OUAGADOUGOU - Ansar Dine, l`un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, s`est dit mercredi pour la première fois prêt à aider à "débarrasser" le nord du Mali du "terrorisme" et des "mouvements étrangers".
Si des "négociations" sont engagées avec les autorités maliennes, "on peut
envisager les voies et les moyens par lesquels on peut se débarrasser du
terrorisme, du trafic de drogue et des mouvements étrangers", a dit à l`AFP
Mohamed Ag Aharib, porte-parole de la délégation d`Ansar Dine à Ouagadougou.
"On n`est pas d`accord avec les prises d`otages et le trafic de drogue",
a-t-il insisté.
Cette déclaration renforce la prise de distance de ce groupe,
essentiellement composé de Touareg maliens, avec les jihadistes surtout
étrangers d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour
l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), qui occupent la zone avec
lui depuis avril.
Plus tôt mercredi, le groupe avait annoncé renoncer à vouloir imposer la
charia (loi islamique) dans tout le pays, exigeant de pouvoir l`appliquer dans
son seul fief de Kidal (nord-est), alors que se prépare une opération
militaire africaine contre les islamistes dans le nord du pays.
M. Ag Aharib, qui a assuré que la charia "sert au retour de la morale
publique", a aussi reproché au pouvoir de Bamako de ne pas saisir la main
tendue par son mouvement.
"La réponse du Mali à notre offre de dialogue tarde à venir et nous
déplorons que le Mali ne réponde pas aux différents pays médiateurs que sont
l`Algérie et le Burkina", a-t-il lancé, soulignant qu`"il faut être deux pour
négocier".
roh-tmo/jms