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L`Observateur Paalga N° 8617 du 9/5/2014

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Offre d’échange de Boko Haram : Faut-il accepter la main tendue du diable?
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  L`Observateur Paalga


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En kidnappant des jeunes filles pour ‘’les vendre sur le marché ou les réduire en esclavages’’, la secte islamiste Boko Haram a étalé à la face du monde toute sa laideur et son ignominie. Cet enlèvement massif de jeunes innocentes a sonné comme la faute de trop. En effet, depuis le 14 avril 2014, jour de cet abominable rapt de plus de 200 lycéennes dans leur établissement à Chibok dans l’Etat de Borno (Nord-Est du Nigeria), à l’indignation planétaire s’est ajoutée une insurrection internationale contre cette imposture qui a la vile prétention d’instaurer dans le sang la charia dans un Etat laïc. Cette mobilisation de la communauté internationale constitue déjà une victoire en soi sur l’obscurantisme et le fanatisme religieux. Tant la lutte contre Boko Haram est restée pendant longtemps une cause orpheline.

Si au début, les attentats et autres atrocités de cette organisation criminelle ne semblaient pas émouvoir les grandes puissances, aujourd'hui la secte a achevé de convaincre qu'elle constitue une grave menace non seulement pour le Nigeria mais également pour la sous-région. La cause a donc pris de l'ampleur, les médias et les réseaux sociaux aidant, la croisade mondiale contre Abubacar Shekau et ses affidés est en marche.

Outre Washington qui a décidé d'apporter son appui à Abuja, la France, Israël et même la Chine prennent désormais part aux recherches pour non seulement libérer les prisonnières mais également traquer Boko Haram en vue de la réduire à sa plus faible expression à défaut de l'anéantir. Du reste, le président français, François Hollande, a invité les chefs d’Etats voisins du Nigeria à un Sommet autour de la question Boko Haram.

Sitôt enclenchée, sitôt cette battue à l’intégrisme religieux commence à porter fruits. Rappelez-vous, il y a un peu plus d’une semaine, le leader de l’organisation terroriste, Abubakar Shekau, dans une vidéo, la posture outrancière, annonçait que les jeunes filles seraient vendues au marché, mariées de force et réduites en esclavages. Aujourd’hui, la donne a changé. Le ton plein de morgue a cédé à une attitude qui trahit la frilosité qui règne désormais dans les rangs des ravisseurs. En effet, contre toute attente, Boko Haram vient de faire une offre de modus vivendi : elle propose au gouvernement nigérian la libération des captives contre l’élargissement de ses hommes détenus dans les geôles.

Faut-il accepter la main tendue du diable ?

That is the question !

Il est vrai qu'en théorie, on ne négocie pas avec des terroristes même si en réalité on sait qu'il y a des tractations souterraines qui se soldent souvent par le versement de fortes rançons tenues secrètes.

A y voir de près, les dirigeants de Boko Haram même s'ils sont barbares par leurs actes ne sont pas si bêtes que ça. En proposant un troc, ils mettent le gouvernement fédéral devant un choix cornélien.

Ce dernier, après y avoir opposé une fin de non-recevoir, semble maintenant disposé à négocier. On peut comprendre ce revirement du gouvernement de Goodluck qui subit chaque jour davantage la pression des familles des otages aux yeux desquelles la priorité des priorités reste le retour, saines et sauves, de leurs filles.

Discuter ? pourquoi pas ? Mais de quoi ? Si on avait affaire à des hommes dignes de foi on pourrait explorer cette voie de la solution négociée.

Mais avec des imposteurs qui ne croient ni en Allah ni en Satan, méfiance, méfiance. Même si parfois, il faut consentir à ‘’suivre le diable juste pour traverser le pont’’.

Avec les moyens humains, matériels et logistiques mobilisés, on espère que la coalition réussira à localiser la secte afin de procéder à la libération sans condition des lycéennes quitte à ce qu'il y ait des victimes collatérales.


Adama Ouédraogo

Damiss

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