La Fondation des amis de la nature (NATURAMA) en collaboration avec l’association des journalistes Média’vert a organisé du 23 au 26 avril 2014 dans la région du Sahel, une caravane de presse sur le site du lac Higa et de la mare d’Oursi. L’objectif était de constater de visu les actions que mène la fondation pour conserver ces sites menacés de disparition.
Le Burkina Faso constitue une zone de transit et de séjour de plus de 520 espèces d’oiseaux dont environ 150 migrateurs. Ce qui lui a permis d’inscrire à ce jour, 15 sites à la convention de ramsar. Il s’agit entre autres du lac Higa (province du Yagha), de la mare d’Oursi (province de l’Oudalan) et de la vallée de Sourou (province du Sourou). Ces sites sont de plus en plus soumis à de fortes pressions anthropiques. Ce qui constituent une source d’augmentation de la vulnérabilité des espèces, voire leur disparition. Pour atténuer cette menace, la Fondation des amis de la nature (NATURAMA), conduit depuis 2011, un projet de conservation des oiseaux migrateurs et de promotion socioéconomique des communautés riveraines, dénommé « Living on the Edge » (LOTE). Dans ce cadre, elle a organisé, du 23 au 26 avril 2014, une caravane de presse sur le lac Higa et la mare d’Oursi. Cette visite a permis aux journalistes de s’imprégner des opérations menées par NATURAMA sur le terrain et de mieux connaître ces sites d’intervention du projet. De la visite du lac à la mare, les menaces constatées sont identiques. Pour le chargé de suivi des sites, Prudence Tankoano, le problème majeur est le déboisement abusif des berges. Ce qui favorise l’ensablement et l’eutrophisation des plans d’eau. A cela s’ajoutent l’extension incontrôlée des champs sur les berges et les fortes pressions pastorales. En effet, « les déjections des animaux après leur passage des sites contribuent à fertiliser le substrat de la mare et du lac, ce qui favorise la poussée de la végétation. Ainsi, le plan d’eau est couvert, à une certaine période, de nénuphars. Toute chose qui entraîne la diminution de la faune aquatique », a relevé le chargé de suivi des sites. Face à cette situation, des actions ont été entreprises.
Selon le coordonnateur du projet, Adama Nana, des inventaires périodiques aussi bien de l’avifaune que des habitats des oiseaux sont réalisés à travers le programme de baguage. « Environ 2040 oiseaux ont pu être identifiés de 2009 à 2013 », a souligné le responsable de l’équipe de baguage des oiseaux, Oumarou Issa. Cette technique permet d’avoir des tendances d’évolution de l’écosystème et de périphérie. A cette occasion, les hommes des médias ont suivi le processus de baguage des espèces. « Des actions de récupération des terres dégradées à travers le sous-solage, le reboisement et la régénération naturelle assistée ont permis d’atténuer le processus d’ensablement, de l’érosion », a indiqué le coordonnateur. Au total, 60 ha, soit 10 ha à Oursi et 50 ha à Higa ont fait l’objet de sous-solage et environ 38 000 plants ont été produits. Des forages ont été installés pour amoindrir l’empiètement des animaux sur les sites. Aussi ont été formés des conseillers municipaux aux législations environnementales et à la gouvernance forestière. En termes de perspective, M. Nana a appuyé que l’objectif est de faire de ces zones-pilotes, un modèle de conservation de site et plus tard, étendre les actions sur d’autres sites ramsar. A entendre le directeur provincial de l’environnement de l’Oudalan, Emmanuel Dabiré, « un plan d’aménagement et de gestion participative des ressources des 15 sites est en cours d’exécution et verra le jour en 2015. Ce qui permettra de délimiter les zones d’accès de la population ».