Ceci est une déclaration de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) sur la révocation du consul honoraire du Burkina à Maradi au Niger, Nathanaël Ouédraogo, qui se trouve être le directeur national en charge des consultations électorales de ce parti.
A travers le compte-rendu du Conseil des ministres tenu à Bagré le 30 avril 2014, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a pris connaissance de la révocation de Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO, Consul honoraire du Burkina Faso à Maradi (République du Niger), qui se trouve aussi être son Directeur National en charge des consultations Electorales.
L’UPC, tout en prenant acte de ce décret, qui, du reste, est conforme aux prérogatives du gouvernement, entend dénoncer les raisons fallacieuses qui sont évoquées pour motiver cette révocation. En effet, le changement du lieu de résidence du Consul honoraire, comme raison, n’est nullement fondé. Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO réside toujours bel et bien au Niger, tout comme son épouse et ses enfants.
Les consuls honoraires n’étant pas des fonctionnaires payés par l’Etat, Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO prenait en charge toutes les dépenses du consulat honoraire des circonscriptions de Maradi et de Tillabéry avec ses propres ressources financières. En tant que PDG d’une industrie agro-alimentaire à Maradi, dont une partie de l'approvisionnement et de la clientèle vient du Burkina, et consultant-expert en gestion des projets de développement liés à l’environnement et à la bonne gouvernance locale, Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO est appelé à effectuer des déplacements dans le cadre de ses activités au Burkina. Ces activités n'entravaient en rien l'exercice de sa fonction de consul honoraire et, d'ailleurs, tous les consuls honoraires de notre pays à l'étranger fonctionnent de la même manière en cumulant l'activité bénévole de consul avec leur carrière professionnelle.
Nous tenons à informer l’opinion que le gouvernement a annulé le passeport diplomatique de Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO, alors qu’il était toujours en fonction, et avant que le décret de révocation ne soit pris. Or, l’octroi du passeport diplomatique des consuls honoraires est un droit consacré par la loi et ne saurait relever d'un quelconque pouvoir discrétionnaire. Au regard de tout ce qui précède, il transparaît une réelle volonté de sanctionner Monsieur Nathanaël OUEDRAOGO pour son appartenance à l’UPC, parti d’opposition.
Mais au-delà de cet aspect, notre parti ne peut s'empêcher de noter que cette révocation survient à un moment où la question de la participation des Burkinabè de l'étranger à l'élection présidentielle de 2015 est en préparation. Visiblement, le gouvernement commence à faire le tri parmi les consuls honoraires de notre pays afin de s'assurer des soutiens indéfectibles disposés à collaborer à toutes les manœuvres.
En tout état de cause, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) condamne fermement toute mesure répressive du régime en place contre les responsables et les militants de l’opposition, dans le seul but de renforcer sa mainmise sur l'appareil de notre pays, et de consolider son pouvoir. Elle réaffirme son attachement aux principes de l’Etat de droit, garant et respectueux de la liberté d’appartenance à des partis politiques légalement reconnus.
Ouagadougou, le 12 mai 2014
Pour le Bureau Politique National de l’UPC
Le Secrétaire Général