Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, et d’autres membres du gouvernement burkinabè ont échangé avec les représentants du groupe de la Banque mondiale sur les reformes à engager en vue d’améliorer le climat des affaires au Burkina Faso. Ce qui va permettre au pays de booster son rang dans le classement des pays réformateurs et d’attirer les investisseurs.
Le Burkina Faso veut garder son statut de pays réformateur en matière d’amélioration du climat des affaires, mais surtout améliorer son rang dans le classement avec les autres pays du monde. Dans ce sens, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a tenu une réunion avec les ministres concernés par l’amélioration du climat des affaires (notamment, celui en charge du Commerce, de l’Habitat, des Mines et carrières, etc.) et la délégation du groupe de la Banque mondiale.
Après près de deux heures d’entrevue à huis clos, les participants à la rencontre ont exprimé une « ferme » volonté de poursuivre les actions pour un environnement des affaires sain, attrayant et crédible. Selon le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Athur Kafando, le point a été fait sur les acquis réalisés dans le pays des hommes intègres. La réunion a en sus examiné, a-t-il poursuivi, les actions à mener urgemment pour améliorer le classement du Burkina Faso et maintenir durablement le cap. Toute chose qui devrait sortir le pays de la stagnation qu’il a connu depuis quelques années au niveau de la matrice des indicateurs du projet Doing Business. M. Kafando justifie cette stabilité en ces termes : « il y a des réformes qui demandent que nous puissions intervenir sur des textes de loi, des textes règlementaires. Il faut parfois recourir à la représentation nationale. Il faut aussi voir au niveau des départements ministériels surtout pour un certain nombre de licences. » A l’entendre, certaines réformes sont lourdes dans leurs applications et demandent une implication très forte des acteurs notamment du privé et du gouvernement. Mais en dépit des lenteurs, le gouvernement reste engagé pour demeurer au rang des meilleurs réformateurs. Aussi les délais liés, entre autres à la création des entreprises, les branchements électriques, la délivrance des actes de construire vont être revus à la baisse pour susciter les investissements et la création d’entreprise au Burkina Faso. « La Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) va créer un guichet spécial dédié aux hommes d’affaires. Nous allons réduire les délais de branchement, faire en sorte que tout se passe entre sept jours pour les petites entreprises à 90 jour pour celles qui veulent de grosses puissances », a confié le ministre des Mines et de l’Energie, Salif Lamoussa Kaboré.
La représentante-résidente de la Banque mondiale, Mercy Tembon, s’est dit satisfaite de la rencontre et des initiatives prises par les autorités en vue de faciliter les affaires. Elle a indiqué que le rôle de son institution est d’accompagner le pays dans cette optique. « Nous allons travailler pour que le Burkina Faso reste un pays de référence », a-t-elle soutenu.
L’environnement des affaires est présenté par le projet de la Banque mondiale « Doing Business » lancé en 2002, il permet de mesurer la réglementation des affaires et son application effective dans 189 économies et dans certaines villes au niveau infranational et régional. Il fournit des indicateurs pour la comparaison des cadres réglementaires applicables aux entreprises du monde entier et encourage la concurrence entre les économies pour la mise en place d’une réglementation des affaires efficace. Par ailleurs, il produit des rapports sur les réformes mises en place dans différents pays. L’objectif est de fournir une base objective pour comprendre et améliorer l’environnement réglementaire des affaires partout dans le monde.
Dans le rapport 2014, Singapour est premier au classement général de la facilité à faire des affaires. Les 10 meilleures économies dont les règlementations sont favorables au cadre des affaires sont Hong Kong, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis d’Amérique, le Danemark, la Malaisie, la République de Corée, la Géorgie, la Norvège et enfin le Royaume Uni. En Afrique subsaharienne le Rwanda occupe la première place depuis 2005. Le Burkina Faso classé 154e figure parmi les 10 économies qui se sont le plus améliorées.