Ceci est une déclaration du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) qui appelle ses militants à observer une grève de quarante huit (48) heures, le mardi 13 et le mercredi 14 mai 2014, sur toute l’étendue du territoire national. Et ce, pour exiger l’application du protocole d’accord signé entre le syndicat et le gouvernement le 22 juin 2011.
« Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, le bureau du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) vous remercie pour la mobilisation sans faille que vous faites montre, mais aussi pour la confiance dont vous lui accordez, sans occulter la patience dont vous faites preuve, qui traduisent à n’en point douter une maturité syndicale incontestable.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, les nobles et légitimes luttes entamées par nos ainés depuis belle lurette, qui durent attendre les violentes tournures de juin 2011 pour bénéficier d’un regard nouveau, nous amènent à l’évidence selon laquelle les autorités ne nous prennent au sérieux que si et seulement si des actions fortes sont menées. Les violentes répressions policières de 2011 que nous avons subies dans notre propre Ministère de la part de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ne peuvent traduire que le mépris le plus prononcé de celui qui a ordonné ces exactions. Exactions dont l’amplification progressive ne nous laissa d’autre choix que le refuge à la bourse du travail pendant onze (11) jours, pour mener d’intenses résistances sous le soleil, le vent et la pluie, sans compter les risques d’agressions qui hantaient chacun de nous, à tout moment. Cette détermination accoucha d’un protocole d’accord signé le 22 juin 2011 entre le gouvernement et nous.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, aujourd’hui, ce protocole est sournoisement remis en cause par les autorités.
D’abord, le protocole en son point 4 dit clairement que les points trouveront satisfaction dans le cadre des négociations Gouvernement- syndicats prévues pour octobre 2011.
Puis son Excellence monsieur le Premier ministre a signifié que chaque ministre devait veiller à l’application des différents protocoles d’accord qui ont été signés entre le (s) syndicat(s) de leur département ministériel et le gouvernement. Ce qui nous ramena à la case départ avec le ministre de l’Economie et des Finances (MEF).
De retour chez le MEF, c’est le syndicat qui a relancé le débat sur la mise en œuvre du protocole, pour que le ministre demande d’attendre la fin de l’opération d’assainissement du fichier de la solde dans un premier temps.
A la fin de ladite opération, il ne s’est rien passé. Même pas de communication pour nous situer. C’est encore le syndicat qui a demandé à l’autorité où elle en était avec le protocole. En guise de réponse, le ministre promit le règlement de la question à la fin de l’opération d’enrôlement biométrique initiée par le ministère de la Fonction publique.
Le délai imparti expira et le Ministre ne fit rien. Et une fois de plus, le syndicat relança la question, pour enfin s’entendre dire que la question indemnitaire étant d’ordre général, il serait souhaitable que l’indemnité de responsabilité financière soit reversée dans la relecture de la grille indemnitaire. Malgré les deux reports injustifiés qui frisent la provocation, nous avons voulu accorder une dernière possibilité au MEF de résoudre définitivement la question. Suite à la transmission du projet de grille indemnitaire à la coordination des syndicats (Unité d’action syndicale) lors des négociations, nous avons constaté que notre indemnité de responsabilité financière n’était pas prise en compte dans le nouveau régime indemnitaire. Nous avons donc demandé à rencontrer le ministre pour comprendre davantage. C’est pendant nos échanges que nous avons compris qu’en réalité le ministre de l’Economie et des Finances n’est pas favorable à l’application du protocole d’accord que nous avons signé avec le gouvernement. A la suite de notre rencontre, il a lui-même produit unilatéralement un compte-rendu qu’il a diffusé à toutes les structures du MEF. Son compte-rendu traduit clairement qu’il n’est pas favorable à l’application du protocole d’accord.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, retenez que de juin 2011 jusqu’à la seconde moitié de 2013, nous n’avons pas mené des actions d’envergure, en accordant le temps nécessaire au gouvernement pour qu’il respecte ses engagements.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, notez également que durant tout ce temps, le ministre de l’Economie et des Finances s’est attelé à ignorer royalement notre protocole d’accord. Pire, sa décision de fondre toutes les primes de nos directions pour les repartir se révélera être une astuce pour nous dépouiller pendant deux ans de certains acquis. Il a fallu que nous inquiétions les responsables du département par nos sit-in pour stopper l’hémorragie et être ainsi rétablis partiellement dans nos droits.
La plate-forme minimale de la Coordination aussi connaîtra à peu près le même sort.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, jugez enfin que le cas spécifique de l’indemnité de responsabilité financière est une injustice criarde que nous avons subi, étant donné que tous les agents relevant des emplois spécifiques du MEF, à l’exception des financiers, en bénéficiaient depuis 1998. Pourtant nous engageons également nos responsabilités financières.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, concéder la prise d’effet de cette indemnité pour compter de janvier 2005, au lieu de la même date que les autres (janvier 1998), est notre sacrifice cessible.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, ramener cette correction pour compter de janvier 2010 comme le veut le ministre revient à nous sanctionner d’avoir été sages, patients, et compréhensifs en accordant à l’autorité le temps qu’elle-même a sollicité pour réparer cette iniquité. Nous ne saurons en aucune manière être complices d’une telle forfaiture.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, ce triste constat nous renvoie à une seule et unique conclusion : nous ne devons notre respect et celui du protocole d’accord qu’à nos luttes syndicales.
C’est pourquoi, las d’avoir attendu longtemps l’application du protocole d’accord du 22 juin 2011, dont le bâclage est à présent effectif, nous observerons une grève de quarante huit (48) heures les mardi 13 et mercredi 14 mai 2014, sur toute l’étendue du territoire national.
Militants (es), sympathisants(es), chers (es) camarades, le succès de cette grève dépendra de notre très forte mobilisation. Par conséquent, je vous invite à une mobilisation et un engagement sans faille pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail à travers l’application pure et simple du protocole d’accord du 22 juin 2011 » .