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Le Pays N° 5589 du 22/4/2014

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Maison d’arrêt et de correction de Kongoussi : les militaires braqueurs tentent de s’évader
Publié le mardi 22 avril 2014   |  Le Pays


La
© Autre presse par DR
La Maison d`arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco)


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Le sergent Drissa Napon et deux autres militaires, incarcérés depuis le 8 février 2014 à la Maison d’arrêt et de correction de Kongoussi, se sont évadés le 15 avril 2014 en pleine journée. Mais ils ont été rattrapés par la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) dans le village de Boulenga situé à environ 1 km de l’établissement pénitentiaire.


Le mardi 15 avril 2014, autour de 13h 45mn , les riverains de la prison civile de Kongoussi ont vécu une scène digne d’un film hollywoodien. Le sergent Drissa Napon, le soldat de 1re classe Bembamba Sayouba et le soldat de 2e classe Gaël Mantoro, condamnés respectivement à des peines fermes de 12 ans, 10 ans et 8 ans par le tribunal militaire de Ouagadougou, le 25 mars dernier, pour acte de grand banditisme et violation de consignes, ont pu escalader les dortoirs carcéraux sans être aperçus. « La majorité de la population carcérale est musulmane. Donc, ils ont profité de l’heure de la prière parce que les détenus ont choisi un dortoir pour leur culte. A ce moment, presque tous les détenus étaient au culte et la cour était tranquille. C’est pendant ce laps de temps qu’ils ont pu escalader les dortoirs pour atterrir derrière la prison. Mais nous avons mis un système de ronde qui veille tout au long de la journée sur les alentours de la Maison d’arrêt. Tous les trois ont pu franchir le seuil de la prison. Et c’est à ce moment que l’agent chargé de la ronde les a aperçus. Il a alors alerté les autres agents et une course- poursuite s’est engagée depuis la prison jusqu’à Boulenga. Au cours de la poursuite, nos éléments étaient obligés de faire des tirs de sommation avec 8 cartouches de kalachnikov parce que l’article 90 du kitti an VI 103 du 1er décembre 1988 leur donne le droit de tirer sur un prisonnier en évasion sans équivoque. C’est à ce moment qu’ils étaient obligés de se cacher dans le village. Nous avons alors encerclé le village pour les faire sortir. Ils ont eu des blessures parce que non seulement la toiture a dû les blesser, mais aussi parce qu’ils ont couru pieds nus sur du gravillon », nous a confié l’inspecteur GSP Ibrama Banazaro, directeur de la Maison d’arrêt et de correction de Kongoussi. A la question de savoir comment ils ont pu s’affranchir d’une maison dont la hauteur avoisine 5 mètres, sans support, le surveillant chef de la maison d’arrêt, l’inspecteur Banazaro, nous rétorque : « A vue d’œil, c’est une hauteur infranchissable pour les civils mais pour des militaires comme ceux-là dont certains assuraient la garde rapprochée, ce n’est pas étonnant. Ils ont été militairement formés pour franchir des obstacles d’une certaine hauteur ». Pour lui, les militaires détenus sont complexés d’être gardés par des para-militaires. A l’en croire, des dispositions seront rapidement prises pour élever davantage les hauteurs des murs pour éviter de tels désagréments. Mais avant, le sergent Napon et ses frères d’armes ont de nouveau comparu devant le procureur de Kongoussi, le 17 avril 2014, pour une nouvelle procédure suite à leur tentative d’évasion. Et selon un spécialiste du droit, chacun encourt encore une peine d’emprisonnement ferme allant de 1 à 5 ans cumulable à la peine initiale.


Asmado RABO (correspondant)

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