Dans le cadre de la 5e édition du festival du film documentaire de création dénommé ‘’les rencontres Sobatè’’ a été projeté, le jeudi 17 avril 2014 à Ouagadougou, en première nationale, le film « Avant l’Audience ». Une œuvre coréalisée par feu Kouka Aimé Zongo.
« Quand tu vois des camarades qui, après avoir été au palais de justice pour leur jugement , recouvrent la liberté après, tu gardes espoir car tu te dis qu’un jour ce sera ton tour ». Cet aveu du détenu de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), Souleymane Anwèba en dit long sur son état d’esprit après six ans d’attente de jugement et qui devra encore patienter. Comme lui, ils seraient nombreux qui pour des tentatives ou faits avérés dont ils se seraient rendus coupables sont à leur tour, victimes d’une lenteur administrative dans la procédure judiciaire devant conduire à leur jugement. Leur histoire est retracée dans un documentaire intitulé « Avant l’Audience » dont la première nationale a eu lieu le jeudi 17 avril 2014 à Ouagadougou. 52 minutes durant, le cinéphile est transporté dans l’univers des « présumés » coupables, où les jours se suivent et se ressemblent. Un monde dans lequel la chance et l’espoir trouvent la plénitude de leurs sens. Chance d’être en bonne santé et espoir de passer devant le juge. Selon le coréalisateur du film, Yssouf Koussé, qui l’a bouclé après le décès du réalisateur Kouka Aimé Zongo, le 17 avril 2012, l’œuvre se veut être une interpellation à plus « d’équité, de justice et de transparence pour des Burkinabè dits libres et égaux en droits et en devoirs ». Il s’est agi à travers cette excursion dans le monde pénitentiaire de faire vivre cette « longue » attente des accusés qui croupissent derrière les barreaux attendant d’être situés sur leur sort. Une attente, qui à l’en croire, peut être assimilée à l’exécution même d’une peine. Sélectionné au festival de film policier de Lièges (Belgique) et à celui de la Salle (France), « Avant l’Audience » a été positivement apprécié par le public. Le nombreux public qui a fait le déplacement de l’Institut français a par ailleurs souhaité que le film devienne un outil de proximité à l’endroit du commun des Burkinabè.