Objectif 2015, c’est grosso modo ainsi que se résume les différentes luttes de la classe politique du Burkina Faso en ce moment. Hier 29 avril 2014 à la Place du 2-Juin à Kombissiri dans la région du Centre-Sud, ils y étaient tous représentés autour du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélemy Kéré, pour le lancement de l’opération de révision des listes électorales biométriques. Une activité saluée par tous, qui courra du 29 avril au 30 juin.
Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat chargé des Réformes politiques, a représenté le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, pour présider cette cérémonie solennelle de lancement de l’opération de révision des listes électorales biométriques, en vue de la présidentielle de 2015. «A partir de la date d’aujourd’hui, les opérateurs de kits de la CENI seront équipés et déployés pour commencer le travail dans les chefs-lieux des communes rurales et urbaines d’ici le 1er et le 2 mai 2014, et y rester pendant sept jours consécutifs. Ils poursuivront leur déploiement, sans désemparer, de village en village pendant les quatre semaines suivantes, avant de migrer dans les communes à statut particulier que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso à partir du 17 juin et ce jusqu’au 30 juin 2014», dixit le patron de la CENI lorsque celui-ci a pris la parole pour annoncer le lancement officiel de l’opération. Barthélémy Kéré et son institution ont reçu les hommages des différents orateurs du jour, particulièrement «les invités d’honneur» : Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition ; Assimi Koanda, coordonnateur des partis de la majorité présidentielle, et Jonas Hien, président du Conseil national des organisations de la société civile.
Bravo, Me Kéré !
En effet, après les mots de bienvenue du maire de Kombissiri Hamidou Olivier Konombo, et du gouverneur Laurent Lamine Traoré de la région du Centre-Sud, autorités administratives de la localité hôte du lancement, Zéphirin Diabré a salué le travail de la CENI ainsi que ses actions de sensibilisation des populations à la nécessité de disposer d’une carte électorale. Et Zeph. d’ajouter : «Des élections transparentes sont un gage important pour la stabilité politique, la paix et la cohésion sociale. Mais des élections qui enregistrent de fortes participations citoyennes sont un gage plus fort de progrès, de stabilité et de paix». C’est la raison pour laquelle le président de l’UPC a appelé les populations de Kombissiri, et partant tous les Burkinabè, particulièrement les jeunes, n’ayant pas encore de carte d’électeur et remplissant les conditions, à s’inscrire massivement sur les listes électorales afin que «l’alternance tant recherchée soit une réalité». A sa suite, Assimi Kouanda, le secrétaire exécutif national du CDP, a embouché la même trompette pour reconnaître les mérites de la CENI. Puis il a ajouté que : «L’amélioration continue des outils du système électoral est la démarche privilégiée dans la 4e République au Burkina Faso. Cette option est consacrée par la volonté politique de construire une gouvernance politique propre qui vise à assurer l’expression libre, démocratique et transparente des citoyens burkinabè». C’est en cela que le patron du CDP a lancé un appel à tous les Burkinabè qui ont le droit de figurer sur les listes électorales à en jouir.
Quant à Jonas Hien, il est convaincu que le processus démocratique se consolide d’année en année avec les élections qui se tiennent régulièrement. Il a ensuite appelé les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques à soutenir la CENI pour le succès de cette opération. Il a aussi invité les PTF à accompagner véritablement les OSC dans la réussite du processus électoral.
En rappel, c’est en 2012 et à la faveur des élections municipales et législatives couplées que le Burkina s’est doté de la biométrie afin de disposer d’un fichier électoral fiable. Pour cette opération, la CENI a mobilisé 384 superviseurs, 2 693 opérateurs de kits, autant d’aides-opérateurs de kits, avec en outre les commissaires, le personnel administratif et technique et ses démembrements. Environ 6 000 personnes sont donc mobilisées pour un budget financé entièrement par l’Etat à hauteur de 6 228 345 461 F CFA pour l’intérieur du pays.
M. Arnaud Ouédraogo
Encadré
Qui est concerné par la présente mise à jour du fichier biométrique ?
L’inscription concerne les citoyens :
- qui ont 18 ans révolus ;
- qui auront 18 ans à la date du 29 novembre 2015 ;
- qui sont nés vers ou en 1997 ;
- qui n’ont pas été inscrits sur la liste électorale pendant l’inscription biométrique en 2012 ;
- qui jouissent de toutes leurs facultés mentales ;
- qui n’ont pas été déchus de leurs droits civiques et politiques.
Il y a lieu de rappeler que sont citoyens, les étrangers déclarés comme tels par suite d’un décret de naturalisation ; les étrangers ayant acquis la nationalité burkinabè par le mariage.
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