Pour relever les défis en huile alimentaire au Burkina Faso, le gouvernement, à travers le ministère en charge de la recherche scientifique et celui en charge de l’agriculture, s’est engagé à la promotion d’une plante oléagineuse d’une teneur en huile très élevée, le tournesol.
« Le tournesol est un atout majeur pour booster la sécurité alimentaire au Burkina Faso », a déclaré le scientifique, Hamidou Dipama. Ainsi, promouvoir le tournesol s’avère nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire que s’est assigné le « pays des Hommes intègres ». C’est pour cela que le gouvernement du Burkina Faso, à travers le ministère en charge de la recherche scientifique et celui de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, a initié un "projet tournesol", piloté par la station de l’Institut national de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) de Farakoba (Bobo-Dioulasso).
Ce projet a, comme objectif principal, de produire les variétés de semences nécessaires en matière de tournesol. A entendre le secrétaire exécutif de l’Association génération lumière pour la propagation des sciences et technologies en Afrique, Hamidou Dipama, cet objectif est atteint car de nos jours, les différents acteurs disposent de ces variétés de semences.
Outre la filière semence, la filière production est en train d’être développée et Hamidou Dipama l’a confirmé en ces termes : « La production massive du tournesol au Burkina Faso est prévue pour cette année ». L’aspect transformation n’est pas occulté dans la promotion de cette plante oléagineuse. Et à cet effet, des entreprises sont à pied-d’œuvre. La SN-CITEC qui manque souvent de matière première entend dorénavant acheter et transformer les graines de tournesol. Les statistiques montrent que sa culture est assez rentable et peu exigeant en matière de sol. Sur 1kg de tournesol, la teneur en huile est de 300g et pour un terrain 1ha, on peut récolter deux tonnes de graines de tournesol. Le tournesol peut être cultivé sur les mêmes terrains que le maïs et c’est un produit « très prisé » sur le marché commercial, a confié M. Dipama.
La culture du tournesol est également bénéfique pour le Burkina Faso car elle entraînera la réduction du taux d’importation en huile d’une part, et d’autre part, elle contribuera à l’amélioration de l’économie nationale.
L’huile du tournesol est très appréciée pour son apport dans l’amélioration de la santé de la population ; ce qui a amené des associations comme l’Association génération lumière pour la propagation des sciences et technologies en Afrique à se donner comme devoir de le promouvoir. L’association est actuellement présente dans quatre régions du Burkina Faso à savoir, les Hauts-Bassins, le Centre-Sud, le Centre-Est et le Centre-Ouest.
Dans la même optique, un programme de tournesol a été initié en 2012 par le ministère en charge de l’agriculture avec l’assistance technique de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en vue de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire au Burkina Faso et réduire sa dépendance aux importations. Pour établir l’état des lieux et le schéma organisationnel intégré de la filière et s’inspirer de la vision des agriculteurs français, les acteurs dudit programme ont tenu du 11 au 13 mars 2013 à Ouagadougou, les premières journées nationales du tournesol.
Selon le président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao, ces journées inscrivent le pays dans une dynamique naissante de développement d’une filière oléagineuse intégrée. « Pour le CPF, le développement d’une filière tournesol concourra à une diversification des activités dans les exploitations familiales burkinabè et apportera des revenus supplémentaires aux producteurs et productrices agricoles qui se positionneront sur cette filière », a-t-il souligné. A entendre M. Dao, la CPF entend jouer son rôle de sensibilisation des producteurs, à prendre conscience des enjeux de la filière oléagineuse pour que cette spéculation soit davantage développée.