Partie d’une implantation d’un pylône de l’Office national des télécommunications (ONATEL), la brouille entre les habitants du secteur 13 de Ouahigouya et les responsables de l’ONATEL dure maintenant une dizaine de jours. Quand les premiers s’opposent catégoriquement à la fixation du poteau, les seconds estiment qu’ils ont le droit de le faire.
Du coup, les deux parties se regardent en chiens de faïence.
Rien ne va entre les populations riveraines du secteur 13 de Ouahigouya et la direction régionale de l’ONATEL du Nord. La cause de cette mésintelligence entre les protagonistes découle de l’implantation d’un pylône dans ce quartier situé dans la partie Ouest de la cité de Naaba Kango. « Pas question », rétorquent en chœur les habitants de la zone qui avancent plusieurs raisons pour motiver leur refus. Pour eux, l’ONATEL a manqué de bon sens en agissant de la sorte. Et leur porte parole, Hamidou Ouattara, dit pourquoi : « L’ONATEL sait bel et bien que ce n’est pas la place de ce pylône ici. En plus, l’ONATEL veut l’implanter sur un terrain qui ne dépasse pas 300m2. Et puis, la qualité de l’ouvrage laisse à désirer, ce qui veut dire que c’est un danger permanent pour tout le voisinage. Cette parcelle qui était habitée, il n’y a pas longtemps, a été acquise par l’ONATEL à coups de millions de F CFA. Toute la population de ce quartier dit non à cela. Et puisque nous sommes des légaux, nous avons adressé une lettre au maire qui a reconnu effectivement que l’acte posé par l’ONATEL est illégal. Mais, le directeur de l’ONATEL et ses agents s’entêtent. Nous n’accepterons jamais de voir ce matériel ici. A ce niveau, nous sommes très clairs. Depuis quand avez-vous vu ce genre de matériel implanté à coté des zones d’habitation ? » Mme Diallo, voisine immédiate de la parcelle querellée, partage le même sentiment : « Nous voulons demander humblement aux responsables de l’ONATEL d’arrêter ces travaux. Depuis quelques jours, nous avons remarqué l’absence de l’occupant de la cour. Nous ne savions pas que la concession avait été vendue à l’ONATEL.
« On dit que le pylône est source de maladies »
Son implantation dans cette zone va provoquer une chaleur dans toutes les maisons du voisinage. Nous qui sommes ici finirons par quitter la zone. Si les gens laissent faire cela, nous sommes morts. » Mais, pour le directeur régional de l’ONATEL, Walker Silga, il n’y a pas péril en la demeure : « L’emplacement de ce pylône n’a aucun inconvénient pour les populations. Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il s’agit d’un projet de l’ONATEL censé améliorer la qualité de ses prestations. Au fait, depuis un certain temps, nous avons enregistré des plaintes venant du secteur 13, nous faisant cas de la mauvaise qualité de notre réseau. Et après une étude, nous avons jugé utile de placer un pylône dans ce secteur pour satisfaire les usagers. Nous ne voulons pas engager une quelconque polémique avec les résidents. Mais, qu’on sache que des pylônes, on en rencontre beaucoup dans la ville de Ouahigouya. Je suis quand même surpris par la réaction violente de certains habitants sur une radio de la place. Notre surprise est d’autant plus fondée que nous étions sur le point de rencontrer ces résidents pour essayer de lever toutes les inquiétudes ». Le chef chargé des transmissions qui a assisté à la rencontre avec le directeur régional donne sa part de vérité : « Je crois que les riverains doivent savoir raison garder. Nous sommes quand même une société responsable et nous n’avons aucun intérêt à compromettre la vie des résidents en implantant un pylône. Nous sommes des techniciens et nous ne parlons pas des choses dont nous ne maîtrisons pas. Techniquement, ce pylône ne peut rien engendrer comme désagrément auprès des populations. Toutes les précautions rassurantes ont été prises après l’étude ». Dans la soirée du 13 novembre dernier, les protagonistes devaient se rencontrer pour accorder leurs violons. Mais hélas, Hamidou Ouattara et ses impondérables posent leur condition : ils exigent la présence du maire Abdoulaye Sougouri à cette rencontre. Finalement, ce rendez-vous n’a pas eu lieu.