Une délégation conjointe du gouvernement et de la Banque mondiale a visité, les vendredi 25 et samedi 26 avril 2014, des réalisations du Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). C’était à la Vallée du Kou de Bama et à la station de recherche de Farako-bâ dans le cadre de la première mission de supervision du PPAAO de l’année 2014.
C’est au pas de course que les membres de la délégation du Projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest, de la Banque mondiale, du Ministère de l’économie et des finances (MEF) conduite par le Ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA) ont visité, le vendredi 25 avril 2014, plusieurs sites du Projet. Première escale dans la matinée : la plaine rizicole de la Vallée du Kou à Bama. L’objectif, c’est la visite de deux parcelles de démonstration du Système de riziculture intensive (SRI) par rapport aux pratiques courantes. Sur les lieux, l’ingénieur agronome du programme riz de l’INERA, Louis Yaméogo a expliqué que le SRI est une combinaison des éléments de la relation eau, sols, plantes, de façon judicieuse pour que le riz puisse exprimer son potentiel de production qui est souvent caché par certaines pratiques qu’on retrouve chez des producteurs. Selon le chargé d’études du Ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Mamadou Coulibaly, après la visite des deux sites, l’on se rend à l’évidence qu’il y a une différence sensible entre le SRI apporté par l’INERA et les pratiques paysannes. Il espère que la récolte pourra permettre de réaliser l’objectif du PPAAO et celui du ministère qui est d’accroître la productivité des producteurs agricoles. La mission de supervision a par la suite, visité un prototype de gazogène fonctionnant à base de balle de riz et l’unité d’étuvage de riz opérée par l’Union des femmes étuveuses de Bama. Les visiteurs ont pu assister, sur le chemin du retour dans une unité de séchage de mangues au quartier Colma à Bobo-Dioulasso, à une démonstration d’un procédé de production d’aliments pour animaux utilisant les déchets de mangues. Dans l’après-midi, c’est la Station de recherches de Farako-bâ de l’INERA qui a accueilli la mission. Celle-ci a visité le laboratoire d’élevage d’insectes-ravageurs de mangues en vue de leur éradication. Le coordonnateur du Centre national de spécialisation fruits et légumes (CNS-FL), une des composantes dans le cadre du PPAAO/Burkina Faso, le Pr Dona Dakouo, a expliqué qu’il existe deux catégories d’insectes-ravageurs qui sont les principaux ennemis du manguier.
Eliminer les ennemis
de la mangue
Il s’agit de la cochenille farineuse du manguier constituée de petits insectes blanchâtres qui se retrouvent à la surface des feuilles qu’ils piquent et sucent la sève. Il y a aussi les champignons qui se développent sur les déjections de ces cochenilles et qui forment une couche noirâtre sur les feuilles des manguiers, et appelée fumagine. L’une des solutions préconisées contre la cochenille farineuse du manguier est la lutte biologique, qui consiste à élever les ennemis naturels de la cochenille farineuse en grand nombre selon une technique, et à les lâcher dans la nature afin de combattre les populations de l’insecte-ravageur. Concernant les mouches de fruits, 18 espèces ont été répertoriées au Burkina Faso, mais selon le Pr Dona Dakouo, seulement deux sont d’une importance capitale car étant à l’origine de 95% des dégâts observés sur les fruits. Contre les mouches des fruits, plusieurs méthodes de lutte ont été mises au point. Au nombre de celles-ci, on peut citer, l’utilisation du « succes appat ». « C’est un produit qui attire les mouches et tue celles qui s’alimentent sur les surfaces traitées. C’est la première méthode de lutte efficace », a-t-il déclaré. Les visites se sont poursuivies sur le même lieu, le lendemain samedi 26 avril 2014. Les locaux devant abriter le siège du Centre national de spécialisation des fruits et légumes et une unité de traitement de semences, ont reçu les visiteurs. L’unité de traitement des semences, d’une capacité d’environ 1 t / heure à l’origine, est aujourd’hui autour de 400 à 500 kg/ heure et ce, parce qu’elle est utilisée depuis une trentaine d’années. Nouve Kofi, économiste agricole de la Banque mondiale s’est réjoui de constater que beaucoup de rénovations d’infrastructures ont pu être réalisées, apportant des changements notables par rapport à son précédent passage, il y a une année. La coordonnatrice adjointe du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), Dr Séraphine Sawadogo, a noté des difficultés liées à une maîtrise insuffisante des procédures du Programme par les partenaires qui n’arrivent pas à bien exploiter toutes les possibilités et opportunités offertes. En effet, on demande au Programme d’appuyer la rénovation de l’unité de traitement des semences, alors que ceci est déjà possible selon les documents du Programme. Néanmoins, elle juge le bilan à mi-parcours satisfaisant au regard des résultats observés sur le terrain, même si des efforts restent à déployer pour améliorer ces résultats.