Des commerçants installés aux alentours de Rood woko, ont manisfesté ce mardi 29 avril 2014 devant la mairie centrale de Ouagadougou pour réclamer leurs marchandises saisies par des forces de sécurité. A l’issue d’une rencontre avec le maire, une amende forfaitaire de 6000 FCFA a été infligée à chaque commerçant.
Ce mardi 29 avril 2014, les boutiques aux alentours du grand marché étaient restées closes pendant une bonne partie de la journée. Les commerçants ont décidé de rompre avec la vente pour se diriger vers la mairie centrale. Des coups de sifflets et des cris, ils veulent voir à tout prix le maire. Mais, peine perdue ; les forces de l’ordre ont barré l’accès aux bâtiments de l’hôtel de ville. L’ire des manifestants s’explique par la saisie de leurs étals et marchandises sur ordre de la mairie. Ainsi, la police a investi les alentours du grand marché, ramassant au passage des marchandises exposées sur l’espace public. « Nous voulons voir le maître des lieux. On ne peut pas venir ramasser nos affaires sans même nous prévenir.
Les forces de l’ordre auraient dû faire ça à notre présence », a lancé Issaka Bembamba, commerçant, victime. Selon lui, les manifestants veulent simplement pouvoir rentrer en possession de leurs affaires. « Nous sommes des jeunes et nous avons des familles et des enfants à notre charges. Qu’est ce qu’ils veulent que nous fassions », s’est-il interrogé ?
Quant à Mohamed Pitroipa, également victime, il a invité le conseil municipal au dialogue. « Il aurait fallu nous prévenir. Ce n’est pas seulement au Burkina Faso que des commerçants se débrouillent aux alentours des grands marchés. Quand on part dans les zones commerciales à Accra au Ghana, on voit toujours des commerçants sur les voies. Tout le monde ne peut pas avoir la place au marché central », s’est-il plaint. Pour lui, l’acte de la mairie n’est pas salutaire car, a-t-il estimé, que ce sont les petits commerçants qui forment le tissu économique du pays. « Et nous jeunes, nous travaillons tous les jours pour le développement de notre pays. Mais avec des agissements de ce genre, nous ne pouvons pas être contents », a-t-il poursuivi.
Une rencontre tenue dans la soirée avec les autorités communales, a permis de trouver une solution aux préoccupations de ces acteurs du secteur informel. Une amende forfaitaire de 6000 FCFA a été infligée à chacune des victimes de l’opération en vue de récupérer ses marchandises. S’agissant des tables ramassées, les propriétaires peuvent les récupérer gratuitement. Quant au problème de l’impression soulevé par certains manifestants, le maire Marin Casimir Ilboudo, a indiqué que des rencontres de sensibilisation ont été tenues et des communiqués ont été faits. Et de préciser que cette opération devait débuter depuis le 17 avril mais, a été reportée suite à l’accident survenu au Togo et qui a touché des commerçants burkinabè. « Nous avons agi dans le respect de la réglementation. S’il y a des préoccupations, nous sommes prêts à discuter avec ces acteurs », a-t-il précisé. Le maire a annoncé la tenue d’autres opérations de saisie dans les jours à venir, dans toute la ville de Ouagadougou si des acteurs continuent d’occuper la voie publique.