Ouagadougou – Le Centre national de presse Norbert Zongo (du nom du journaliste d’investigation burkinabè assassiné en décembre 1998), a appelé samedi à Ouagadougou, à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de la liberté de la presse, à la libération des dix sept journalistes éthiopiens « jetés » en prison dans le cadre de l’exercice de leur métier, a-t-on constaté.
« Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) saisit l’opportunité de la journée mondiale de la liberté de la presse pour exprimer sa solidarité avec la presse éthiopienne et demander la libération des journalistes et des bloggeurs injustement emprisonnés », a lu dans une déclaration, Séni Dabo, journaliste et membre du Comité d’organisation de la journée.
M. Dabo a affirmé que « les 25 et 26 avril, les autorités éthiopiennes ont jeté en prison six jeunes bloggeurs et trois journalistes dans le cadre d’une série d’arrestations en prélude aux élections générales de 2015 », portant à dix sept le nombre de journalistes et de blogueurs emprisonnés en Ethiopie.
Selon le CNP-NZ, « il est reproché aux neuf personnes arrêtées de collaborer avec des organisations étrangères de défense de droits humains et « d’utiliser » les médias sociaux pour créer l’instabilité dans le pays ».
Le président du comité de pilotage du CNP-NZ, Justin Coulibaly a indiqué que « la sécurité des journalistes dans une société reflète la solidité de l’Etat de droit, élément vital pour tout gouvernement chargé de promouvoir le développent ».
Le Burkina Faso a été classé en 2014 par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), 52ème en matière de liberté de la presse sur 180 pays. Ce classement loge le pays dans la catégorie « situation plutôt bonne » malgré qu’il ait reculé de six places par rapport à l’édition précédente (46e sur 179 pays).
Dans son message à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre burkinabè de la Communication, Alain Edouard Traoré a indiqué que le gouvernement reste « engagé » pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes et des hommes de médias.
La journée mondiale de la liberté de la presse a été instituée le 03 mai 1991 à l’issue de la conférence de Windhoek en Namibie afin de permettre de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde et de défendre l’indépendance des médias.
Au Burkina, les femmes et les hommes de médias ont décidé de se pencher sur le « rôle des médias dans des situations d’effervescence politique : cas du Burkina », un thème en rapport avec les luttes de l’opposition et du pouvoir pour la conquête du fauteuil présidentiel en 2015.
Alain Edouard Traoré a appelé à la responsabilité des professionnels de la presse et des acteurs politiques afin de sauvegarder la paix et consolider l’ancrage de la démocratie.