Le Ministère des Droits humains et de la Promotion civique a organisé les 9 et 10 mai 2014 à Banfora, diverses activités dans le cadre d’une caravane nationale sur le civisme. Placées sous le thème « Rôle et place des acteurs locaux dans la promotion d’une citoyenneté responsable », lesdites activités visaient à inculquer à la population, la nécessaire conciliation entre l’exercice de ses droits et le respect de ses obligations.
Après le Centre-Ouest et l’Est, c’était au tour de la région des Cascades, d’accueillir, dans la cité du Paysan noir, Banfora, la caravane conduite par le ministre des Droits humains et de la promotion civique et avec pour co-parrains, le ministre de la Communication, Alain Edouard Traoré et les députés Léonce Koné et Mélégué Maurice Traoré. Pour justifier l’organisation de cette caravane, la ministre en charge des Droits humains, Julie Prudence Nigna, a indiqué que le développement durable d’un pays dépend fortement du climat de paix et de cohésion sociales qui y règne. A l’entendre, le gouvernement s’évertue, à travers son département, à promouvoir le civisme et la citoyenneté. Cela s’est traduit par diverses initiatives parmi lesquelles, la célébration depuis 2004, de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC), de la Journée mondiale des droits de l’homme, le 10 décembre de chaque année, de la célébration de la Journée internationale de la paix chaque 21septembre et de la tenue en mai 2014, du Forum national sur le civisme. A cela, a-t-elle confié, s’ajoutent les activités quotidiennes du ministère. Si ces actions sont à saluer, a reconnu Julie Nigna, leurs effets resteront limités, sans une implication effective des populations et autorités à la base. C’est pour susciter une implication réelle de tous que cette caravane est organisée suite à la SENAC, tenue en novembre 2013. Aussi, dira la ministre, « cette caravane traduit la volonté du gouvernement de faire du Burkinabè, un citoyen responsable, conscient de ses droits et devoirs et soucieux de l’intérêt de toute la collectivité ».
Le Village du bon citoyen
Pour ce faire, le public a eu droit à des conférences publiques sur le civisme et des activités culturelles et sportives. Tout en saluant la pertinence de cette caravane, le ministre Alain Edouard Traoré, porte-parole des co-parrains (les deux autres étaient absents), a relevé que « le bon citoyen, c’est celui qui a un comportement respectueux des règles et lois de la cité ». Et de son avis, cela implique le respect du bien public, du bien d’autrui, de l’autorité, de la solidarité et toute autre action qui s’inscrit dans le renforcement du « vivre ensemble ». Pour lui, la citoyenneté responsable n’est pas un acquis parce l’exercice de leurs droits par les citoyens n’est pas toujours bien compris. Toutefois, le ministre s’est félicité du sens de responsabilité de la population de Banfora qui a permis, au temps fort de la crise sociopolitique de 2011, d’éviter à la ville, les affres du saccage et de la destruction. « Si certains de ces évènements peuvent être regardés comme la traduction d’une certaine vitalité de notre jeune démocratie, force est de reconnaître que d’autres pèsent énormément sur la paix sociale si chère à notre pays », a souligné le ministre de la Communication. Alain Edouard Traoré a dit cautionner cette caravane qui, à ses yeux, traduit la hauteur de vue du Ministère des droits humains et de la promotion civique, qui invite à une réflexion féconde pour sortir le Burkina Faso de la spirale de l’incivisme qui sape les fondements du développement. En marge de la cérémonie inaugurale des activités de la caravane, les officiels ont procédé à la coupure du ruban symbolique du « Village du bon citoyen ». Ce village atypique aux allures de mini-foire, a regroupé en son sein, des exposants de divers produits agricoles transformés, des artistes, des associations féminines, des organisations de la société civile, des auto-écoles et des restaurateurs. Il s’est agi, à en croire la ministre Julie Prudence Nigna, de créer un cadre d’éducation à la citoyenneté et d’échange entre acteurs.