La Direction régionale du travail et de la sécurité sociale (DRTSS) du Sud-Ouest a organisé, du 3 au 9 avril 2014 dans la commune de Bouroum Bouroum, une série de sensibilisations dans 7 villages. Il s’est agi pour l’équipe, de rappeler les conséquences des pires formes de travail des enfants.
Les enfants de la région du Sud-Ouest quittent précocement leur village à la recherche d’un emploi dans les champs de coton, les sites d’orpaillage et autres. Une fois sur ces lieux de travail, ils sont le plus souvent victimes de maltraitance, de violences et d’agressions de toutes sortes. C’est ce qui est justement appelé « pires formes de travail des enfants », ont indiqué les autorités en charge de la question. Pour y remédier, la Direction régionale du travail et de la sécurité sociale (DRTSS) veut amener les parents à prendre conscience de la situation. C’est pourquoi, avec le soutien financier du Fonds enfants et le partenariat de la mairie de Bouroum Bouroum, une campagne a été organisée du 3 au 9 avril dernier. Ce sont au total 2015 personnes qui ont été touchées dans les villages de Gbonfrera, Bouroum Bouroum, Banlo, Bouméo, Tikitionao, Tiogagara et Kokora. Le 7 avril à Tikitionao par exemple, l’équipe de la DRTSS, dirigée par l’inspecteur de travail, Mohammed Drabo, à travers l’outil GRAAP, a mis à nu les conséquences de la traite des enfants. L’outil GRAAP est une technique qui se sert d’images sur un tableau pour faire passer le message. Pour les deux projections, « La rançon de l’or » décrit le phénomène du travail des enfants sur les sites d’orpaillage artisanal et « Le cri des enfants » retrace les conditions de travail des filles de ménage. Il met également à nu les violences subies par ces dernières, ainsi que les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Pour le maire de Bouroum Bouroum, Ignace Bêbê Doli, le phénomène existe surtout dans les villages de Bouméo et Koutena où l’on enregistre des départs d’enfants vers les centres dits plus développés. Dans la même veine, le conseiller du village, Kiporè Da soutient que des rencontres internes seront organisées pour sensibiliser les parents au phénomène. Pour Karlé Zango, directeur régional du travail et de la sécurité sociale du Sud-Ouest, l’appréciation est positive quant à la mobilisation sociale et à la qualité des prestations sur le terrain. Il a ajouté que de plus en plus, le phénomène est connu de tous à cause de ses conséquences, et que la mayonnaise est en train de prendre pour le bouter. L’action collective des services des communes et des organisations de la société civile est vivement souhaitée pour dissuader les trafiquants d’enfants, à en croire les responsables de la sécurité sociale. Selon Mohammed Drabo, l’objectif visé est de toucher les leaders d’opinion sur les conséquences du phénomène pour une réelle prise de conscience.
