Ouagadougou - Le tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est déclaré mercredi incompétent pour juger l’assignation à reconnaissance officielle du sépulcre du président Thomas, a-t-on appris de sources judiciaires.
En octobre 2010, les ayants droit de l’ex-président avaient assigné l’Etat par voie judiciaire pour ouvrir la tombe présumée et expertiser sa dépouille.
Le Tribunal de grande de instance de Ouagadougou, statuant en premier ressort, s’est déclaré incompétent pour trancher le litige qui oppose les ayants droits de Thomas Sankara à l’Etat burkinabè, relatif à la reconnaissance du lieu de sépulcre du président Thomas Sankara.
Le tribunal, estimant qu’il ne peut pas juger cette affaire, a demandé aux requérants à se pourvoir devant les juridictions compétentes, a indiqué l’avocat de la famille, Me Bénéwendé Sankara.
A l’annonce de la décision du tribunal, une centaine de personnes mobilisées devant le tribunal, sur appel du mouvement le Bali citoyen, ont scandé « abas la justice burkinabè », « justice corrompue », avant d’entonner l’hymne national pour marquer leur détermination à faire aboutir cette affaire.
« Nous allons continuer la lutte (…) même si nous préférons que la justice prenne ses responsabilités plutôt que ce soit le peuple qui se fasse justice », a lancé le rappeur Smockey, un des responsables du mouvement le Balai citoyen.
Avant de vidé son délibéré, le tribunal de grande instance de Ouagadougou avait renvoyé son verdict à plusieurs reprises.
Thomas Sankara et quatorze de ses camarades, tués lors d’un coup d’État le 15 octobre 1987, ont été enterrés au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, sans que leurs familles puissent les identifier.
En avril 2006, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait demandé à l’Etat burkinabé d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens d’une justice impartiale, de prouver le lieu de son enterrement et de dédommager la famille pour le traumatisme subi.