La salle de conférences de la direction générale de la santé a abrité, le mercredi 23 avril 2014, la 1re rencontre statutaire du Comité national de lutte contre le tabac de l’année 2014. Faire le bilan des actions de lutte antitabac , échanger sur les perspectives de 2014 et faire le point des participations du Burkina aux rencontres régionales dans le domaine de la lutte antitabac. Tels sont les objectifs de la rencontre dudit Comité, présidée par le conseiller technique du ministre de la Santé, Siaka Banon.
Le tabac a la peau dure. Et ce ne sont pas les membres du Comité national de lutte contre le tabac, au nombre de 43 dont 9 personnes ressources, qui diront le contraire. Installés en novembre 2012 en application d’un décret d’octobre 2011 portant création, attribution, composition et fonctionnement dudit comité, les membres ne baissent pas la garde. Réunis pour la 1re fois à Ouagadougou lors leur rencontre statutaire, ils sont chargés d’émettre leurs avis sur les stratégies nationales de lutte antitabac, proposer des mesures efficaces visant à protéger la population en général et la jeunesse en particulier contre les méfaits du tabac et des produits du tabac, contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de projets et programmes de lutte antitabac, contribuer à l’élaboration et à l’application des textes antitabac et émettre leurs avis sur toute question relative au tabac qui leur est soumise, faire le plaidoyer en faveur de la lutte antitabac, contribuer à l’évaluation de la loi portant lutte contre le tabac au Burkina et enfin présenter, chaque année, un rapport d’activités sur la lutte contre le tabac.
Pour le conseiller technique du ministre de la Santé, Siaka Banon, le bilan dans la lutte contre le tabac au Burkina est satisfaisant parce que les activités planifiées ont pu être réalisées. Il s’agit notamment de la sensibilisation et la rencontre du Comité de pilotage qui est en cours de réalisation. Pour le conseiller technique, la sensibilisation reste une arme redoutable dans la lutte contre le phénomène. Et pour cela, le ministère a initié des actions de communication notamment, la réalisation de spots et affiches publicitaires.
« La répression n’est pas une mesure durable.Elle est conjoncturelle.C’est vrai que cela fait longtemps que nous sommes engagés dans la sensibilisation, mais c’est à travers elle que les populations vont acquérir les réflexes », foi du conseiller technique qui apprécie positivement la tenue de la rencontre statutaire du Comité national de lutte contre le tabac, tout en reconnaissant la puissance des firmes de tabac. « Je suis d’accord qu’il y a une usine de fabrique de tabac en projet et qu’il y a des marques de cigarettes qui sont en train de paraître et qui vont encore paraître. Mais, comme je l’ai dit tantôt, il n’y a pas de solution au forceps.
La meilleure solution, c’est la sensibilisation. Amener les populations à refuser la consommation du tabac, c’est de cette manière que l’on pourra venir à bout de la consommation du tabac. Il n’y a pas d’autres options. Les fabricants du tabac sont aussi forts. Nous allons engager le bras de fer jusqu’au bout », a-t-il dit. Selon le directeur de la santé, Dr Naré Narcisse, après une étude réalisée en 2006 sur la prévalence du tabac au niveau de la population, une autre étude sera présentée en avril 2014.
« Nous allons développer des stratégies à l’endroit des jeunes qui sont les plus exposés au tabac », a-t-il dit, car les conséquences sur la santé de l’homme sont tragiques : « le tabac attaque tous les organes du corps. Si vous prenez le corps du fumeur, il y a des lésions partout, de la tête jusqu’aux orteils. C’est dire qu’il y a des maladies comme le cancer, des effets sur la femme enceinte qui peut accoucher d’un enfant avec un faible poids, des atteintes aux articulations, etc. » .