La hache de guerre qui semblait avoir été enterrée dans la commune rurale de Manè (province du Sanmatenga), suite au conflit entre agriculteurs de Noungou du bassin de Komestenga et éleveurs de Bouidi les 19 et 20 mars 2014, pour une histoire de vol d’animaux domestiques a été déterrée le samedi 26 avril dernier. Le bilan est triste du côté de la communauté des éleveurs : 1 mort, 2 blessés graves, des habitations incendiées et de nombreux déplacés. Une équipe des autorités administratives régionales et provinciales conduite par le gouverneur Mariam Diallo/Zoromé, s’est rendue sur les lieux pour présenter ses condoléances à la famille des éleveurs, remonter le moral aux personnes déplacées, appeler les populations à la cohabitation pacifique et encourager les forces de défense et de sécurité, déployées en force d’interposition et de rétablissement de l’ordre.
La commune rurale de Mané, située à une trentaine de kilomètres de Kaya, s’est réveillée le samedi 26 avril 2014 dans un conflit entre agriculteurs de Noungou et éleveurs de Bouidi. Selon les informations, un groupe d’agriculteurs du village de Noungou, armés d’armes à feu et d’armes blanches a, le matin du samedi 26 avril dernier, engagé une sorte de razzia contre des familles d’éleveurs habitant les villages de Bouidi, de Wénané et de Pinda-Yargo.
Outre les énormes dégâts causés par les incendies des habitations, la violence a occasionné la mort d’une personne du nom de Barry Abdoulaye, dit Guéofo, âgé de 54 ans. Deux autres personnes grièvement blessées ont été évacuées au CHR de Kaya.
De plus, et ce grâce à l’intervention des forces de défense et de sécurité (gendarmes et policiers), la situation a fait des déplacés, essentiellement des femmes et des enfants d’éleveurs parmi lesquels des scolaires du primaire et du secondaire. Ceux-ci ont, dans un premier temps, été conduits au commissariat de la police de Mané avant d’être relogés dans des salles de classe d’une école primaire de la localité. Les forces de l’ordre ont dans leur mission de sécurisation retrouvé des femmes et des enfants portés disparus.
Au regard de la gravité de la situation, une équipe des autorités administratives et sécuritaires du Centre-Nord et du Sanmatenga conduite par le gouverneur Mariam Diallo a effectué le déplacement à Mané, dans l’après-midi du samedi 26 avril.
Après les échanges sur l’état des lieux des événements à son arrivée avec les responsables sécuritaires et locaux, la délégation s’est rendue au village de Wénané pour assister à l’inhumation de l’éleveur et aussi présenter ses condoléances à sa communauté.
Mahamoudou Barry, un des patriarches de la communauté des éleveurs, a déploré ce qui est arrivé à ces populations qui vivaient en harmonie depuis plusieurs années. «Notre avenir se trouve entre les mains de Dieu et de nos dirigeants», a-t-il affirmé. Le gouverneur de la région du Centre-Nord et le chef des opérations, le lieutenant-colonel Blaise Ouédraogo, commandant de la 1re région de gendarmerie basée à Kaya, ont assuré les populations que des mesures ont été prises pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens. La première responsable de la région a félicité les forces de sécurité pour leur professionnalisme dans l’exécution des tâches à eux confiées. L’équipe des autorités a aussi rendu une visite aux personnes déplacées afin de leur remonter le moral. «La justice fera son travail dans cette affaire», a assuré le gouverneur.
A noter qu’une délégation du parti au pouvoir, composée du député Rasmané Ouédraogo et le Secrétaire général provincial, Rasmané Daniel Sawadogo, s’est également rendue à Mané le dimanche 27 avril 2014, toujours dans le but d’apaiser les antagonistes.