Le ministère des Droits humains et de la Promotion civique organise dans toutes les régions, sauf celle du Centre, une Caravane du civisme avec une série d’activités en vue de promouvoir le civisme. Placée sous le thème:«Place et rôle des acteurs locaux dans la promotion d’une citoyenneté responsable», la cérémonie de lancement de la caravane a été présidée par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, à Koudougou qui en a donné le top départ ce jeudi 24 avril 2014 devant un parterre d’autorités et d’une foule respectable.
«Mardi, 22 avril 2014, dans le lycée Dafingsso de Bobo-Dioulasso, une bagarre a éclaté entre deux élèves du même établissement dont l’un aura poignardé son adversaire mortellement et qui en est décédé». C’est par cette triste nouvelle que le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, patron de la cérémonie, a entamé le discours de lancement de la Caravane du civisme. Devant une assistance bien diverse composée de membres du gouvernement, des députés, d’autorités administratives, coutumières et religieuses, des forces de défense et de sécurité, et des élèves venus des lycées et collèges de la ville de Koudougou.
La mort de cet élève vient de montrer une fois de plus aux yeux de tous, que l’incivisme et la montée en crescendo de la violence de façon générale dans notre société et en particulier en milieu scolaire, est une réalité. Face à ce phénomène multidimensionnel et très complexe qui doit interpeller tous les citoyens et citoyennes, le chef du gouvernement a, lancé un appel à chaque acteur de la société à jouer sa partition, comme le stipule d’ailleurs le thème. Car, dira Luc Adolphe Tiao, l’Etat seul n’y peut rien, avant d’enchaîner: «depuis l’adoption de la Constitution du 2 juin 1991 et adoption de la démocratie au Burkina Faso, plusieurs cadres d’expressions ont été libérés. En effet, sur le plan institutionnel, il y a tout un arsenal de mécanismes qui sont mis en place pour promouvoir une citoyenneté pleine et responsable. L’objectif de cette Caravane du civisme est de susciter une prise de conscience chez les populations sur leurs rôles dans la promotion d’une citoyenneté responsable. Le Premier ministre a invité les collectivités locales, les élus locaux et les organisations de la société civile à s’engager dans la construction de notre patrie.
Faire de la citoyenneté une pierre angulaire
Le Premier ministre n’a pas manqué d’évoquer ses inquiétudes face à l’actualité au Faso, qui, selon lui, est marquée par des comportements malsains«la réalité est toute autre sur le terrain, dit-il. En effet, des faits et comportements de nos citoyens révèlent ces derniers temps, une crise de la citoyenneté et du civisme dans notre pays. J’en veux pour preuve, les actes d’incivisme dans la circulation routière, qui endeuillent nos familles, la persistance de la violence dans nos établissements d’enseignements, la mal-gouvernance administrative, l’abstentionnisme électoral et le manque de culture du civisme économique et social», a relevé Beyon Luc Adolphe Tiao. Ce tableau sombre de l’incivisme dépeint par le chef du gouvernement interpelle plus d’un.
Le parrain le Pasteur Samuel Yaméogo, absent à la cérémonie, c’est à Michel Kabré qu’il a plu de le représenter. Ainsi, le message du Pasteur a été livré à l’assistance par ce dernier. M. Kabré a salué l’initiative du ministère des Droits humains et de la promotion civique pour cette Caravane du civisme, qui, selon lui, permet d’échanger avec tous les citoyens de notre pays sur les valeurs du civisme, pour un meilleur comportement. En s’appuyant sur des passages de la Bible et des citations, le représentant du Pasteur Samuel n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les actes d’incivisme qui gangrènent la société Burkinabè. «Et ces actes pourraient mettre à mal notre cohésion sociale ou du moins, la paix sociale», prévient Michel Kabré. A l’endroit des parents, il lance l’invitation à faire de la famille, le berceau de toute l’éducation et des valeurs sociétales et recommande aux enfants de suivre les conseils de leurs géniteurs. C’est à ce seul prix qu’on pourra sortir le pays des hommes intègres de la spirale de l’incivisme et de la violence, afin qu’il continue son petit bonhomme chemin vers l’émergence ainsi que l’approfondissement de l’Etat de droit où justice et équité seront les maîtres mots.
Selon, Julie Prudence Nigna/Somda, ministre des Droits humains et de la Promotion civique, l’initiative de cette caravane du civisme permettra à plusieurs villes du pays de bénéficier des activités du ministère car malgré l’organisation annuelle de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC) toutes n’en ont pas l’occasion. A travers cette caravane, a ajouté Mme le ministre, «les échanges avec les populations permettront de recueillir leurs attentes et de prendre en compte leurs préoccupations dans les actions du gouvernement par le truchement de son département.
Les conférences et le «village du bon citoyen»
Après la cérémonie de lancement dans la soirée du jeudi 24 avril devant la mairie de Koudougou, le lendemain, le comité d’organisation a ouvert le ballet des activités de cette caravane avec les conférences publiques sur le thème. «Place et rôle des acteurs locaux dans la promotion d’une citoyenneté responsable», aussi, il s’est agi de partager avec les participants, les différentes actions menées par le département de Julie Prudence Nigna /Somda, par des communications. La première a lieu dans la matinée et a réuni les autorités administratives, les corps militaires et para-militaires, coutumières et religieuses, ainsi que les représentants des organisations de la société civile. La seconde était destinée aux élèves, étudiants, travailleurs, etc. Ces conférences animées par des personnes pétries de connaissances sur les questions des droits humains, ont entretenu chacun sur son rôle dans la promotion d’une citoyenneté responsable. Les causes de l’incivisme et de la montée de la violence, les conséquences et les solutions ont été abordées au cours de ces rencontres. En plus des conférences il a été ouvert à l’ex-gouvernorat du Centre-Ouest «le village du bon citoyen» où étaient exposés les produits des partenaires du ministère des Droits humains et de la Promotion civique sous forme d’une foire, au cours de laquelle plusieurs activités récréatives et éducatives ont été organisées. Dans le volet exposition, des stands étaient dressés pour présenter des objets d’artisanat, des ouvrages portant sur les questions des droits humains, et de la sécurité routière… La nuit culturelle a été marquée par des prestations d’artistes, et des présentations de sketchs par la troupe Babonga. Toute cette gamme d’activités a donné l’occasion de faire passer des messages de sensibilisation à l’endroit de toutes les couches sociales, à savoir, la promotion des valeurs citoyennes, la nécessité de construire une société de paix, la protection des biens public et privé.
Au niveau du sport, un cross populaire et un match de football ont été organisés. La ministre Julie Prudence, accompagnée des autorités locales dont le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Chantal Marie Désirée Boni/Nignan ont arpenté quelques artères de la ville à traverse un cross populaire en un circuit fermé d’environ 1km. En football, les hommes de tenue ont été opposés aux commerçants et fonctionnaires de la ville de Koudougou. Ce match qui s’est déroulé au stade Batiébo Balibé a été sanctionné par le score nul de 2 buts de part et d’autre.
