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Grande Muraille verte : L’UA pose les jalons
Publié le mardi 28 aout 2012   |  Autre presse


Le
© AFP
Le projet de la Grande muraille verte pour contrer la désertification au Sahara
Une ceinture de végétation de 15 km de large qui doit s’étendre sur plus de 7000 km e de Dakar à Djibouti.


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«L’Afrique ne peut pas et ne doit pas continuer à subir des études continuelles. On ne peut pas réinventer la roue, il faut aller droit au but». Ce message on ne peut plus clair du Secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV), Abdoulaye Dia, constitue une orientation pour les Etats africains. Pour rompre avec les vieilles habitudes, les experts des pays membres de cette structure sous tutelle politique de l’Union africaine sont donc passés à l’acte. Du 27 au 30 août 2012, ils se réunissent à Ouagadougou pour s'entretenir de l’état de mise en œuvre de l'initiative de la grande muraille verte dans une partie du continent : le Sahara et le Sahel.


«Nous sommes à un tournant décisif où les paroles et les palabres doivent faire place à des actes concrets sur le terrain». C’est ainsi que le conseiller au Secrétariat exécutif de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV), Aboubacar Zougoulou, a interpellé ses pairs à la cérémonie d’ouverture de cette rencontre. Ce besoin d’actions, exprimé par le représentant du secrétaire exécutif de la structure Abdoulaye Dia, s’avère nécessaire d’autant plus que la situation est criarde dans certaines localités, notamment au Sénégal.

«1200 fois par an, la forêt brûle dans mon pays, installant durablement et définitivement le désert, amenant nos enfants à prendre la pirogue pour aller voir ailleurs», a indiqué Haidar El Ali, ministre de l’Ecologie et de la Protection de la nature de ce pays. A Ouagadougou, les experts venus des onze Etats membres de l’APGMV et les partenaires du projet vont se pencher sur les cas spécifiques du Sahel et du Sahara.

Ils vont intégrer la culture de résultats articulés autour du triptyque «planification-suivi-évaluation» sur la base d’un Plan d’action quinquennal consolidé 2011-2015, élaboré à partir de leurs plans d’actions nationaux. Le premier cycle de ce Plan a pour objectif final d’installer dans les terroirs sahéliens arides les bases durables et opérationnelles d’une transformation socioéconomique et environnementale favorable à l’émergence de pôles ruraux de développement durable qui permettent de faire face aux défis environnementaux et climatiques et de juguler la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Cette réunion régionale d’experts est une réponse directe à la décision prise en juillet 2011 à Malabo par le sommet de l’Union africaine et demandant à la Commission de l’organisation et à l’APGMV de lui faire régulièrement le point sur l’état d’avancement de l’initiative de la grande muraille verte. Ces points auront le mérite de livrer une photographie complète et claire de l’état, sur le terrain, de la Grande muraille verte mais aussi de permettre de faire des recommandations pour aller encore plus loin et améliorer la gouvernance du projet.

«L’initiative Grande muraille verte du Sahara et du Sahel doit nous obliger à revisiter avec du recul ce qui s’est fait dans le passé, et à analyser les déterminants des résultats obtenus. Une telle initiative doit surtout nous obliger à être capables d’être une force de proposition pour contribuer au développement durable des régions sahéliennes», a d’ailleurs souligné Jean Couldiaty, ministre de l’Environnement et du Développement durable. La grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel bénéficie du soutien financier des institutions économiques sous-régionales, de la Commission de l’Union européenne et de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. A terme, elle va constituer une réponse globale aux phénomènes environnementaux qui grèvent les économies africaines et annihilent les efforts des gouvernements pour lutter contre la pauvreté.


Moumouni Simporé

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