Les étudiants de la cité universitaire de Dafra à Bobo-Dioulasso ont été attaqués, le jeudi 24 avril 2014 aux environs de 18 h 30 à l’heure du repas au Restaurant universitaire (RU), par d’autres étudiants venus de l’extérieur. Les premiers accusent les seconds d’être de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB). Les seconds nient en bloc les faits, et la tension reste vive entre les deux parties.
Au cours d’une Assemblée générale tenue le lundi 21 avril 2014 au sein de leur cité, les étudiants de Dafra ont décidé d’exiger la présentation d’une carte d’étudiant à tous ceux qui viennent manger dans leur restaurant. Et ce, parce qu’ils ont constaté que des personnes autres que des étudiants y mangent, privant certains étudiants de leurs repas.
La décision prise à la majorité des membres de la cité a très vite rencontré des oppositions à l’extérieur de cette cité. Les élèves-maîtres de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) située à quelques kilomètres des lieux, mis en cause, ont semble-t-il, bloqué leur internet dont profitaient les étudiants de Dafra, en se postant à l’entrée de l’école. Ils ont en outre interdit à ces derniers de pénétrer dans l’enceinte de l’ENEP. La grosse surprise dans cette affaire, c’est l’accusation répétée contre des étudiants membres de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB). Des accusations appuyées même par des délégués ANEB de la cité qui disent ne pas comprendre comment des éléments de la structure qui n’habitent pas dans la cité puissent s’opposer aux décisions des membres de la cité. Ces derniers affirment que ce sont des membres de l’ANEB qui, dans la soirée du jeudi 24 avril 2014, se sont opposés au contrôle des cartes au RU. Des voix se sont élevées et la tension est montée d’un cran. Des mots, on est passé aux mains. Les étudiants commis au contrôle des cartes ce jour-là affirment avoir été attaqués par des étudiants armés de machettes, de gourdins et d’armes blanches, qu’ils identifient comme venant du CODE.
Un espace où résident exclusivement les universitaires de l’ANEB. Les altercations ont occasionné des blessures légères sur les étudiants contrôleurs de la soirée. Des responsables de l’ANEB rencontrés dans la même soirée au sein du CODE, ont affirmé ne pas se reconnaitre dans les accusations allant à l’encontre de leurs principes. Ils ont refusé de décliner leur identité. A la cité Dafra, une rencontre élargie à l’ensemble des délégués des différentes cités de la ville a eu lieu dans la nuit, pour décider de la conduite à tenir. Elle a eu pour conséquences, le blocage des bus les vendredi 25 et samedi 26 avril 2014, et l’arrêt des cours à l’ex Centre de calcul et au Maranatha, pour protester contre l’agression. Des rumeurs persistantes d’attaque prochaine des étudiants de l’ANEB ont poussé les étudiants de la cité à saisir la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui s’est postée aux alentours de la cité toute l’après-midi du samedi 26 avril 2014.
Selon le délégué de la cité de Dafra, Samuel Kaboré, ils ont invité les responsables de l’ANEB à une rencontre pour aplanir les différends par la force des idées. A ce jour, la tension reste vive entre les deux parties.
