Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 1061 du 13/5/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage


FASOPLAST
© aOuaga.com par A.O

FASOPLAST
© aOuaga.com par A.O



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Société

Sit-in des ouvriers de fasoplast :« Nous avons été récompensés en monnaie de singe », Issa Badini, délégué du personnel
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  Le Quotidien


FASOPLAST
© aOuaga.com par A.O
FASOPLAST : les travailleurs en sit-in de 3 jours
Mardi 13 mai 2014. Ouagadougou. Zone industrielle de Gounghin. Les travailleurs de la société de fabrique de plastiques du Faso (FASOPLAST) ont entamé un sit-in de 3 jours (de 7h à 10h) pour exiger de meilleures conditions de travail et de vie


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Depuis avril 2014, les ouvriers de la Société des plastiques du Faso (FASOPLAST) et leur direction générale étaient en pourparlers en vue de la satisfaction de leur plateforme revendicative. Laquelle plateforme a trait à la revalorisation du statut et à une augmentation conséquente des salaires.

Las d’attendre, les ouvriers ont quitté la table des négociations pour exprimer leur mécontentement, à travers un sit-in qui va durer 72 heures (c’est-à-dire du 13 au 15 mai), en pointant du doigt e refus de la direction générale de prendre en compte leurs préoccupations. La direction générale, quant à elle, évoque sa bonne foi. Mais hélas, elle a souligné qu’elle fait face à des difficultés. Pour prendre à témoin l’opinion, elle a invité les journalistes à visiter ses installations. Toute chose qui a prouvé qu’elle fait face à une mévente très importante.

7 heures à 10 heures. Et ce, pendant trois jours. C’est le temps que vont consacrer les 123 ouvriers et les 70 journaliers de la Société des plastiques du Faso (FASOPLAST) à observer un sit-in. Ce sit-in, qui a débuté le 13 mai 2014, est de l’avis des délégués syndicaux, lié à la «mauvaise foi» de la direction générale consistant à ne pas satisfaire leurs revendications. Le début des négociations, ont-ils précisé, date de 2003.

« Le début des travaux pour la relecture de la grille salariale et indemnitaire n’a véritablement démarré qu’en octobre 2007. Les travaux ont duré jusqu’en décembre 2007 et le document final a été transmis à la direction générale pour amendement. A notre grande surprise, la direction nous a dit que le document n’était pas bon », a relaté avec amertume Oumar Konaté, un des leaders syndicaux. Pis, a-t-il poursuivi, la direction leur fera savoir qu’elle ne retrouve plus les traces du document.

Au même moment, les ouvriers de la SN-SOSUCO revendiquaient à leur tour de meilleures conditions de vie et de travail. Pour jouer encore sur le temps, ont poursuivi les manifestants, la direction leur avait dit que si toutefois la SN-SOSUCO arrivait à satisfaire ses travailleurs, elle s’inspirerait de leur convention. « Mais ce n’est que du dilatoire », ont-ils constaté par la suite. Selon les travailleurs, la direction peine à appliquer les engagements pris devant l’inspection du travail. C’est pourquoi en octobre 2011, la direction générale n’a pas daigné appliquer le procès-verbal de conciliation dressé à cet effet. Elle avait donc promis de le respecter à partir de janvier 2012. A la date indiquée, le bout du tunnel s’est encore éloigné pour les ouvriers.

Voilà les deux protagonistes à nouveau face à l’inspection du travail. Puis, c’est à la direction générale de souligner qu’elle a dû dépenser énormément d’argent pour la réparation des machines. Et que par conséquent, elle ne pouvait pas satisfaire les exigences des ouvriers. « On a attendu jusqu’en 2013 », a affirmé Oumar Konaté. Mais jusqu’alors, rien de concret. Pour pouvoir faire exécuter le procès-verbal de conciliation, l’inspection du travail avait menacé de transmettre le dossier au tribunal du travail.
Mais cette menace n’a pas été exécutée. Selon les manifestants, un huissier de justice avait fait notification de la décision à la direction générale. Mais, jusqu’à présent, rien de concret. Le sit-in qui se tient du 13 au 15 mai était prévu depuis avril 2014. Mais la direction a fait recours à l’inspection du travail pour ramener les ouvriers à la table de négociation. Après avoir rendu compte à la base, ils ont décidé d’observer le sit-in. Selon les plaignants, de maigres résultats ont été obtenus jusque-là, avec seulement un rajout de 1500 F CFA sur l’indemnité de transport et 3 500 F CFA sur celle de sujétion.

De quoi irriter donc les ouvriers au point de les faire sortir pour manifester leur mécontentement. « On a travaillé pour relever la boîte. Mais on a été récompensé en monnaie de singe », a souligné Issa Badini, délégué du personnel.

Surprise de la direction générale

De son côté, la direction générale a exprimé sa surprise de voir les ouvriers mettre à exécution leur menace. « Il est vrai que nous sommes surpris de la présence des ouvriers aujourd’hui en dehors de FASOPLAST », foi du directeur financier, Dominique Senghor. Selon la direction générale, le fil du dialogue n’a jamais été rompu entre les différentes parties. Mais, elle reconnait un retard dans la satisfaction de certains points de la plateforme des ouvriers. Cela est dû au départ de certains membres de la direction générale en cours de négociations. Au regard de cet état de fait, la direction générale dit ne pas ignorer la durée des négociations.

« On était certain que cela allait trainer et il y avait un climat de suspicion de la part du personnel qui croyait la direction générale de mauvaise foi », a soutenu Dominique Senghor. Pour donner plus de succès aux négociations, il a témoigné que rien qu’hier (ndlr : 12 mai), ils étaient toujours à l’inspection du travail pour trouver une solution au différend. Pour le responsable administratif et du personnel, Youssouf Sanogo, la santé financière de FASOPLAST n’est pas assez bonne. Par conséquent, il lui est difficile d’accéder, pour l’heure, aux revendications des ouvriers. Sinon en aucun moment, a-t-il poursuivi, la direction générale n’a eu l’intention de ne pas satisfaire les ouvriers. La preuve, c’est que la direction générale a procédé à la revalorisation des points tels que le transport et l’indemnité de sujétion.

FASOPLAST fait face à une mévente
La direction générale de FASOPLAST reconnait la légitimité des revendications des ouvriers. Cependant, elle a évoqué son incapacité à les satisfaire. Selon le chef d’usine, Justin Ilboudou elle fait face à une mévente.

En ce moment, les magasins sont pleins de produits finis. L’écoulement de ces produits demeure donc le tendon d’achille de la direction. L’importation de produits finis entrainant une concurrence illicite entre FASOPLAST et d’autres commerçants serait la cause de sa mévente. Pour prendre à témoin l’opinion, la direction générale a invité les journalistes à visiter l’usine et les magasins de stockage. A l’issue de la visite, il a été donné de constater le trop plein des magasins. Aussi, l’usine de fabrication fait-elle office de magasin au regard de la situation.

Selon Justin Ilboudo, l’usine fonctionne à perte. Et c’est pour ne pas mettre le personnel au chômage qu’elle n’a pas voulu fermer. Les 72 heures de sit-in vont causer davantage d’énormes pertes à l’usine. Surtout en termes de carburant, du fait du caractère discontinu du travail. En attendant que l’usine recouvre sa santé financière telle que souhaité par la direction générale, les ouvriers, quant à eux, attendent en tout cas la satisfaction de leur plateforme .

Par Toua Ladji TRAORE

 Commentaires