La Direction générale des Douanes organise, du 22 au 26 avril 2014 à Ouagadougou, un atelier de formation sur le thème «Management des services douaniers dans un contexte d’incivisme». L’atelier regroupe les plus hauts responsables de l’institution douanière burkinabè et entend faire naître «un douanier nouveau» à l’issue des cinq jours de travaux.
«L’activité de recouvrement des recettes budgétaires est confrontée à des difficultés de divers ordres parmi lesquelles ont peut citer l’incivisme, l’insécurité et l’hostilité de la population à l’égard des services de recouvrement des régies de recettes.» Extrait de l’allocution du ministre de l’Economie et des Finances (MEF), lue par son conseiller technique, Yamsékré Tiendrébéogo, qui a présidé la cérémonie d'ouverture des travaux. Le constat est certes saisissant, mais il traduit la réalité dans laquelle évoluent les services douaniers. Aussi l’amélioration de la qualité des services préoccupe-t-elle au plus haut niveau le ministère de tutelle des «bérets noirs». De l’avis de M. Tiendrébéogo, la formation organisée à l’intention des premiers responsables des services douaniers vise à permettre à ces derniers de «s’approprier les bonnes méthodes de management pour améliorer la qualité de la gestion des services dans la perspective d’améliorer le recouvrement pour le développement du Burkina».
Pour sa part, le directeur général de la Douane, Kuilbila Jean Sylvestre Sam, estime qu’au regard de la situation d’insécurité et d’incivisme qui prévaut, les douaniers doivent évoluer dans leur manière de faire. Il justifie la tenue du présent atelier en ces termes : «Il était nécessaire de doter les premiers responsables de notre institution des compétences nécessaires afin qu’ils puissent avoir de nouvelles approches en matière de gestion des ressources humaines pour accomplir au mieux leurs missions de collecte de ressources pour l’Etat». Le DG de la Douane reste convaincu que le renforcement des capacités des responsables en management des services douaniers va se répercuter au plus bas niveau de la chaîne et permettre à l’institution de fédérer les énergies pour l’atteinte des objectifs à elle assignés.
Partant d’un ensemble d'interrogations dont «pourquoi le contribuable préfère contourner la Douane au lieu de déclarer de façon spontanée sa marchandise ?», le formateur, de la Société ivoirienne d’ingénierie, Daouda Koné, entend crever l’abcès de concert avec les participants. Aussi, les douaniers, directeurs centraux et régionaux, feront une autocritique pour dresser un diagnostic des procédures de l’Administration des douanes, de ses méthodes, de sa communication aussi bien interne qu’externe, en un mot, de sa façon de travailler. «Nous allons échanger dans un dialogue franc, direct et sans fioriture pour qu’au sortir de cet atelier, surgisse un «douanier nouveau» qui a l’adhésion du contribuable afin que les jours à venir soient meilleurs pour l’ensemble des citoyens de ce pays», a indiqué Daouda Koné. Pour y parvenir, l’expert en andragogie (ndlr : science et pratique de l'éducation des adultes) va outiller les participants en compétences cognitives (liées au savoir), affectives (liées au comportement) et psychomotrices (liées au «faire» et au «faire-faire»). Cela, pour «les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes au travail» à en croire Daouda Koné. Et de marteler : «L’incivisme doit pouvoir être banni par notre être, notre pratique de tous les jours sur le terrain».