Mais Eto’o qui collectionne les voitures de luxe (il en a 16 ! Son acquisition la plus coûteuse, une « One-77 » coûte 1,5 million d’euros, soit près d’un milliard de F CFA). Comme quoi, se voir déposer au stade en Limousine est agréable, mais pouvoir s’en acheter demain est encore mieux. Mais ce n’est pas avec uniquement le journaliste que Eto’o s’est exprimé au stade. Les interludes musicaux ont permis à la star de s’exprimer. Déjà lors de la prestation de Sana Bob, le quadruple ballon d’or africain ne s’est pas empêché de se jeter dans les bras de l’artiste reggaemean. Mais sur les notes de coupé-décalé de DJ Imilio, le célèbre footballeur est descendu de la tribune pour esquisser quelques pas sous le tonnerre d’applaudissements d’un stade totalement acquis. Samuel Eto’o Fils est reparti le mercredi soir. Mais durant les 72 heures, il a eu un carnet d’audiences chargé. Audience accordée par le président du Faso, rencontre avec le ministre des Sports, visite à la SODIBO, le Camerounais a aussi passé une matinée entière chez le Moogho Naaba. Il est reparti en promettant de revenir pour des vacances pour « profiter du soleil ardent qui bronze mieux qu’à Miami ».