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Burkina-Faso / Palabres autour d’un don de 10 millions Fcfa du président Ouattara : François Touré et Abdoulaye Traoré totalement blanchis par la justice
Publié le mardi 13 mai 2014   |  L’intelligent d’Abidjan


François
© Le Pays par DR
François Touré, président de l’URECIB


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Accusés d’abus de confiance et de détournement de fonds portant sur la somme de 10 000 000 de F.CFA remise par le Président ivoirien ; Alassane Ouattara, lors de sa visite à Ouagadougou en mai 2011, François Kakpometia Touré, président de l’Union des ressortissants de Côte d’Ivoire au Burkina Faso (URECIB), et son conseiller spécial, Abdoulaye Traoré, ont été blanchis le 3 mars 2014 pour infraction non constituée par la Justice burkinabé. La plainte déposée par Mamadou Koné, agissant pour le compte de l’URECIB dont il réclame la présidence intérimaire, a été déclarée irrecevable par la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Les relaxés soutiennent que l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso ; Abdou Touré, et le délégué RDR ; Touré Mamadou, sont à la base de cette accusation qu'ils qualifient de calomnieuse.‎
« C’est plutôt une machination de l’ambassadeur via Mamadou Koné, son filleul, pour nous détourner de la gestion scandaleuse de notre ambassade ». Ces propos tenus par François K. Touré, en compagnie de Abdoulaye Touré, lors d’un point de presse le 20 mars 2014 à Ouaga, ont été relayés par la presse burkinabé. Dans un document dont nous avons reçu copie, François K. Touré et son conseiller expliquent que cette situation de division de la communauté ivoirienne au Burkina Faso a été, selon eux, créée par l’ambassadeur Abdou Touré et le délégué RDR, Touré Mamadou. Ils relatent les faits : « Ces deux personnalités ont monté un groupe d’ivoiriens contre le président de la Communauté ; M. Touré Kakpometia François à cause de son refus de partager les 10 millions de FCFA, un don du Président (Alassane Ouattara, Ndlr) à la communauté ivoirienne du Faso en mai 2011. Malgré le fait que toutes les petites associations aient reçu leur part d’argent sur ces 10 millions (plus de 2 millions partagés), malgré le fait que près de 2 millions aient aussi été utilisés pour participer à l’investiture du Président Ouattara à Yamoussoukro (location de cars, hébergement et nourriture), et malgré les nombreux cas sociaux gérés, ces deux messieurs ont intimé au président de l’Union ce qui suit : pour M. Touré Mamadou (délégué RDR), le président de la communauté doit absolument remettre 6 millions F CFA aux quatre partis membres du RHDP sur le montant des 10 millions de la Communauté et c’est à lui de faire le partage. Pour l’ambassadeur Abdou Touré, le président de la Communauté devrait, selon les conférenciers, lui retourner cet argent pour la gestion de la Communauté et cela n’aurait pas fait de bruit ». Concernant les intimidations subies, François K. Touré précise que la première pression est venue de M. Touré Mamadou, délégué du RDR, qui a menacé de l’enlever de la tête de l’URECIB. Le refus de l’ambassadeur Abdou Touré de rencontrer la Communauté ivoirienne dans son ensemble et de faire participer les responsables de la Communauté aux rencontres avec les personnalités ivoiriennes en visite au Burkina Faso, à l’instar du 18 novembre 2011 où les femmes ivoiriennes du Burkina Faso avaient émis le vœu de rencontrer le Président Alassane Ouattara lors du Conseil de gouvernement commun à Ouagadougou, a également été décrié par les ex-mis en cause. François K. Touré ne compte pas en rester là. « Mon avocat a porté plainte contre Mamadou Koné et neuf autres personnes pour dénonciation calomnieuse », a-t-il confié à la presse burkinabé. Et d’annoncer la création d’une nouvelle structure dénommée Fédération des unions et mouvements associatifs de Côte d’Ivoire (FUMACI).

L’ambassadeur ivoirien au Burkina Faso, SEM Abdou Touré, réagit :
« Ce sont des menteurs »
Abdoulaye Traoré, l’un des ex-mis en cause dans cette affaire nous a confié au téléphone le lundi 28 avril 2014, que le ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, Ally Coulibaly, s’est prononcé en faveur du maintien de François Touré à la tête de l’URECIB. « C’était à l’issue de son récent déplacement au Burkina Faso, le 18 avril 2014. Il a même promis de dépêcher son Représentant, le Directeur général des Ivoiriens de l’extérieur, Issiaka Konaté, pour trancher définitivement cette question », a-t-il précisé. Mais dans un souci d’équilibre de l’information, nous avons joint l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Abdou Touré, le mardi 29 avril 2014. Dans le démenti qu’il a apporté sur les accusations portées contre lui, il a refusé de nous situer sur la position du ministre Ally Coulibaly évoquée par Abdoulaye Traoré. « Ce sont des menteurs. J’ai leur ai remis les 10 millions en présence du Président de la République (Alassane Ouattara, Ndlr). Allez voir vous-même le ministre Ally Coulibaly qui est à Abidjan avec vous. Pourquoi m’appelez-vous ? Un ivoirien qui insulte un ambassadeur et vous publiez ça. Ils me traînent dans la boue en présence du Président de la République. Arrêtez de publier ce genre de choses », a-t-il conseillé.

Ally Coulibaly, ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, dit sa part de vérité :
« Je ne connais pas le dossier »
Joint le lundi 5 mai 2014, le ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, Ally Coulibaly a fait les précisions suivantes : « Je ne suis pas allé à Ouagadougou pour cette affaire. Il (François Touré, Ndlr) m’a expliqué. Je l’ai écouté mais je n’ai pas entendu l’ambassadeur. Et je n’ai rien décidé. Je l’ai rencontré dans un cadre informel, au sortir d’un restaurant. Nous nous sommes vus de façon inopinée. Je ne suis pas là pour alimenter les conflits entre les gens. L’ambassadeur qui vous a conseillé de m’appeler sait très bien que je ne suis pas au courant de cette affaire. Quand le Président a remis les 10 millions, je n’étais pas là. Je n’étais pas encore ministre. J’étais ambassadeur à Paris. Pour pouvoir prendre une décision, il faut connaitre le dossier. Or je ne le connais pas. Ce ne sont pas les explications de l’autre, au sortir d’un restaurant qui vont fonder mon opinion ».

Alex Aguié

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