Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5239 du 16/11/2012

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles

 Météo


Comment

Afrique

Intervention au nord-Mali : Le nouveau challenge de l’armée tchadienne
Publié le vendredi 16 novembre 2012   |  Le Pays




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le déplacement au Tchad de Sékouba Konaté, Haut représentant militaire de l’Union africaine (UA) au Mali, n’aura pas été inutile. En attendant qu’une demande officielle de participation à la force de coalition africaine soit adressée aux autorités tchadiennes et que celles-ci l’examinent et y accordent une suite favorable, l’on peut déjà se réjouir de l’accord de principe fait par le pouvoir de N’Djamena. Une telle disposition est sans doute à mettre à l’actif de l’ancien président guinéen de la transition qui, depuis sa nomination, a compris l’urgence de la situation en allant, vite fait, où il faut pour rechercher les soldats qu’il faut.

Quelques raisons peuvent en effet faire planer le doute quant à une acceptation facile du pays d’Idriss Déby d’envoyer ses troupes au Nord-Mali. L’on peut citer, entre autres, la crainte du gouvernement tchadien de subir des représailles de la secte nigériane Boko Haram basée non loin de ses frontières, ainsi que la peur de trop disperser ses forces au risque de se voir ensuite incapable de faire face aux rebelles de l’Est tchadien. Des facteurs qui ne font cependant pas ombrage aux arguments en faveur d’une intervention tchadienne dans la partie nord du Mali. En tant que pays du Sahel, le Tchad devra encourager et donc favoriser l’action militaire en préparation parce que celle-ci se présente comme une arme de dissuasion à même de décourager les djihadistes qui écument la zone. L’intervention militaire au Nord-Mali se présente également comme un challenge pour l’armée tchadienne qui pourrait en profiter pour faire œuvre utile et se réhabiliter. Car, la Grande muette tchadienne a toujours été au service du régime d’Idriss Déby, prête à tout pour protéger les intérêts de ce dernier. Si donc elle se mettait au service de la coalition de la force africaine en rassemblement pour contribuer au retour de la paix dans le septentrion malien, elle poserait un acte noble qui redorerait un tant soit peu son blason. L’autre raison qui milite en faveur de la participation du Tchad à la future mission conjointe ONU/UA/CEDEAO pour le Mali est sans conteste la qualité de son armée qui, en plus d’être constituée de militaires bien formés et conséquemment équipés, a une riche expérience de la guerre dans le désert. La présence de ces troupes solides, aguerries et qui maîtrisent le terrain, pourrait donc combler le vide laissé jusque-là par l’absence de l’Algérie et de la Mauritanie, qui ne donnent pas de garantie sûre de leur participation à l’opération militaire. Elle contribue en outre à préciser davantage la charpente de la force africaine coalisée tout en la rendant plus crédible, toute chose utile pour convaincre le Conseil de sécurité des Nations unies. Il est évident qu’une mobilisation de ressources humaines de qualité sur lesquelles l’on peut compter pour réussir la difficile mission qui s’annonce suscitera davantage la confiance des partenaires qui n’hésiteront pas à apporter le soutien financier, matériel et logistique nécessaire. La concrétisation de la promesse faite par le Tchad d’envisager sa participation à l’intervention malienne apportera un coup d’accélérateur au processus lui-même. Les islamistes et les Touaregs en sont visiblement conscients et y sont très sensibles. Leurs multiples tentatives de dialogue de ces derniers temps le prouvent bien, même s’il faut reconnaître que, nonobstant la disposition manifeste des communautés africaines et internationales à poursuivre les négociations, les occupants illégaux du Nord-Mali s’y prennent très mal. Les professions de bonne volonté qu’ils essaient de faire accepter à ce stade de la crise malienne sont tout simplement ambiguës et inacceptables. Tout en réitérant leur volonté de négocier sur tous les sujets, les Touaregs et les islamistes rappellent respectivement et malencontreusement que l’indépendance de l’Azawad et l’application de la charia ne sont pas négociables. Les nuances sémantiques qu’ils essaient d’établir entre des types d’ « indépendances » ou de « charias », ainsi que l’hypothétique et aberrante restriction qu’ils envisagent concernant l’application de la loi islamique ne sont en réalité qu’une ruse. Ce ne sont ni plus ni moins que des manœuvres dilatoires dont ils ont toujours usé pour tenter de camoufler leurs réelles intentions. Tous ceux qui sèment le deuil, la terreur et l’insécurité au Nord-Mali ne perdent cependant rien pour attendre. Car, en plus d’accorder encore une place au dialogue derrière lequel ceux-ci comptent se cacher pour gagner du temps, le Mali, l’Afrique et la France s’activent aussi dans la préparation de la guerre. Comme l’enseigne le dicton, qui veut la paix prépare la guerre.

« Le Pays »

 Commentaires